27 mars 2025
Prions pour le rétablissement de notre Pape François afin qu’il soit rempli des grâces du Saint-Esprit.
Lors de l’opération très grave du frère Timothy Radcliffe O.P., ancien Maître de l’Ordre des prêcheurs, au mois d’août 2021, le Pape François avait confié cet événement douloureux et dangereux à l’intercession du père Lagrange.
Le frère Timothy Radcliffe est bien sorti de l’opération. Devenu cardinal, il continue de prêcher l’Évangile sur plusieurs continents.
Puisse l’intercession du père Marie-Joseph Lagrange devenir source de grâces pour notre Pape François, en retrouvant santé et rayonnement

apostolique au service de la foi au Christ Jésus et de la paix dans le monde.
Fr. Manuel Rivero O.P.
Vice-postulateur de la cause de béatification du père Lagrange.
Saint-Denis/La Réunion, le 27 mars 2025.
Rappel d’un message du 13 août 2021 :
Prière pour frère Timothy Radcliffe,
Chers frères, chères soeurs, chères amies, chers amis,
Fr. Jean-Jacques Pérennès, directeur de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, nous informe avoir eu une longue conversation zoom avec frère Timothy Radcliffe, ancien Maître de l’Ordre. Fr. Timothy doit subir lundi prochain, 16 août, une très grave opération car son cancer à la joue d’il y a quelques années s’est maintenant diffusé dans sa mâchoire qu’il va falloir enlever et remplacer des os prélevés dans la jambe + greffe de peau, etc. Une très grosse opération qui doit durer la journée et pourrait le laisser plusieurs mois sans pouvoir parler, ni peut-être manger. Le chirurgien a parlé de 18 mois de récupération. Le fr. Timothy est serein mais grave aussi, car nul ne sait comment tout cela va évoluer.
Fr. Jean-Jacques Pérennès lui a dit que nous allions intercéder auprès du P. Lagrange qui a besoin d’un miracle pour être béatifié. Inscrivons dans notre prière cette intention particulière pour frère Timothy.
Fraternellement,
Fr. Manuel Rivero o.p.
26 mars 2025
« Libérés pour aimer », par le frère Manuel Rivero O.P.
Conférence de Carême. Cathédrale de Saint-Denis/La Réunion, le 26 mars 2025
« Ô Toi, l’au-delà de tout » . Toi, qu’aucune pensée ne peut concevoir. Toi, qu’aucun mot ne peut exprimer. Toi, silence des origines, source de la vie. Toi, au-delà du temps et de l’espace. Esprit créateur. Esprit invisible. « Tu es vraiment un Dieu caché ! » (Is 45,15).
Le Dieu Très-haut s’est abaissé. Dieu, que personne n’a jamais vu, s’est manifesté en Jésus de Nazareth, Fils de Dieu fait homme, né d’une femme juive, Marie. Dieu tout-puissant a voulu recevoir sa vie humaine d’une femme de notre humanité. Le Fils de Dieu s’est donné à l’humanité en recevant son humanité d’une femme, Marie. Fils de Dieu, devenu vulnérable, mendiant de l’accueil d’une jeune fille qui l’a porté dans son cœur et dans son sein ; femme d’Israël qui l’a conçu et préconçu dans sa foi et dans son espérance de la venue du Messie.
Un jour, à midi, près du puits de Jacob, Jésus a mendié de l’eau à une femme samaritaine : « Donne-moi à boire » (Jn 4, 7). Jésus a soif. Dans l’une des sept paroles prononcées sur la croix, Jésus a crié sa soif physique mais surtout sa soif de la conversion des hommes.
« Convertissez-vous et croyez à l’Évangile », avons-nous entendu en recevant l’imposition des cendres au début du Carême. Conversion veut dire retournement, « faire demi-tour », changer de mentalité et de manière d’agir, se retourner et retourner son cœur à la manière dont un paysan retourne la terre sèche pour qu’elle reçoive l’eau et la lumière qui vont la rendre féconde.
En rencontrant Jésus, au bord du puits de Jacob, la vie de cette femme de Samarie a connu une conversion, un retournement. En évoquant son histoire conjugale, les paroles de Jésus ont provoqué un choc en cette femme qui s’est sentie rejointe par un grand prophète. Non par un donneur de leçons mais par le Messie, habité par le respect et l’amour.
Sur les lignes de fracture
Jésus s’est révélé en Samarie, lieu de passage entre la Galilée et Jérusalem. D’anciennes querelles religieuses opposaient les habitants de la Judée aux Samaritains. Lors de l’installation des colonies étrangères en Samarie par l’Assyrie au VIIIe siècle avant Jésus-Christ, des cultes païens avaient remplacé l’adoration du Dieu vivant d’Israël. Parmi ces divinités païennes figuraient Nergal, dieu de la violence et de la mort.
Ce culte de la mort perdure aujourd’hui dans les guerres diaboliques qui entraînent des morts, des handicapés et des destructions.
L’avortement, désignée comme interruption volontaire de grossesse, fait disparaître des millions de vies chaque année. Par exemple, en Espagne, depuis la loi de 1985, ont eu lieu deux millions et demi d’avortements. Les relations humaines en pâtissent et le pays vieillit.
Les moyens de communication qui déversent chaque jour un grand nombre d’images de violence risquent de nous anesthésier face aux souffrances provoquées volontairement. Comme nous vivons chaque jour pendant des heures devant des écrans, nous sommes menacés de confondre le réel et le virtuel. Malheureusement certaines tragédies dans notre île de La Réunion le montrent. Des jeunes accomplissent des actes graves sans penser aux conséquences. On peut tuer pour voir ce que cela produit comme effet. On manque de respect envers des représentations religieuses en ignorant probablement la blessure morale profonde que ces atteintes aux symboles représentent. En un mot, nous devenons irresponsables et inconscients. La loi restant la loi, de dures sanctions tombent qui brisent l’existence des jeunes et des familles.
