31 mai 2023
La Visitation de la Vierge Marie à sa cousine Élisabeth (Luc 1, 39-56)
Extrait de Le Père Lagrange et la Vierge Marie. Méditations des mystères du Rosaire à la lumière de la vie et des écrits du père Lagrange par Manuel Rivero o.p.
La Vierge Marie s’est mise ne route rapidement vers la maison de Zacharie et d’Élisabeth. Chaque phrase de l’Évangile sur la Vierge Marie est riche d’enseignements pour nous. Ici il nous est dit que la Vierge marcha vite. Ayant le Christ dans son cœur et dans son âme, Marie emprunte d’un pas joyeux les routes qui vont la conduire jusqu’au village de sa cousine à Aïn Karim, près de Jérusalem. La charité du Christ la presse. Élisabeth sera heureuse de recevoir l’aide de sa parente, fatiguée qu’elle est par la grossesse de Jean le Baptiste.
En arrivant, Marie a souhaité la paix : Shalom ! Car c’est ainsi que les Juifs se saluent en Israël.
Deux femmes enceintes se rencontrent et à travers elles leurs enfants : Jésus et Jean le Baptiste, le précurseur.
Selon le père Lagrange, Élisabeth a compris par le tressaillement de son enfant l’arrivée du Messie chez elle. Inspirée par le Saint-Esprit, remplie de joie, Élisabeth répond à la salutation de Marie en la reconnaissant comme la mère du Seigneur : « Et comment m’est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ? Car, vois-tu, dès l’instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en mon sein. Oui, bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur ! » « Élisabeth s’incline devant Marie comme Jean le Baptiste le fera devant Jésus », commente le père Lagrange.
Le Magnificat de Marie plonge ses racines dans le cantique d’Anne, la prophétesse : « Les rassasiés s’embauchent pour du pain, mais les affamés cessent de travailler. La femme stérile enfante sept fois, mais la mère de nombreux enfants se flétrit. C’est Yahvé qui fait mourir et vivre, qui fait descendre au shéol et en remonter. C’est Yahvé qui appauvrit et qui enrichit, qui abaisse et aussi qui élève » (1 Samuel 2, 6-7).
En Israël comme dans les pays arabes, sous l’empire de la joie, les femmes improvisent un chant pour célébrer une victoire ou un événement heureux.
Mère de Samuel, Anne annonce l’onction du Messie et le salut d’Israël qui manifestent la bonté de Dieu dont la sagesse renverse les orgueilleux. Le chant d’Anne ne se réduit pas à l’exultation d’une femme stérile qui devient mère. Prophétesse, elle parle du cœur de Dieu qui brise l’arc des puissants et qui rend la force au Messie. Jésus, oint du Saint-Esprit, est ainsi annoncé dès l’Ancien Testament. Le cantique d’Anne préfigure le Magnificat de Marie.
Pour le père Lagrange : « ce qui est propre au Magnificat, c’est que cette fois les expressions ne sont pas trop fortes pour dire ce qui s’est opéré en Marie, et qu’elles paraissent à peine suffisantes pour exprimer l’humilité de celle qui glorifie le Seigneur. Pour que toute gloire Lui soit rendue, elle avoue sa bassesse, et cependant, répondant à la félicitation d’Élisabeth, elle avoue que toutes les générations la nommeront bienheureuse. Tandis que le chant d’Anne aurait pu être placé dans la bouche d’un héros, celui de Marie est bien celui de la mère de Jésus[1]. »
L’histoire témoigne de l’accomplissement du Magnificat. Toutes les générations proclament bienheureuse la Vierge Marie, la Mère de Jésus, la Mère de Dieu.
Après trois mois, Marie rentre chez elle pour ne pas provoquer « une curiosité indiscrète si loin de chez elle », précise le père Lagrange. Joseph, son époux, l’attend à Nazareth. Il partage avec elle le mystère de l’Incarnation en tant que père adoptif de Jésus.
Seigneur, par Marie, éveille dans le cœur des jeunes le désir de te suivre avec confiance.
Ouvrons la porte à Marie. Quand le Saint-Esprit voit Marie dans une âme, il s’y précipite…
Prier la Mère de Dieu pour qu’elle accompagne le Synode.
La requête du Souverain pontife : une prière à Marie pour accompagner la première étape de l’Assemblée ordinaire du Synode des évêques, prévue du 4 au 29 octobre au Vatican sur le thème « Pour une Église synodale : communion, participation et mission ». Le Pape François l’a formulée après la récitation du Regina Caeli ce dimanche, rappelant que mercredi prochain, 31 mai, à la fin du mois marial, dans les sanctuaires dédiés à la Mère de Dieu dans le monde entier, « des moments de prière sont prévus pour soutenir la préparation de l’assemblée d’octobre » et de la deuxième étape à l’automne 2024.
