L’abbé Jean-Baptiste Fouque[1] est surnommé de manière populaire « le saint Vincent de Paul marseillais » tant il a marqué la cité phocéenne par l’audace de sa charité au service des pauvres : « Tout est possible à celui qui croit », aimait-il répéter à ses proches.
Né le 12 septembre 1851 à Marseille, il est passé de ce monde au Père le 5 décembre 1926 à l’hôpital Saint-Joseph, une de ses belles œuvres.
Homme d’action, l’abbé Fouque a touché le cœur généreux des Marseillais qui ont soutenu ses projets d’aide à l’enfance délaissée, aux jeunes filles en danger moral, aux personnes âgées. Ses œuvres demeurent des lieux de vie et d’Évangile : Maison des Saints Anges Gardiens, Maison de retraite Montval, hôpital Saint-Joseph.
Aujourd’hui l’hôpital Saint-Joseph, fondé par l’abbé Fouque en 1920, compte plus de 2 300 employés et une trentaine de services médicaux. Les sœurs dominicaines de la Présentation de Tours y ont travaillé jusqu’à l’année 1981.
Le procès diocésain en vue de la canonisation de l’abbé Fouque a été achevé par Monseigneur Bernard Panafieu le 7 décembre 2002.
C’est à l’hôpital Saint-Joseph que le père Lagrange a rencontré l’abbé Fouque en 1926, peu avant sa mort.
Dans son Journal spirituel, inédit, le père Lagrange évoque presque un an après, le 3 avril 1927, cet événement : « Retraite aux Mères des Tourelles devant se terminer le 30 – malade dans la nuit du 29 au 30. Transféré à la clinique des sœurs dominicaines d’Albi, soigné par le docteur Dufour, la sœur Germaine… Le 30 octobre, départ pour Marseille avec le P. Vincent ; fatigue à Marseille ; dernière messe le 1er novembre. Transporté à l’hôpital Saint-Joseph le 6 novembre par le P. Vincent – jusqu’au 6 janvier. Repris la messe le 2 janvier. – Soigné par la sœur Anthelme. – Vu le chanoine Fouque avant sa mort. À Hyères du 6 janvier au 5 février. Puis à Saint-Maximin : départ pour Marseille, et de Marseille le vendredi 25 avril – Arrivée à Jaffa le 4 mai, conduit à Jérusalem par le P. Vincent : à Saint-Maximin et à Jérusalem. Mandéisme. »
Le père Lagrange[2], tombé malade, avait été accueilli par les sœurs dominicaines de l’hôpital Saint-Joseph de Marseille. C’est là qu’il prit la décision d’écrire son livre le plus connu dans lequel il présente ses recherches exégétiques : L’Évangile de Jésus-Christ.
Quelle joie en constatant cette rencontre providentielle de deux « saints » au service du salut des âmes, chacun selon son charisme.
Les restes de l’abbé Fouque reposent dans la chapelle de l’hôpital Saint- Joseph. Or c’est dans ce même hôpital que le père Lagrange a subi une opération. Tous les deux se sont rencontrés dans ce milieu médical et spirituel. Pourquoi ne pas rappeler cela par une plaque et une photo du père Lagrange qui pourrait figurer dans cette même chapelle où repose l’abbé Fouque? L’Église veut la béatification des deux prêtres.
Par ailleurs, je me trouve associé à un projet d’aide humanitaire de la Fondation de l’hôpital Saint-Joseph en faveur des sœurs dominicaines de la Présentation de Tours qui travaillent à Port-au-Prince (Haïti) au service des malades et de la Parole de Dieu. Au cours de la dernière semaine du mois de juin 2013, un administrateur de la Fondation et un pédiatre se rendront en Haïti pour mettre sur pied une clinique pédiatrique qui sera gérée par les sœurs dominicaines d’origine colombienne et haïtienne. J’aurai le plaisir et l’honneur de les accompagner ayant vécu à Port-au-Prince de 2008 à 2011, c’est-à-dire au moment du terrible séisme de janvier 2010.
Marseille, le 17 juin 2013.
Fr. Manuel Rivero O.P.
Vice-postulateur de la cause de béatification du père Lagrange.
- Pour information : union des Œuvres et Amis de l’abbé Fouque. 26, rue Estelle. 13006 Marseille. www.abbe-fouque.org↵
- Site de l’Association des amis du père Lagrange : http://www.mj-lagrange.org/. Adresse postale : Association des amis du père Lagrange. Couvent des Dominicains. 9 rue Saint François de Paule. 06357 Nice Cedex 4.↵
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