La Samarie, région de passage, annonce déjà la pâque de Jésus : passage de la mort à la résurrection, passage de la violence au pardon, passage de la haine à l’amour, passage de l’exclusion à l’inclusion.
Jésus choisit les lignes de fracture de l’humanité pour accomplir sa mission de réconciliation et de salut : lignes de rupture entre Samaritains et Judéens, entre le culte à rendre à Jérusalem et celui du mont Garizim, en Samarie.
À l’image de la croix avec ses deux bras, vertical vers Dieu le Père, et horizontal vers toute l’humanité, Jésus relie en sa Personne et avec Dieu et avec les autres. Jamais un homme sur la terre n’est allé aussi loin dans l’union avec Dieu ; jamais un homme n’a vécu une telle communion fraternelle. Par sa croix, Jésus agit à la manière d’un ascenseur qui élève vers Dieu le Père et en même temps, par ses bras étendus, il rassemble les hommes en son Corps total, le Christ total.
Nous comprenons sans peine l’étonnement de cette femme samaritaine quand Jésus non seulement lui adresse la parole mais il lui demande à boire. Les Juifs fuient les Samaritains et les Samaritains, qui se sentent méprisés par les Juifs, éprouvent du ressentiment envers ceux qui s’estiment meilleurs religieux et plus purs qu’eux.
Dans la parabole du bon Samaritain, Jésus bouleverse les convenances sociales de Jérusalem jusqu’à la provocation. Alors que le prêtre et le lévite de la parabole ignorent l’homme blessé par des brigands, un Samaritain réagit avec générosité envers cette victime qui gît au bord de la route.
Le bienheureux frère Pierre Claverie O.P., évêque d’Oran en Algérie, martyr le 1er août 1996, en compagnie de son chauffeur musulman Mohamed, a donné sa vie sur la ligne de rupture entre musulmans et chrétiens. Français, né en Algérie, parlant parfaitement l’arabe littéraire, dominicain de la Province de France, le frère Pierre a voué son existence au dialogue interreligieux. Théologien à la pensée lumineuse, le frère Pierre n’avait rien d’un philosophe relativiste mais il n’hésitait pas à affirmer : « J’ai besoin de la vérité des autres ». Chaque être humain cherche Dieu ; personne ne possède la vérité ; personne ne peut posséder Dieu. Ce n’est que dans la foi que les fidèles s’approchent du mystère du Seigneur afin de progresser dans la vérité par l’écoute de la Parole de Dieu, la prière et la charité fraternelle.
Les lignes de rupture sont en nous et autour de nous. Notre enfance porte des failles : fissures provoquées par l’injustice, l’abandon, la souffrance et le manque d’amour ; lignes de rupture dans les relations avec nos parents ; rêves disloqués ; échecs et frustrations.
Aujourd’hui, près de nous ou pas trop loin de nous, les conflits sociaux et militaires opposent des personnes et des nations au point de craindre une guerre mondiale par morceaux.
Sur la croix, Jésus a étendu ses mains transpercées pour unir les ennemis en seul Homme nouveau, en détruisant le mur de la haine afin de réconcilier tous les hommes en un seul Corps (cf. Ep 2, 14-17).
Les lignes de fracture sont diverses entre riches et pauvres, hommes et femmes, ignorants et savants … Élevé en croix, Jésus attire à lui tous les hommes par la puissance du pardon qui libère de la condamnation à mort qui concerne tous les hommes pécheurs. Chacun d’entre nous peut se considérer comme condamné à mort et amnistié par Jésus. Le Seigneur a annulé nos dettes en clouant sur la croix l’acte du jugement qui provoque notre chute.
Aujourd’hui, Jésus vient guérir nos blessures et unifier nos cœurs fissurés. À la suite de Jésus et à son exemple, Dieu nous appelle. Il veut que nous devenions des artisans de paix sur les lignes de fracture partout où nous sommes : famille, vie professionnelle, économique, politique et ecclésiale.
La prière, source d’eau vive
Là où ont régné des puissances de mort, Jésus apporte l’eau vive : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : ‘’Donne-moi à boire’’, c’est toi qui l’aurais prié et il t’aurait donné de l’eau vive ».
Cette femme, terre à terre, pense à l’eau du puits : « Tu n’as rien pour puiser et le puits est profond », autour de 10 mètres. Mais Jésus fait référence à une autre eau, l’eau vive, c’est-à-dire l’Esprit Saint qui donne la vie : « L’eau que je donnerai deviendra source d’eau jaillissant en vie éternelle ».
La source de la vie éternelle se trouve cachée au plus profond de nous-mêmes, dans le fond sans fond de notre âme. Par sa Parole, Jésus met en route la femme samaritaine vers son propre cœur afin de prier et d’adorer Dieu « dans l’esprit et la vérité ».
Dieu est esprit. Dieu est prière, c’est-à-dire dialogue éternel du Père, du Fils et de l’Esprit saint. Relation sans domination dans l’amour. Amour en expansion comme le cosmos lui-même.
Peu à peu, cette femme passe de l’éros à l’agapè. Éros, mot grec, évoque l’amour soif. Agapè, mot grec aussi, désigne l’amour source, oblatif.
Tout à coup, l’âme de cette femme samaritaine s’élargit en accueillant la vie nouvelle de l’Esprit Saint. Son dialogue avec Jésus devient prière « en esprit et en vérité » ; l’eau vive de l’Esprit Saint jaillit en elle en source inépuisable.