Lire la suite :
[1] M.-J. LAGRANGE, L’Évangile de Jésus-Christ avec la Synopse évangélique traduite par le P. C. LAVERGNE, o.p. Nouvelle édition, Paris, Librairie Lecoffre et J. Gabalda, éditeurs, 1954, p. 20.
29 mai 2023
Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église
Jésus voyant sa mère et tout près le disciple qu’il aimait, dit à sa Mère : « Femme, voilà ton fils. » Ensuite il dit au disciple : Voilà ta mère. » Et depuis ce moment le disciple la prit chez lui. (Jean XIX, 26-27)
Commentaire du P. Lagrange (extraits) : Il se passa alors la chose la plus simple et la plus touchante. Jésus sachant que sa Mère pourrait faire plus pour le disciple, que lui pour elle, la lui donne aussi pour Mère. Ordinairement, c’est une charge ; ici c’est un privilège : la Mère de Jésus sera pour le disciple une mère. Jean représentait ici tous les fidèles auxquels Marie a été dès lors donnée comme mère. La maternité spirituelle de Marie étant admise, le texte eût pu direde tout autre disciple ce qu’il dit de Jean. Chaque chrétien, se sachant fils de Marie, éprouve une consolation à penser qu’il est dans la même situation que Jean au pied de la Croix.
Notre piété envers Marie voit aussi dans l’attitude de celle qui se tenait debout au pied de la Croix un indice de la place qu’elle occupe dans notre rédemption. Elle compatissait aux souffrances de son Fils, mais aussi comme son Fils elle compatissait à nos maux ; elle souffrait avec lui, s’offrait avec lui, sans rien ajouter à ses mérites infinis, mais en y joignant les siens, en s’associant intimement à l’œuvre de celui qu’elle avait donné au monde pour le sauver, non moins participante de son œuvre à sa mort qu’à sa naissance. (L’Évangile selon saint Jean, Lecoffre-Gabalda, 1936)
PAROLES DU SAINT PÈRE
Dieu ne s’est pas passé de sa Mère : à plus forte raison en avons-nous besoin. Jésus lui-même nous l’a donnée, non pas à n’importe quel moment, mais de la croix ; il dit au disciple, à tout disciple : « Voici ta mère » (Jn 19, 27). La Vierge n’est pas optionnelle : elle doit être accueillie dans la vie. Elle est la Reine de la paix, qui vainc le mal et conduit sur les voies du bien, qui rétablit l’unité entre ses enfants, qui éduque à la compassion. Prends-nous par la main, Marie. Agrippés à toi nous passerons les virages les plus difficiles de l’histoire. Par la main, amène-nous à redécouvrir les liens qui nous unissent. Rassemble-nous tous sous ton manteau, dans la tendresse de l’amour vrai, où se reconstitue la famille humaine (Homélie Messe Mère de Dieu, 1er janvier 2019) (Vatican News, 29 mai 2023).
28 mai 2023
Solennité de Pentecôte (Jn 20, 19-23)
Apparition de Jésus aux disciples
Comme il était tard ce même jour, le premier de la semaine, et les portes étant fermées par crainte des Juifs là où étaient les disciples, Jésus vint et se tint au milieu d’eux et leur dit : « Paix à vous ! ». Et cela dit, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples se réjouirent donc en voyant le Seigneur. Il leur dit donc de nouveau : « Paix à vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ». Et cela dit, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint ; ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; et ceux à qui vous les retiendrez, ils seront retenus ».
Enseignement du P. Lagrange : Le jour et le moment sont marqués, peut-être une heure très tardive, ce qui laisse aux disciples d’Emmaüs le temps de revenir à Jérusalem, même s’ils sont partis de l’Emmaüs qui devint Nicopolis, à 160 stades. Les portes étaient fermées, non que les Juifs n’eussent pu les forcer, mais pour éviter des importuns qui pouvaient être des espions. Ce détail est mentionné pour montrer que Jésus entra d’une façon surnaturelle. Il n’en usait point ainsi de son vivant : c’est donc que son corps ressuscité a acquis des propriétés surnaturelles, qui lui sont pour ainsi dire naturelles. ». – « La paix à vous » est bien cette fois la formule de salutation des Juifs, mais non cependant sans une certaine solennité ; de même en souhaitant la paix, Jésus la donne, comme il l’avait déjà donnée.
Jésus avait donc conservé sur son corps ressuscité la trace de ses blessures, comme de glorieuses cicatrices : non qu’il ne puisse apparaître autrement ; mais il les montre pour être reconnu comme le crucifié, et, sans se faire un mérite de ses souffrances auprès de ses disciples, il les rappelle néanmoins, soit pour exciter leur foi et leur amour, soit pour que la joie soit plus complète, tant de douleurs n’étant plus qu’un souvenir. Le ressuscité en use selon les dispositions de ceux auxquels il apparaît. Il avait dû modérer l’ardeur aimante de Magdeleine.