À Lourdes, lors des apparitions, la Vierge Marie a demandé à Bernadette d’aller boire à la source de la grotte. Bernadette a commencé par creuser dans la terre. L’eau était boueuse. Petit à petit, l’eau est devenue claire.
Grâce à l’Évangile, nous prenons conscience de la boue de notre péché. En demeurant fidèles à la prière, nous rejoignons la grâce de notre baptême. Nous voici dans la clarté !
Le cœur de la femme samaritaine devient de plus en plus clair au fur et à mesure qu’elle dialogue avec Jésus. Ces échanges la transforment à la racine. Elle sent en elle la libération des ténèbres de l’ignorance et du péché. Elle rayonne dans l’amour de la vie, de Dieu et des proches.
En ce Carême, l’Esprit Saint nous pousse à sortir de nous-mêmes pour nous placer sur les lignes de fracture qui nous concernent. Avec Jésus, chaque chrétien affronte le combat spirituel contre son ego, contre le diable, le diviseur, contre les forces de mort.
Librement et dans l’allégresse, en laissant sa cruche par terre, la femme samaritaine, figure de l’Église en sortie, a couru vers son village en témoin d’une rencontre extraordinaire : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ; ne serait-il point le Christ ? » (Jn 4, 29).
C’est ainsi que la femme samaritaine devient apôtre auprès de ses voisins. Elle ne peut pas contenir son bonheur d’avoir rencontré Jésus qui l’a sauvé de la tristesse en lui ouvrant un chemin de lumière pour aimer de manière nouvelle. Sa peur du quand dira-t-on a été vaincue par sa foi. En découvrant personnellement Jésus, les voisins font à leur tour l’expérience de la présence de Dieu tout près d’eux, en eux. Ils croient non sur un ouï-dire mais par eux-mêmes. La femme samaritaine est dépassée par les événements. Le Royaume des cieux est arrivé en Samarie, terre et population maudites par les citoyens de la capitale, Jérusalem.
Nous comprenons pourquoi le père Marie-Joseph Lagrange (+10 mars 1938), dominicain, fondateur de l’École biblique de Jérusalem en 1890, serviteur de Dieu, a commencé son commentaire de ce chapitre quatrième de l’Évangile selon saint Jean sur la femme samaritaine en l’intitulant : « La merveille des merveilles ».
Ceux qui accueillent avec foi Jésus, l’envoyé du Père, font leur le Magnificat de la Vierge Marie : « Le Seigneur fit pour moi des merveilles ».
Le bienheureux père Jean-Joseph Lataste (+10 mars 1869) s’est aussi exclamé « j’ai vu des merveilles », en contemplant la conversion des femmes détenues de la prison de Cadillac près de Bordeaux. Envoyé par son supérieur prêcher une retraite spirituelle dans cette prison, le frère Lataste a reculé en sentant la mauvaise odeur des couloirs de cet établissement pénitentiaire ; homme de foi et de prière, il s’est repris en faisant un pas en avant pour dire « mes chères sœurs ». Voilà la conversion : faire un pas en avant pour aimer.
Le père Lataste n’aurait jamais imaginé que l’annonce de l’Évangile pouvait transfigurer les cœurs et les visages de ces femmes fatiguées et tristes. Pourtant, en adorant le Saint-Sacrement pendant des heures, ces femmes détenues se relevaient « comme les fleurs après la pluie ». Libérées de leurs fautes et du poids de leur passé, devenues justes et innocentes par la miséricorde du Seigneur, ces femmes ont aussi eu accès à la vie religieuse apostolique grâce à la fondation par le père Lataste des religieuses dominicaines de Béthanie qui accueillent dans leur sein des femmes au passé simple et au passé compliqué.
« La main de Dieu qui relève celles qui sont tombées est la même main qui soutient celles qui s’estiment justes », aimait à prêcher le père Jean-Joseph Lataste. Tous les hommes sont pécheurs ; tous peuvent devenir justes ; tous se situent sur le même plan, au même niveau : le salut par la foi. Tous sauvés par Jésus !
Les plus grands saints sont les plus grands sauvés, comme le montre la Vierge Marie Immaculée, sauvée de tout péché par une grâce venant de la mort et de la résurrection de son Fils Jésus. Le pape François cite le dicton : « Il n’y a pas de saint sans passé ni de pécheur sans avenir ». Voilà la bonne nouvelle, l’Évangile !
Il n’y a pas que la prison matérielle avec ses murs et ses lourdes portes. Beaucoup d’autres prisons enferment les hommes et les femmes : la cupidité, les drogues, l’alcool, l’obsession de la reconnaissance sociale, le culte de l’ego, la pornographie …
Nous célébrons le 20 décembre l’anniversaire de la libération de l’esclavage annoncée officiellement le 20 décembre 1848. Faire mémoire, c’est bien ; agir pour la libération de nouveaux esclavages contemporains, c’est mieux. Parmi ces esclavages figure la pornographie. Ses images sont ineffaçables comme certains feutres dont les marques restent gravées sur des tableaux. Les images pornographiques reviennent sans cesse ; elles poussent à l’accomplissement ; en devenant une addiction, la pornographie appelle davantage de violence.
Des relations sexuelles sans respect ni dialogue font basculer de nombreuses personnes dans les prisons réunionnaises, saturées de condamnées dont trente-cinq pour cent relèvent des violences conjugales. Il s’agit d’une véritable épidémie qui fait souffrir plus que le chikungunya.
Le saint pape Paul VI a exhorté l’Église au dialogue et à la conversation comme chemin de sagesse et de résolution des conflits. Le père Henri Caffarel, fondateur des Équipes Notre-Dame au service de la sainteté des couples, pensait que le problème des relations entre l’homme et la femme résidait dans l’ignorance réciproque et le non-dit, cellule cancéreuse en reproduction permanente et véritable bombe à retardement qui explose par des paroles et des gestes à des moments inattendus. Le père Caffarel aimait à dire que le couple a besoin d’être sauvé. Bien au-delà des déclarations doucereuses sur l’amour, le père Caffarel fondait l’amour durable sur le Christ qui sauve de l’aveuglement et du désir de domination. Pour grandir dans l’amour, il a proposé le devoir de s’asseoir, rendez-vous que le couple prend régulièrement pour désamorcer la violence qui réside en chacun à travers l’écoute et le dialogue. Trois questions favorisent l’ouverture des cœurs et la libération de la parole : « est-ce que ça va ? ; est-ce que quelque chose te dérange ? ; qu’est-ce que tu souhaiterais ? ». Sans couper la parole même si les propos sont durs, l’écoute et l’échange ouvrent de nouveaux chemins. Cela suppose du courage et du travail ! Très rares sont ceux qui déclarent être fatigués de dialoguer. Nous investissons davantage de temps devant nos écrans pour des informations sans intérêt majeur que dans le dialogue qui guérit et développe l’amour.
Jésus a dialogué avec la femme samaritaine. Avec les disciples d’Emmaüs, il a pratiqué la maïeutique socratique qui aide l’interlocuteur à « accoucher » de ses pensées et de ses sentiments. Jésus ne s’impose pas ; il éveille le meilleur de l’autre, « sa meilleure version » selon l’expression à la mode. Hölderlin (+1873), le philosophe et poète allemand, a écrit : « Dieu a créé l’homme, comme la mer a fait les continents, en s’en retirant ».
En ce carême, nous sommes attirés par le Christ Jésus pour faire du neuf avec lui, en synergie. La devise de l’ACI (Action Catholique), présente à La Réunion, garde sa pertinence : « Regarder, discerner, transformer ».
La démarche synodale proposée par l’Église repose sur cette méthode d’analyse des situations sociales qui peut se vivre individuellement ou en groupe. En communauté, dans la prière et l’écoute de la Parole de Dieu, les chrétiens sont appelés à investir leur intelligence dans le discernement et la transformation sociale. Quand on dit de quelqu’un qu’il est intelligent, il convient de demander : « intelligent en quoi ? ». Il y a plusieurs types d’intelligence : intelligence du commerce, intelligence des langues, intelligence des sciences, intelligence émotionnelle … N’oublions pas l’intelligence de la foi et la sainteté de l’intelligence.
La France peut se réjouir de compter récemment parmi ses fils des penseurs chrétiens qui ont illuminé l’Église de leur intelligence de la foi, et au-delà de l’Église visible la vision de l’homme et des relations sociales. Je pense à Emmanuel Mounier (+1950), philosophe personnaliste qui a inspiré un grand nombre de politiques ainsi qu’à Jacques Maritain (+1973), qui aimait à rassembler avec son épouse Raïssa poètes, artistes et philosophes, comme nous pouvons le découvrir dans leur livre « Les grandes amitiés ».
Le pape Benoît XVI avait déclaré un jour aux séminaristes français de Rome : « Il y a trois grands théologiens français au XXe siècle : le frère Yves Congar (+1995), dominicain ; le père Henri de Lubac (+1991), jésuite, et le père Marie-Joseph Lagrange (+1938), dominicain, fondateur de l’École biblique de Jérusalem ».
Le Carême appelle aussi à s’engager dans l’intelligence de la foi et dans la conversion des relations sociales.
La femme samaritaine a discerné en Jésus le Sauveur ; son témoignage a transformé ses voisins, qui ont rencontré le Messie d’Israël grâce à elle.
Posséder la vie, c’est bien ; la transmettre, c’est encore mieux. Croire et prier, c’est bien, témoigner du Christ pour que les autres aient la Vie en abondance, c’est encore mieux.
En ce sens, parmi les efforts du Carême, brille la transmission de l’Évangile en famille, dans nos paroisses, dans nos rencontres amicales, « dans les rues et sur les places » aussi, comme le dit le refrain d’une chanson. Pour cela, il faut se former.
Les frères dominicains de Toulouse ont fondé il y a un peu plus de vingt ans une université numérique « DOMUNI-universitas » qui permet d’étudier la théologie, la philosophie et les sciences sociales à distance. À La Réunion, une dizaine de laïcs et de prêtres étudient par Internet la théologie et ils se retrouvent une fois par mois pour partager leurs recherches et leurs questions. La bonne volonté ou « la foi du charbonnier » ne suffisent pas à l’heure de « rendre raison de l’espérance qui est en nous » (I P 3,15). Mon grand-père maternel qui était charbonnier connaissait quand même le latin qu’il avait appris au petit séminaire, mais aujourd’hui il y a peu de charbonniers dans notre île.
Les chrétiens discernent la volonté de Dieu au cœur de l’histoire qui est en train de se faire ; loin de rester passifs, ils représentent une force de propositions positives et réalistes en aimant le débat contradictoire avec des responsables politiques et sur les réseaux sociaux ; ensemble, avec toute personne de bonne volonté, les croyants incarnent ici et maintenant le commandement de l’amour du prochain.
Le saint pape Jean-Paul II qui a traversé l’allée centrale de cette cathédrale, a écrit : « La foi grandit quand on la donne ».
En rigueur de termes, seul Dieu donne la foi qui est une grâce surnaturelle, mais nous pouvons aider les autres à découvrir Jésus dans l’Évangile, vécu ici et maintenant.