Jésus répète sa salutation, comme prélude d’un dernier acte avant de prendre congé, et parce que la paix est une disposition favorable à l’action divine.
Parlant de son Père (XVII, 18), il avait déjà regardé la mission des Disciples comme accomplie dans sa pensée. Il la leur intime maintenant dans les mêmes termes : comme il a été l’envoyé de son Père, ils seront ses envoyés : la résurrection dont ils sont les témoins sera sans doute la première bonne nouvelle qu’ils auront à annoncer au monde.
Jean a retenu un trait important de l’action du Christ ressuscité, le don d’un pouvoir spirituel spécial Il est clair d’abord qu’il ne donne pas naissance à l’Esprit Saint, dont l’A. T. connaissance l’existence et décrivait les attributs. Tout au plus peut-on dire que cette insufflation est un signe qu’il participe à la spiratio éternelle de l’Esprit Saint.
Ce que Jésus donne à ses apôtres est donc quelque chose de surnaturel que l’on doit rattacher à l’action de l’Esprit Saint, représenté dans l’A. T. surtout comme vivifiant, et que Jésus lui-même a désigné comme un Aide dans l’ordre de la vérité. Après la mission imposée au v. précédent, il semble bien que de doive être un pouvoir, plutôt qu’une disposition de l’esprit ou du cœur, mais on ne saurait que conclure, si des paroles jointes au geste ne donnaient l’explication. Ce pouvoir, en effet, est exprimé clairement (v. 23) ; c’est celui de remettre les péchés, et c’est aussi celui de les retenir. C’est le pouvoir déjà donné à Pierre et aux apôtres (Mt XVI, 19 ; XVIII, 18), qui est ici renouvelé expressément avec l’insufflation de l’Esprit, laquelle le confère définitivement. L’allusion à l’Esprit s’entend assez : remettre les péchés, c’est donner la vie spirituelle ; et cela ne doit pas se faire sans discernement, puisque dans certains cas les péchés sont retenus. Or cela ne saurait être par caprice, mais par suite d’un jugement porté sur les dispositions des hommes. Ceux qui prétendent que la théologie johannique ne comporte pas cette distinction (Bauer) prétendent sans doute la comprendre mieux que Jean lui-même. N’a-t-il pas d’ailleurs insisté sur la nécessité, pour ceux qui acceptent la doctrine, de pratiquer les commandements (XIV, 21) ? Quelques-uns pouvaient donc y manquer, d’où l’importance suprême de ce qu’on nommera le sacrement de pénitence avec l’Église.
(Marie-Joseph Lagrange, o. p. L’Évangile selon saint Jean, Lecoffre-Gabalda, 1936)
24 mai 2023
Le Christ prie pour ses disciples
« Je leur ai donné ta parole, et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde. Je ne prie pas pour que tu les enlèves du monde, Mais pour que tu les gardes du mal. Ils ne sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde. Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité. Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde ; et je me consacre moi-même pour eux, afin qu’ils soient eux aussi sanctifiés en vérité » (Jn 17, 14-19).
Le P. Lagrange développe : La pensée est claire. Jésus n’appartient pas au monde, il vient d’en haut : donc le monde le hait parce qu’il ne lui appartient pas, et qu’il a rendu témoignage contre ses œuvres (7, 7). De la même façon le monde a pris en haine ses disciples parce qu’ils ont reçu la parole qu’il leur a donnée, c’est-à-dire parce qu’ils se sont rangés à sa doctrine opposée à celle du monde, et que de la sorte ils ne sont pas du monde. Au v. 6 Jésus disait dans les mêmes termes qu’ils en étaient sortis. Il faut donc reconnaître que le « monde » doit être pris dans deux sens un peu différents. Tantôt c’est toute l’humanité, comme lorsque Jésus vient dans le monde (3, 17), tantôt c’est l’humanité hostile ou tout au moins qui ne comprend pas les choses d’en haut. De cette façon on peut être dans monde sans en être, c’est-à-dire sans en avoir l’esprit.
Jésus, continuant à parler à son Père, s’explique en faveur de ses disciples (cf. 11, 42). S’ils sortaient avec lui (14, 1) du monde d’une façon définitive, ils ne pourraient remplir leur mission : il suffit que le Père les préserve des mauvais éléments qui sont dans le monde et qui lui donnent son esprit propre, opposé à celui de Jésus. En effet, les hommes n’ont pas reçu Jésus parce que leurs œuvres étaient mauvaises (3, 19) et Jésus reproche au monde ses œuvres mauvaises (7, 7). Il serait donc très naturel qu’il priât le Père de préserver ses disciples de ce mal qui est dans le monde. Que le monde les haïsse et les persécute, cela ne les empêchera pas d’accomplir leur mission : l’unique nécessaire est de les préserver de la contagion du mal moral. Il s’agit là comme le résultat d’une méditation spéciale qui a montré à Jean l’influence du démon sur le monde, méditation qu’il ne faut point perdre de vue.