Je voudrais finir avec cette belle prière du père Guy Gilbert, humble apôtre auprès des délinquants :
« Dieu seul peut créer, mais tu peux valoriser ce qu’il a créé.
Dieu seul peut donner la vie, mais tu peux la transmettre et la respecter.
Dieu seul peut donner la santé, mais tu peux orienter, guider et soigner.
Dieu seul peut donner la foi, mais tu peux donner ton témoignage.
Dieu seul peut infuser l’espérance, mais tu peux rendre la confiance à ton frère.
Dieu seul peut donner l’amour, mais toi tu peux apprendre à l’autre à aimer.
Dieu seul peut donner la joie, mais tu peux sourire à tous.
Dieu seul peut donner la force, mais toi tu peux soutenir un découragé.
Dieu seul est le chemin, mais tu peux l’indiquer aux autres.
Dieu seul est la lumière, mais tu peux la faire briller aux yeux des autres.
Dieu seul est la vie, mais tu peux rendre aux autres le désir de vivre.
Dieu seul peut faire des miracles, mais tu peux être celui qui apporte les cinq pains et les deux poissons.
Dieu seul pourra faire ce qui paraît impossible, mais tu pourras faire le possible.
Dieu seul se suffit à lui-même mais il a préféré compter sur toi. »
Image : chasuble du père Lacordaire O.P.
25 mars 2025
Solennité de l’Annonciation du Seigneur – Luc 1. 26-38
Nazareth. Nazareth en Galilée. Début des années 30 du siècle dernier… Une foule de pèlerin se presse dans les rues, à la découverte de la Grotte de l’Annonciation ou de la tombe du Juste… peut-être celle de st. Joseph. Le Père Lagrange a dû croiser ces pèlerins, qui sont des pèlerins déçus par ce qu’ils voyaient des lieux saints, c’est-à-dire pas grand-chose car il n’y a pas grand-chose à voir. Alors, persuadé que la gloire de Marie est dans son intérieur, il se propose d’écrire quelque chose sur la vie cachée de Marie à Nazareth. Voici ce texte1 :
« Que faisait Marie à Nazareth ? Nous n’en savons rien. Savons-nous seulement ce qu’y fit Jésus ? Il travaillait dans ce qu’on ose à peine appeler l’atelier de celui qui passait pour son père. Il allait à la synagogue le samedi. Il vivait dans la compagnie de Marie, sa mère, de saint Joseph, sans doute aussi de quelques parents et amis puisque la sainte famille n’était pas un monastère avec sa clôture […]. Ainsi Marie, dans son adolescence, s’occupait des soins du ménage, allait à la fontaine, la cruche couchée sur sa tête, en revenait la cruche droite et bien en équilibre sur son front. Elle tissait peut-être et cousait. Quand nous aurions établi tout cela, nous serions plus en repos sur l’exactitude de ces traits de la vie d’une jeune fille à Nazareth ; nous ne saurions rien de plus de Marie. […] Et c’est cette insignifiance même, le vide apparent de ces journées grises – en dépit du beau soleil – qui peine nos pèlerins les mieux disposés. […] Pouvons-nous nous figurer ainsi Notre-Dame, la Reine du Ciel, la très sainte Vierge destinée à être l’auguste mère de Dieu […] dans une vie si ordinaire, cette gaine de petites choses, l’existence commune d’une fillette dans un village ignoré, sans que rien la distingue d’une Rachel ou d’une Sarah, qui vont avec elle sur le chemin, dont le rêve est de trouver un Jacob ou un Lévi selon leur cœur […]. »
C’est ainsi, explique encore le P. Lagrange qu’en Marie, à Nazareth, allait s’accomplir la chose la plus extraordinaire qui soit : « Un ange a abordé Marie […] dans le silence de sa demeure, si simple qu’on pouvait à peine la nommer une maison […] et l’ange a proposé à Marie, au nom de Dieu, d’être la mère du Messie […] ; elle apprend maintenant le secret des secrets, la merveille des merveilles, comment la sainteté de Dieu, qui se plaisait aux retranchements et aux abaissements de la créature, aujourd’hui […] ferait œuvre de fécondité ».
C’est cela l’Annonciation. C’est quand, dans un admirable échange, comme disent les Pères de l’Église, Dieu prend notre chair et nous donne part à sa nature divine. Mais c’est aussi, plus prosaïquement peut-être, quand il prépare, dans l’ordinaire des travaux et des jours, des choses extraordinaires ; quand son ange nous visite dans ces journées qui ne sont remplies de rien ; quand il fait œuvre de fécondité dans le vide apparent de nos vies comme il a fait œuvre de fécondité dans l’apparente insignifiance de la vie de Marie, tout au long de ces journées grises où pourtant s’accomplissaient les promesses faites à Abraham et où commençait à briller l’étoile de la Rédemption.
Fr. Joël Boudaoura OP
Monastère Notre-Dame de Chalais Prédications 2022-2023
Illustration : Annonciation dans la Cathédrale de Segorbe (Royaume de Valence) Auteur anonyme XIVe
19 mars 2025
Saint Joseph, antidote d’« un catholicisme zombie » par Fr. Manuel Rivero O.P.
Le 19 mars, saint Joseph, le père adoptif de Jésus, est célébré avec ferveur et foi dans l’Église catholique.
L’Évangile l’appelle homme « juste » , c’est-à-dire un homme juif qui connaissait la Loi de Moïse et qui la mettait en pratique. En unissant la foi et la science, la prière et le travail, saint Joseph a goûté l’union à Dieu en partageant les expériences heureuses et douloureuses d’Israël. Chaque samedi, il se rendait à la synagogue de Nazareth pour célébrer la Loi proclamée en hébreu et commentée en langue araméenne, sa langue maternelle. Combien de fois, Jésus, adolescent, l’a écouté avec un cœur brûlant.
Sanctifier la famille
Homme d’action, saint Joseph accomplit la volonté de Dieu. Silencieux, il médite dans la lumière de la foi les paroles de l’Ange du Seigneur qui l’exhorte à assumer sa responsabilité d’époux et de père adoptif de l’enfant que Marie porte en son sein par l’action de l’Esprit Saint. Homme fort, orienté vers l’avenir, il change son projet initial en réponse à la révélation de l’Ange. La mission que Dieu lui confie dépasse celle des prophètes et des chefs de son Peuple. Il doit accompagner, protéger et éduquer Jésus « qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1,21).
Avec son épouse, Marie, Joseph s’engage dans le service du salut de l’humanité par l’Incarnation du Verbe. Gardien du mystère de la maternité divine de Marie, partageant la même foi, Joseph fait preuve d’amour, de prudence et d’endurance.
Le père adoptif de Jésus met en lumière la grandeur de la vie ordinaire. Le concile Vatican II a souligné l’appel universel à la sainteté dans l’Église . Les chrétiens ont pour vocation la sanctification de la famille, du travail, de l’économie et de la politique.
La demande de la prière du Notre Père « que ton Nom soit sanctifié » correspond à cette sanctification de toutes les dimensions de la personne et de la vie sociale. Habité par la grâce de l’Esprit Saint, saint Joseph a veillé sur son épouse, Marie. À l’image du grand-prêtre de l’Ancien Testament qui veillait sur le Temple, saint Joseph a trouvé Dieu en aimant Marie, « nouvelle arche d’Alliance » , demeure de Dieu. L’Arche de l’Alliance contenait la manne et les tables de la Loi . Marie portait en son sein Jésus, le Verbe fait chair, Loi nouvelle d’amour et Pain de Vie descendu du Ciel . Dans un beau sermon, saint Bernard (+1153) a mis en parallèle le patriarche Joseph, fils de Jacob, et Joseph, époux de Marie. Si dans l’Ancien Testament, Joseph, intendant de Pharaon, avait mis les blés en réserve pour tout le peuple d’Égypte et non pour lui-même ; dans le Nouveau Testament, Joseph, père adoptif de Jésus « reçut le Pain vivant du ciel afin de le conserver aussi bien pour lui que pour le monde entier . »
Pour le père Marie-Joseph Lagrange (+1938), fondateur de l’École biblique de Jérusalem, «Dieu le Père avait encore versé beaucoup de joie dans l’âme de Jésus par l’amour de sa Mère ». Il me semble que les chrétiens peuvent en dire la même chose au sujet de saint Joseph. Par l’amour de son père adoptif, l’âme de Jésus a été imprégnée de la joie de Dieu le Père.
Sanctifier le travail, se sanctifier dans le travail, témoigner par le travail
Artisan charpentier-maçon, saint Joseph s’est sanctifié dans son atelier au service des clients qui avaient besoin d’une maison, d’une armoire, d’une table ou d’une chaise. Ses journées comportaient des hauts et des bas, des réussites commerciales et des heures de soucis économiques pour nourrir sa famille. Il a sanctifié la création l’imprégnant de son intelligence, de son amour et de sa prière. Ceux qui le fréquentaient dans les relations professionnelles ont été attirés vers Dieu par son témoignage.
Saint Josemaría Escrivá de Balaguer (+1975) a excellé dans la mise en valeur de la sainteté vécue au travail quotidien : « « Dieu vous appelle à le servir dans et à partir des tâches civiles, matérielles, séculières de la vie humaine : c’est dans un laboratoire, dans la salle d’opération d’un hôpital, dans une chaire d’université, à l’usine, à l’atelier, aux champs, dans le foyer familial et au sein de l’immense panorama du travail. C’est là que Dieu nous attend chaque jour : il y a quelque chose de divin qui se cache dans les situations les plus ordinaires et c’est à chacun d’entre vous qu’il appartient de le découvrir » ».
Le primat de la personne sur le capital
Le philosophe chrétien Emmanuel Mounier (+1950) a développé une philosophie du personnalisme communautaire avec le primat de la personne sur le capital, le primat du spirituel sur le matériel, à l’opposé de l’individualisme. Il arrive souvent que la foi en Dieu soit remplacée non pas par l’athéisme mais par l’idolâtrie où le marché devient « dieu », la finance « une déesse » et le bien-être « un veau d’or ». La pensée de Mounier a inspiré l’enseignement du saint Pape Jean-Paul II sur le travail dans l’encyclique Laborens exercens du 14 septembre 1981 qui proclame le primat du travail sur le capital et de la personne sur la propriété privée. « Un jeune travailleur vaut plus que tout l’or du monde », clame la Jeunesse ouvrière chrétienne (J.O.C.).
La destination universelle des biens
Le pape François évoque les trois T nécessaires pour la vie : un toit, une terre et un travail.
La doctrine sociale de l’Église enseigne la destination universelle des biens : La terre est à tous et Dieu en est le propriétaire ; les hommes n’étant que ses gestionnaires. C’est pourquoi, en cas d’extrême besoin, le principe de la propriété privée de biens s’efface au profit de la vie de l’homme. La propriété privée ne figure pas dans le Credo. Elle n’est pas sacrée. En revanche, la vie de tout homme porte au plus profond d’elle-même une dignité et une vocation sacrées : « La gloire de Dieu est l’homme vivant et la vie de l’homme est de voir Dieu », enseigne saint Irénée de Lyon. C’est en ce sens que le pape François plaide pour un revenu universel qui garantisse à chacun sa dignité humaine sans déchoir dans la misère .