La répétition au v. 16 de l’affirmation que ni Jésus ni ses disciples ne sont du monde prépare la prière des vv. 17-19. Pour agir sur le monde, sans en être, c’est-à-dire en étant à l’abri de sa contagion, il faut que les disciples reçoivent une consécration qui achève leur séparation du monde en les rapprochant de Dieu. Déjà les disciples ayant reçu la parole ne sont plus du monde, mais ce n’est que l’aspect négatif : Jésus demande à Dieu de les faire participer en vertu de cette même parole à la perfection transcendante qui est l’aspect positif de sa sainteté. Et en même temps le caractère de la parole du Père se révèle : c’est la vérité. Mais tandis que le psalmiste distinguait la vérité et la justice, Jésus propose une sainteté qui est dans la vérité acceptée tout entière, et agissant dans les âmes. Le mot de consécration n’exprime pas assez le caractère intime du fait : les disciples ne sont pas seulement « consacrés » au service de la vérité, ils en sont pénétrés et transformés intérieurement.
On voit ici que cette sanctification préparait la mission des apôtres, mission analogue à celle du Fils : la liaison est tout à fait claire si l’on a présent ce qui a été dit (10, 36). Jean n’a pas oublié que la mission définitive sera donnée plus tard (20, 21), mais la mission était déjà au passé dans 4, 38.
Bossuet : « Il était donc saint, et consacré à Dieu, non seulement en qualité de pontife, mais encore en qualité de victime… C’est pour cela qu’il se sanctifie, qu’il s’offre, qu’il se consacre, comme une chose dédiée et sainte au Seigneur. Mais il ajoute ‘Je me sanctifie pour eux’, en parlant de ses apôtres, afin que participant par leur ministère à la grâce de son sacerdoce, ils entrent aussi en même temps dans son état de victime, et que n’ayant point par eux-mêmes la sainteté qu’il fallait pour être les envoyés et les ministres de Jésus Christ, ils la trouvassent en lui. » Ici Jésus se sanctifie en ce moment même, donc plutôt comme victime, puisqu’il va mourir, et que c’est pour d’autres. Mais le résultat n’est pas seulement un sacrifice en faveur des disciples, c’est un sacrifice qui les mettra dans ce même état (proportion gardée) de sanctification qui doit répondre à la sanctification de Jésus. La sanctification que Jésus leur obtient les substitue dans tout son rôle comme prêtres et victimes, dispensateurs de la grâce, et spécialement dans ce contexte, liens de l’unité.
(Extraits : L’Évangile selon saint Jean, Lecoffre-Gabalda, 1936).
23 mai 2023
Le Fils prie son Père de le glorifier (Jn 17, 1-11a)
Le Fils prie pour lui, mais la gloire qu’il demande au Père, il la lui a donnée, et sa propre gloire doit se résoudre en celle du Père ; c’est celle qu’il avait déjà et dans laquelle il ne fera que rentrer.
La prière succède aux discours, Ceux-ci terminés par l’ordre de sortir (14, 31), on pourrait encore concevoir la prière avant le départ ; ce qui fait l’effet d’avoir été ajouté, c’est donc plutôt 15-16 que ce chap. 17. Cependant la prière les yeux tournés vers le ciel semble bien indiquer qu’on est à l’air libre ; c’est plus naturel ; quoique cela puisse se concevoir dans
une salle (Ac 7, 55). Il faudrait supposer que Jésus s’est arrêté sur la route, pour une pause
solennelle. Jésus a posé les bases de la glorification du Père, mais pour que cette gloire s’étende et s’affermisse, il faut que le Fils soit glorifié, car c’est pour sa victoire et par elle que l’on rendra gloire au Père.
Que le Fils doive, lui glorifié, glorifier le Père, cela est en harmonie avoir le pouvoir que le Père lui a donné, pouvoir comportant une mission. Le pouvoir s’étend sur toute chair, c’est-à-dire sur tous les hommes, manifestement dans le dessein de les sauver tous, puisqu’ils sont de son domaine. Il en est cependant qui lui sont spécialement donnés par le Père, et à ceux-là il confère la vie éternelle, ce qui est à la gloire de Dieu. Le Père donne tout au Fils, mais il faut que chacun croie pour avoir la vie éternelle. Ici la foi n’est pas exprimée, mais contenue dans le don spécial du Père qui les amène à suivre Jésus.
(Extraits. Marie-Joseph Lagrange, o.p. L’évangile selon saint Jean, Lecoffre-Gabalda, 1936.)