La foi vivante de saint Joseph représente un antidote contre « un catholicisme zombie » qui n’aurait qu’une influence indirecte et vague sur les réalités familiales, économiques et politiques.
L’exemple de saint Joseph invite à commencer par la conversion personnelle avant de vouloir changer le monde, car la tentation est grande pour chacun d’aspirer à transformer la société mais sans vouloir se mettre en cause.
Saint Joseph a accepté de changer son projet de vie pour faire la volonté de Dieu. Il l’a fait avec réalisme, de manière intégrale, spirituelle et matérielle. Son travail et la transmission de son savoir-faire font partie du Salut de l’humanité par Jésus le Christ, ouvrier lui-même.
Saint-Denis (La Réunion), le 19 mars 2025.
Image : Saint Joseph par Fra Angelico, couvent saint Marc (Florence. italie)
18 mars 2025
PROGRESSER DANS LA VÉRITÉ
Pour se procurer le compte rendu de la Journée d’étude qui s’est déroulée à Nice, le 9 mars 2024, voici l’adresse du site DOMUNI : https://www.domuni.eu/press/fr/livre/progresser-dans-la-verite/
17 mars 2025
En 1928, [parut] L’Évangile de Jésus Christ, explication populaire de cette Synopse [la Synopse grecque], allégée de tout appareil critique, sans mots grecs ni hébreux : la seule vie de Jésus que le Père Lagrange crut pouvoir écrire, non point, suivant la remarque hasardée d’un maître du protestantisme libéral, par une concession excessive à l’école critique qu’il combattait, mais parce que son étude approfondie des évangiles lui avait fait comprendre que « toute tentative de faire revivre le Christ s’efface devant leur parole inspirée ». Parmi tous les ouvrages du Père Lagrange aucun ne fut composé avec plus de cœur. Il valut à son auteur la consolation de recevoir une lettre élogieuse de S. Em. le Cardinal Pacelli, Secrétaire d’État, le félicitant au nom de Sa Sainteté le Pape Pie XI, « d’avoir ajouté à la série des Études bibliques ces pages qui sont un nouveau coup de sonde dans le domaine sans fond de la Parole divine ». Le Doyen de la Faculté de théologie protestante de Paris déclarait de son côté : « Dans ce livre, le Père ne donne pas seulement le résultat de ses travaux critiques, mais encore le fruit de ses méditations. C’est ce qui lui mérite la sympathie et le respect, même de ceux qui ne partage pas sa foi et sa théologie. » (Lettre du 25 mars 1930.)
Qui souhaiterait entrer dans le vif des convictions religieuses du Père Lagrange ne saurait mieux faire que de lire attentivement le dernier chapitre de ce livre : l’un des plus beaux qu’il ait écrits. On y voit comment, […] il contemplait dans une lumière croissante le dogme de la divinité de Notre-Geigneur, affirmé par Jésus lui-même, recueilli par les Apôtres et confié à l’Église pour le salut des âmes. Autrement dit, ce qu’il percevait comme partie essentielle de l’Évangile, « c’était l’insertion de la divinité dans l’humanité, la nature humaine participant par la grâce à la nature divine, une telle prodigalité de dons, des exigences si hautes qu’une raison trop courte en est écrasée plutôt qu’attirée ». Devant ce donné immense, conforme aux pieuses croyances de son enfance, que quarante ans de recherches opiniâtres n’avaient fait que confirmer, il se plaçait devant l’alternative suprême : « On est tenté de dire que c’est trop beau ! Mais en dehors, il n’y a rien qui compte pour nous, rien qui porte la marque de l’infini. Nous voilà en face du néant. Où aller Seigneur ? Il ne reste qu’à se renfermer dans un doute fastidieux ou désespéré. Ou plutôt à se serrer autour de Pierre, qui dit toujours : ‘Vous avez les paroles de la vie éternelle’ et à s’abandonner à l’étreinte de Dieu en Jésus Christ. » (cf. p. 675, L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique. Éd. Artège Lethielleux, 2017.)
Extrait de M. J. Braun. Préface de S. E. le cardinal Tisserant. L’Œuvre du Père Lagrange. Étude et Bibliographie). Ed. L’Imprimerie St-Paul. Fribourg, Suisse. 1943.
LUNDI 10 MARS 2025 : COUVENT DES DOMINICAINS DE NICE
Chapelet pour la glorification du Serviteur de Dieu,
Le Père Marie-Joseph LAGRANGE, o.p.
Bourg-en-Bresse 1855/ Saint Maximin 1938
Par Fr. Antoine-Marie Berthaud, o.p.
L’Association des amis du père LAGRANGE a pour but de faire connaître sa vie et son œuvre en vue de son procès de béatification. Le père Massimo MANCINI étant le postulateur de sa cause et le frère Manuel RIVERO le vice-postulateur.
Dominicain, fondateur de l’Ecole Biblique de Jérusalem, (il y a vécu 45 ans) le père LAGRANGE serviteur passionné de la Parole de Dieu, a voué son existence à l’étude scientifique de la bible dans l’harmonie évangélique de la foi et de la raison afin de sauver les âmes perturbées par la critique scientifique.
Nous fêtons ce jour son retour au Père le 10 mars 1938 il y a 87 ans.
Prions ensemble le père LAGRANGE pour qu’il nous obtienne les grâces dont nous avons besoin.
Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Amen
Je crois en Dieu, …
Notre Père, …
Aux intentions du pape François et pour sa santé :
En l’honneur du Père à qui vous avez dit oui, pour la grâce de la Foi,
Je vous salue Marie, …
En l’honneur du Fils que vous avez porté dans votre sein, pour la grâce de l’Espérance
Je vous salue Marie, …
En l’honneur de l’Esprit Saint qui vous a couverte de son ombre, pour la grâce de la charité
Je vous salue Marie, …
1er MYSTERE JOYEUX : L’Annonciation
Luc 1,34 « Comment cela va-t-il se faire ? »
Le père Lagrange précise que Nazareth petit village, n’est pas cité dans l’Ancien Testament. Dieu choisit ce qui est petit.
Marie, aide-nous dans nos choix du quotidien, à faire ce qui est conforme à la volonté de Votre Divin Fils
Notre Père, 10 je vous salue Marie, Gloire au Père…
TOUS : O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au ciel toutes les âmes et surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde
O Marie conçue sans péché TOUS : priez pour nous qui avons recours à vous !
2ème MYSTERE JOYEUX : La Visitation
Luc 1,43 « Et comment m’est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ? »
Le père Lagrange « Pour que toute gloire soit rendue au Seigneur Marie répondant à la félicitation d’Elisabeth avoue que toutes les générations la diront bienheureuse »
Marie, apprends-nous à nous, comme toi, à nous détacher de la vaine gloire et à vivre une charité active
Notre Père, 10 je vous salue Marie, Gloire au Père…
TOUS : O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au ciel toutes les âmes et surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde
O Marie conçue sans péché TOUS : priez pour nous qui avons recours à vous !
3ème MYSTERE JOYEUX : La Nativité
Luc 2,8 « Il y avait des bergers qui vivaient aux champs et gardaient leurs troupeaux durant les veilles de la nuit »
Le père Lagrange : ces pasteurs, habitués à la présence de Dieu se montrèrent dociles à la voix céleste.
Marie, donne – nous la grâce de la contemplation
Notre Père, 10 je vous salue Marie, Gloire au Père…
TOUS : O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au ciel toutes les âmes et surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde
O Marie conçue sans péché TOUS : priez pour nous qui avons recours à vous !
4ème MYSTERE JOYEUX : La Présentation au Temple
Luc 2,34 « Cet enfant doit être un signe en butte à la contradiction et toi-même une épée te transpercera l’âme »
Le père Lagrange : Le vieillard Siméon eut le pressentiment comme du résultat final de la contradiction qui devait conduire Jésus à la mort, une mort salutaire à tant d’autres
Marie, donne-nous de rester dans la Vérité de l’Evangile et protège-nous de ceux qui ont le projet de combattre la vie de sa conception à sa mort naturelle.
Notre Père, 10 je vous salue Marie, Gloire au Père…
TOUS : O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au ciel toutes les âmes et surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde
O Marie conçue sans péché TOUS : priez pour nous qui avons recours à vous !
5ème MYSTERE JOYEUX : Le Recouvrement au Temple
Luc 2,48 « Mon enfant pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois ton père et moi nous te cherchons angoissés »
Le père Lagrange vénère Joseph, son saint patron, comme le grand silencieux contemplatif du Mystère.
Marie, avec Joseph -en ce mois qui lui est dédié- protégez nos familles, et voyez la douleur des mères qui perdent un enfant.
Notre Père, 10 je vous salue Marie, Gloire au Père…
TOUS : O mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au ciel toutes les âmes et surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde
O Marie conçue sans péché TOUS : priez pour nous qui avons recours à vous !
Apparition de l’ange aux enfants de Fatima. Il dit « ne craignez pas je suis l’ange de la Paix ». Priez avec moi :
« Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime. Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas, et ne vous aiment pas. »
Notre Dame du Très Saint Rosaire Priez pour nous
Notre Dame de la Paix Priez pour nous
Saint Joseph Priez pour nous
Saint Dominique Priez pour nous
Sainte Catherine de Sienne Priez pour nous
Saints et Saintes de l’Ordre des Prêcheurs Priez pour nous
Nos Saints anges gardiens Veillez sur nous
Père Marie Joseph Lagrange, Serviteur de Dieu Priez pour nous
S’il y a un prêtre : Le Seigneur soit avec vous … (et Bénédiction)
Si c’est un laïc : An nom du Père et du Fils et du Saint Esprit…
pere.marie.joseph.lagrange@gmail.com
site internet : www.mj-lagrange.org
10 mars 2025
Tous les amis de l’association se retrouvent à l’occasion de ce Jour-anniversaire de la « naissance au ciel » du P. Lagrange.
La messe de ce jour est célébrée à La Réunion par Fr. Manuel Rivero o.p. Président de notre association. Confions nos demandes de grâces à l’intercession du P. Lagrange. Prions pour la santé du pape François, pour la Paix et pour la prochaine béatification de ce grand serviteur de Dieu et de ce grand ami de Sa Parole en la personne du père Marie-Joseph Lagrange, dominicain.
« Toute ma force est dans la prière » (P. Lagrange. Journal spirituel)
7 février 2025
Les amis et sympathisants de l’association du Père Marie-Joseph Lagrange sont invités à se joindre

Lundi 10 mars 2025, 87ème anniversaire de la naissance au Ciel du père Marie-Joseph Lagrange O.P., fondateur de l’École biblique de Jérusalem,
- Couvent des Dominicains, 9 rue Saint-François-de-Paule à Nice
- Chapelet, à 11 heures 15, avec Fr. Antoine-Marie.
- Messe à 12 heures 05, célébrée par Fr. Richard Beaud O.P.

1er mars 2025

À tous nos amis réunionnais
En ces moments dramatiques, nous vous confions à la Vierge Marie, protectrice, qu’Elle vous aide à surmonter toutes les difficultés que vous rencontrez. Nous sommes de tout cœur avec vous par la prière.
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