18 mai 2023
L’Ascension du Seigneur
Apparition aux Onze en Galilée. Mission des Apôtres
Or les onze disciples se rendirent en Galilée vers la montagne que Jésus leur avait désignée, et le voyant ils se prosternèrent, eux qui avaient douté. Et Jésus, s’approchant, leur parla, disant : « Toute puissance m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à pratiquer tout ce que je vous ai commandé. Et voici que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. (Mt 18, 16-20)
Enseignement du P. Lagrange :
Les Onze connaissaient le chemin de Galilée, mais quelle est cette montagne ? Voyant Jésus, les Onze se prosternent, ce qui suppose qu’ils reconnaissent leur Maître, qu’ils vénèrent davantage depuis sa résurrection. La résurrection sans séparer complètement le Christ de ses disciples, l’a cependant investi d’une puissance qu’il possédait déjà, mais qui était comme voilée. Ce qui résulte déjà du contexte, – que la mission des Apôtres dérive du pouvoir du Christ. Elle sera donc universelle comme ce pouvoir. Matthieu n’a pas hésité à attribuer au Christ cet ordre du baptême. D’où serait venu, sinon du Christ, un précepte aussi rigoureusement et universellement pratiqué, et pourquoi ne l’aurait-il pas intimé au moment assigné par Matthieu ? Celui qui après un premier enseignement est devenu disciple confesse le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et s’initie à leur culte par une véritable union, agréée par eux du fait que leur nom est prononcé.
Après le baptême, l’enseignement pratique. Jésus-Christ établit en quelques mots une institution fondamentale, ignorée de l’antiquité jusqu’alors, la prédication à la fois religieuse et morale des préceptes. Ces préceptes sont ceux du Christ, puisqu’il a promulgué de nouveau la loi morale sous une forme plus parfaite. Aussi le Christ promet-il à ses apôtres une assistance spéciale. Elle est nommée une présence, c’est-à-dire spirituelle, car ces paroles ne peuvent signifier qu’un adieu.
Ces dernières paroles du Seigneur sont consolantes, surtout pour nous qui pouvons constater l’accomplissement miraculeux de tout ce petit discours. Les mots pressés sont chargés de sens : les Apôtres reçoivent une mission qui s’étend à toutes les nations ; elle tient en trois offices, qui n’ont jamais cessé d’être remplis. L’affirmation de la puissance accordée au ressuscité se vérifie par l’assistance qu’il a donnée, ou plutôt par cette présence dont tous les fidèles sont pénétrés.
(Extrait de Marie-Joseph Lagrange, O. P. Évangile de Saint Matthieu. « coll. Études bibliques » Lecoffre Gabalda, 1941.)
13 mai 2023
Fête de Notre-Dame de Fatima
Souvenons de notre saint pape Jean-Paul II, victime d’un grave attentat le 13 mai 1981, il demanda à placer la balle qui avait traversé son corps dans la couronne de Notre-Dame-de-Fatima, en signe de reconnaissance.
Quel est le message de Fatima ?
Les apparitions de la Vierge ont été précédées des apparitions d’un ange qui apparut à trois petits bergers : Lucie, François et Jacinthe, qui leur fit répéter cette prière : « Mon Dieu, je crois en vous, je vous adore, j’espère en vous, et je vous aime. Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et ne vous aiment pas ».
Il leur demanda aussi d’offrir au Seigneur des prières et des sacrifices tout en évoquant la miséricorde des cœurs de Jésus et de Marie à leur égard.
Le 13 mai 1917, c’est Notre-Dame qui leur apparaît, vêtue de blanc, plus brillante que le soleil. Elle leur demande de se rendre à Cova da Iria six mois de suite le 13 de chaque mois à la même heure. Notre Dame les exhorte à prier : « Réciter le chapelet tous les jours pour obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre ».
Le 13 juin 1917, Notre-Dame révèle aux enfants que Jésus veut établir dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie. Ce Cœur de Marie est entouré d’épines, symbole des péchés des hommes.
Le 13 juillet 1917, Notre-Dame demande la consécration de la Russie à son Cœur Immaculé et la Communion réparatrice des premiers samedis. Elle donne aussi une nouvelle prière à ajouter dans le chapelet : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous, préservez-nous du feu de l’enfer ; emmenez au Paradis toutes les âmes, principalement celles qui en ont le plus besoin ».
Le 13 octobre 1917, un samedi, Notre-Dame demande la construction d’une chapelle en son honneur en disant : « Je suis Notre-Dame du Rosaire ». Elle veut que le chapelet soit prié tous les jours. Ce jour-là eut lieu le miracle du soleil annoncé quatre mois auparavant. Le soleil tourna trois fois sur lui-même lançant de tous côtés des faisceaux de lumière.
Quels enseignements pouvons-nous retenir cent ans après ces apparitions ?
Tout d’abord, Notre-Dame nous renvoie à la conversion et à la prière pour les pécheurs. Jésus a intercédé sur la croix pour les pécheurs. Saint Dominique s’exclamait dans sa prière : « Seigneur, que vont devenir les pécheurs ? » Les enfants de Fatima vont prier le chapelet pour le pardon des pécheurs. Les apparitions mariales n’apportent rien de nouveau à la Révélation divine. Dieu le Père nous a tout dit dans son Fils Jésus. La Révélation est close et le salut nous a été acquis par la mort et la résurrection de Jésus. Nous n’avons pas à courir derrière de nouvelles révélations comme si l’Évangile ne suffisait pas. Ce serait un manque de foi et un péché.
Encore une fois, comme à Lourdes en 1858, la Vierge Marie a choisi des enfants pauvres comme témoins et missionnaires. Les apparitions de Fatima nous font prendre conscience de l’importance des enfants, disciples-missionnaires de Jésus-Christ. Les parents disent souvent : « Nous voulons que nos enfants ne manquent de rien ». Mais ils oublient parfois l’essentiel : la transmission de l’Évangile de Jésus, la prière et le souci des pécheurs et des pauvres. Les familles sont appelées à vivre une conversion dans leurs mentalités, leurs propos et leurs pratiques. Les enfants sont aimés de Dieu, choisis par la Vierge et envoyés comme des missionnaires en donnant un témoignage de prière et de sacrifice.
D’ailleurs, l’idée de sacrifice a pratiquement disparu de l’éducation des enfants. Les pédagogies sont orientées vers les activités ludiques et variées alors que l’existence humaine demeure marquée par la souffrance et le manque. L’enfant ne pourra pas faire face aux épreuves de la vie sans esprit de foi, de prière et de sacrifice.
Quand nous lisons la vie des saints, une flamme d’amour divine jaillit dans nos cœurs qui nous rend heureux tout en restant tenaillés par les douleurs et contrariétés du quotidien. Dans la vie des saints, les sacrifices rythment les jours et les nuits. Les enfants de Fatima se privaient de ce qu’ils chérissaient non pas par masochisme mais pour l’amour de Dieu et des pécheurs, pour raboter leur ego insolant et se donner au service des pauvres. Ils se privaient de manger des figues et des raisins appétissants. Surtout, ils portaient dans la foi moqueries, mépris, punitions, prison et maladie. François est mort à l’âge de 10 ans, le 4 avril 1919. Jacinthe est partie vers le père le 20 février 1920 à l’âge de neuf ans.
Puissions-nous ouvrir notre cœur aux grâces que Dieu veut répandre sur son Église.
Puissions-nous favoriser la catéchèse et la prière du chapelet des enfants en leur faisant découvrir Jésus avec sa Mère, la Vierge Marie, au rythme paisible des grains du chapelet qui à l’image de l’arrosage goutte à goutte de nos jardins vient imbiber nos âmes de l’eau vive de l’Esprit-Saint !
Le père Lagrange, dominicain, fondateur de l’École biblique de Jérusalem, disait un jour à l’un de ces frères : « Le Rosaire, quand on s’en occupe, il réussit toujours ». Occupons-nous du Rosaire des enfants de manière à ce qu’ils réussissent non seulement dans la vie mais surtout leur vie, une vie de foi et d’amour.
Prions pour la Paix dans le monde, pour l’Ukraine et pour la Russie.
Fr. Manuel Rivero O.P.
Cathédrale de Saint-Denis (La Réunion).
12 mai 2023
En juillet 1922, le P. Lagrange écrit dans son Journal :
Ave Maria !
Je pense qu’après mon baptême, le 12 mai 1855, on m’a conduit à l’autel de Marie, on a lu, en mettant l’étole au-dessus de moi, l’évangile In principio (Jean : Au commencement …) Si, dès lors, vous m’aviez imposé ce travail, fait cet honneur, car vous savez que je m’en juge indigne. Non, non, je ne demande pas, je ne désire pas des grâces extraordinaires, mais bien cette grâce tout à fait extraordinaire d’être conduit par vous, mon Jésus, puisque vous seul pouvez m’apprendre à vous aimer… la seule chose… propter me, propter me faciam, ut non blasphemer… laude mea infrenabo te ne intereas… Ego Dominus deus tuus docens te utilia, gubernans te in via qua ambulas… Is[a.e]. XLVIII (C’est pour moi, pour moi que j’agirai, pour que je ne sois pas blasphémé. Pour ma gloire, je te dompterai pour que tu ne te perdes… Je suis le Seigneur, ton Dieu, t’enseignant ce qui est utile, te gouvernant sur la voie que tu empruntes…’d’après Isaïe 48, 11.17’)
10 mai 2023
Le 10 mars 1938, au couvent royal de Saint-Maximin, dans la cellule du père Lacordaire, au terme d’une vie laborieuse, le P. Lagrange s’éteignait à la suite d’une mauvaise grippe qui s’était aggravée en congestion pulmonaire. Il revenait d’une série de causeries données aux jeunes universitaires de Montpellier. Jusqu’à la fin de sa vie, le P. Lagrange a poursuivi son service d’Église : faire connaître et aimer la Parole de Dieu.
Chaque mois, le 10, nous faisons mémoire de ce grand serviteur de Dieu au cours d’une messe célébrée par Fr. Manuel Rivero o.p. Président de l’Association des Amis du père Lagrange.
N’hésitons pas à confier à l’intercession du P. Lagrange la grâce dont nous avons besoin. Il ne manque plus qu’un miracle pour que la cause du P. Lagrange avance.
Avec toute la famille dominicaine, nous souhaitons que notre prière soit entendue !
Prière FR-GB-ES
8 mai 2023
« Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; or celui qui m’aime sera aimé de mon Père, et je me manifesterai à lui. » (Jn 14, 21)
Jésus annonce de nouveau qu’il se manifestera, mais cette expression toute générale est bien au-dessous de ce qui vient d’être dit (Jn 14, 1-20). Le but du verset est donc plutôt d’indiquer à quelle condition se fera cette manifestation, de même qu’au v. 15 l’observation des commandements était une condition préalable à l’envoi de l’autre Paraclet. Plus encore qu’au v. 15 on a l’impression que ce verset est adressé presque autant aux disciples de l’avenir qu’à ceux-ci qui écoutaient alors ; il n’est pas douteux que ceux-ci aimaient leur Maître, tandis qu’il indique ici à quoi l’on reconnaîtra qu’on l’aime véritablement.
Au v. 15 c’était : si vous m’aimez, vous en ferez la preuve ; ici, c’est : ceux qui donneront cette preuve aimeront vraiment. Jésus parle comme législateur et comme la fin de ceux qui pratiquent ses commandements, c’est-à-dire le bien ; qu’il faut d’abord connaître les commandements et les embrasser par l’acte de foi chrétienne et ensuite les mettre en pratique, sans quoi le premier acte ne serait qu’un leurre.
(Extrait : Marie-Joseph Lagrange, o.p. L’Évangile selon saint Jean, Gabalda, 1936, p. 386.)
7 mai 2023
« J’ai toujours mis mon recours en Marie… »
(P. Marie-Joseph Lagrange, septembre 1912.)
« La prière ! Cesser de prier, c’est la ruine…
Prier par Jésus et en Jésus, c’est le secret, prier par Marie…
L’Amour s’est déversé sur elle et que ne fait-on pas pour ceux qu’on aime…
Toute ma vie est là.
La réflexion est impuissante, tout élan, toute énergie sombre.
Un regard de Marie et tout renaît…
Quelle expérience et quelle leçon, quelle manifestation du surnaturel. Marie est le Signe ! »
(P. Marie-Joseph Lagrange, Journal spirituel, 24 septembre 1898, Notre-Dame de la Merci.)
Votre intention confiée à l’intercession de la Vierge Marie et du père Lagrange,
Grâces reçues par l’intercession du père Lagrange, écrivez à : mailto:manuel.rivero@free.fr
5 mai 2023
Marie-Joseph Lagrange, o.p. Journal spirituel, Cerf, 2014.
Ave Maria !
Au noviciat de Saint-Maximin de 1879 à 1880
1° idée claire de l’Ordre pendant l’Inviolata, à Autun le jour de l’Immaculée Conception. (D’après une lettre de l’abbé Auduc, en 1870, le jour de l’Annonciation.)
2° Après la première communion des enfants du petit séminaire, le jour de la Très Sainte Trinité en 1872. – Très évident sentiment sous le cloître. – J’avais même fait le vœu, complètement oublié depuis, d’entrer dans cet Ordre.
Photo : Vierge Marie (Corse)
https://www.youtube.com/watch?v=gRMuqI9RrT8
3 mai 2023
Évangile selon saint Jean, chap. 14, verset 8.
Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit ». (Jn 14,8)
Le père Lagrange explique cette phrase :
Voir le Père dans le Fils, c’était croire que le Fils avait la nature divine, ce n’était pas jouir directement de la vue du Père. Cette vue, tout Israélite savait qu’elle avait été accordée, dans une certaine mesure, du moins à Moïse (Ex 23, 18 ss.) et Isaïe (6, 1). Si Jésus accordait la même faveur à ses disciples, il ne leur resterait rien à désirer. C’eût été, pensait Philippe, la confirmation de leur foi, la satisfaction de leurs espérances, la consolation pour le temps qui suivrait la séparation. Philippe donc sait bien qu’il a vu Jésus et il croit le connaître. Mais il n’a pas compris qu’en voyant Jésus il voyait Dieu par la foi, ou du moins il ne se contente pas de cette vue et voudrait une vue directe de Dieu. Il parle au nom des disciples. Aussi Jésus répondra d’abord à lui, puis étendra sa réponse à tous.
(Marie-Joseph Lagrange, o. p. Gabalda, 1936)
1er mai 2023
Saint Joseph, artisan
Le 1er mai, saint Joseph, le père adoptif de Jésus, est célébré dans sa facette de professionnel responsable et compétent, au service de sa famille et du bien commun.
L’Évangile l’appelle « homme « juste » », c’est-à-dire un homme juif qui connaissait la Loi de Moïse et qui la mettait en pratique. En unissant la foi et la science, la prière et le travail, saint Joseph a goûté l’union à Dieu en partageant les expériences heureuses et douloureuses d’Israël. Chaque samedi, il se rendait à la synagogue de Nazareth pour célébrer la Loi proclamée en hébreu et commentée en langue araméenne, sa langue maternelle. Combien de fois, Jésus, adolescent, l’a écouté avec un cœur brûlant.
Sanctifier la famille
Homme d’action, saint Joseph accomplit la volonté de Dieu. Silencieux, il médite dans la lumière de la foi les paroles de l’Ange du Seigneur qui l’exhorte à assumer sa responsabilité d’époux et de père adoptif de l’enfant que Marie porte en son sein par l’action de l’Esprit Saint. Homme fort, orienté vers l’avenir, il change son fusil d’épaule. La mission que Dieu lui confie dépasse celle des prophètes et des chefs de son Peuple. Il doit accompagner, protéger et éduquer Jésus « qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1,21).
Avec son épouse, Marie, Joseph s’engage dans le service du salut de l’humanité par l’Incarnation du Verbe. Gardien du mystère de la maternité divine de Marie, partageant la même foi, Joseph fait preuve d’amour, de prudence et d’endurance.
Pour le père Marie-Joseph Lagrange (+1938), fondateur de l’École biblique de Jérusalem, « Dieu le Père avait encore versé beaucoup de joie dans l’âme de Jésus par l’amour de sa Mère ». Il me semble que les chrétiens peuvent en dire la même chose au sujet de saint Joseph. Par l’amour de son père adoptif, l’âme de Jésus a été imprégnée de la joie de Dieu le Père.
Sanctifier le travail, se sanctifier dans le travail, témoigner par le travail
Artisan charpentier-maçon, saint Joseph s’est sanctifié dans son atelier au service des clients qui avaient besoin d’une maison, d’une armoire, d’une table ou d’une chaise. Ses journées comportaient des hauts et des bas, des réussites commerciales et des heures de soucis économiques pour nourrir sa famille. Il a sanctifié la création l’imprégnant de son intelligence, de son amour et de sa prière. Ceux qui le fréquentaient dans les relations professionnelles ont été attirés vers Dieu par son témoignage.
Saint Josemaría Escrivá de Balaguer (+1975) a excellé dans la mise en valeur de la sainteté vécue au travail quotidien : « « Dieu vous appelle à le servir dans et à partir des tâches civiles, matérielles, séculières de la vie humaine : c’est dans un laboratoire, dans la salle d’opération d’un hôpital, dans une chaire d’université, à l’usine, à l’atelier, aux champs, dans le foyer familial et au sein de l’immense panorama du travail. C’est là que Dieu nous attend chaque jour : il y a quelque chose de divin qui se cache dans les situations les plus ordinaires et c’est à chacun d’entre vous qu’il appartient de le découvrir » ».
La foi vivante de saint Joseph représente un antidote contre « un catholicisme zombie »(1) qui n’aurait qu’une influence indirecte et vague sur les réalités familiales, économiques et politiques.
L’exemple de saint Joseph invite à commencer par la conversion personnelle avant de vouloir changer le monde, car la tentation est grande pour chacun d’aspirer à transformer la société mais sans vouloir se mettre en cause.
Saint Joseph a accepté de changer son projet de vie pour faire la volonté de Dieu. Il l’a fait avec réalisme, de manière intégrale, spirituelle et matérielle. Son travail et la transmission de son savoir-faire font partie du Salut de l’humanité par Jésus le Christ, ouvrier lui-même.
Voir l’étude d’Hervé Le Bras et d’Emmanuel Todd dans Le Mystère français (2013) qui évoquent un « catholicisme zombie » qui continuerait de marquer les relations sociales à l’image des zombies qui ont cessé d’exister.
(Extraits de « Saint Joseph ouvrier, antidote d’un catholicisme zombie » » par Fr. Manuel Rivero, o. p.) www.mj-lagrange.org
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