31 juillet 2020
Saint Ignace de Loyola, priez pour nous !
Aujourd’hui, Belle fête de saint Ignace de Loyola, s.j., « chevalier de la Vierge Marie ». Saint Ignace, en son temps, n’a pas été à l’abri de préjugés absurdes et de calomnies.
Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Matthieu 13,57.
Une des gloires du P. Marie-Joseph Lagrange est d’avoir dissipé les ténèbres de ces préjugés qui, d’une part, refusaient à notre culture la réflexion sur l’une de ses bases et, d’autre part, infantilisaient la foi religieuse sous couleur de la protéger. Il a attiré vers l’étude de la Bible d’excellents esprits et les a formés par la meilleure des pédagogies, celle de l′ « école pratique » qu’il ouvrit à Jérusalem il y a cent ans. « École pratique », ce titre, en lui-même hommage discret à l’institution de Victor Duruy, implique tout un programme dans lequel la connaissance des textes s’enrichit de celle des langues et du milieu d’origine. Avant d’aborder l’exégèse, il fallait savoir assez de grec et d’hébreu et ne pas se contenter du latin. Bien plus, l’École proposait d’entrée à ses élèves une connaissance directe et concrète de la Terre sainte, le P. Lagrange étant persuadé comme saint Jérôme que bien des pages de l’Écriture sainte s’éclairent lorsqu’on a parcouru Jérusalem, la Judée et les terres adjacentes. Les hommes ne sont pas séparables des paysages qu’ils peuplent : leurs mœurs, leurs institutions, leurs parlers contiennent bien des vestiges des temps bibliques, car la Palestine de 1890 avait sans doute moins changé depuis eux qu’elle ne l’a fait en notre siècle.
(André Caquot aux membres de l’Académie des sciences et des belles lettres, 1990.)
30 juillet 2020
Le zèle conquérant du P. Lagrange
Durant les prodromes de la crise de 1898 à 1904, le P. Louis-Hugues Vincent écrit dans son livre ci-dessous mentionné : « Loin de décourager son zèle conquérant les résistances variées, qui s’opposaient à sa méthode exégétique, stimulaient plus que jamais, chez le P. Lagrange, le désir de faire apprécier la Parole de Dieu, source de toute vérité surnaturelle, en la faisant mieux comprendre et en la défendant plus efficacement contre des attaques prétendant résulter de la teneur même des Livres sacrés, au nom d’une interprétation soi-disant scientifique. Dans ses méditations assidues fécondées par la prière, il s’était, depuis les premières années de sa vie dominicaine intimement persuadé que le but suprême de l’Écriture sainte est de rendre témoignage au Christ et à son Père, et que par conséquent l’objet essentiel de son étude était d’apprendre « à aimer Dieu pour lui-même et le prochain par amour pour Dieu », suivant l’admirable observation de saint Augustin. Les âmes contemplatives, dont la vie s’alimente aux sources de la Révélation dans la Bible, n’ont que faire des investigations de la critique et des connaissances accessoires exigées par l’herméneutique, pourvu qu’elles ne s’écartent jamais des principes d’une saine théologie, ni de l’enseignement de l’Église. Ces recherches techniques ne sembleraient, à première vue, pas moins inutiles pour le peuple chrétien en général, dont la foi s’éclaire sur la foi confiante des simples fidèles, même les plus cultivés, est souvent ébranlée par les assertions audacieuses de savants qui se targuent d’avoir méthodiquement éliminé de la Bible toute trace et jusqu’à la possibilité d’intervention surnaturelle et ramené l’Évangile lui-même sur un plan purement humain. N’est-il pas, dès lors, indispensable que les pasteurs, auxquels incombe la charge des âmes, soient le mieux possible en mesure de leur rendre la paix et la sécurité par la solution rationnelle et bien motivée de leurs doutes provoqués par le rationalisme envahissant ?
VINCENT Louis-Hugues : Marie-Joseph Lagrange. Sa vie et son œuvre. Parole et Silence. 2013, p. 171-172.
Illustration : PP. Vincent et Lagrange (détail). Photothèque de l’École biblique de Jérusalem.
Le Royaume des Cieux comparable à un filet que l’on jeté à la mer (Matthieu 13, 47)
Un commentaire du père Lagrange sur cette page de saint Matthieu : « Et comme on était au bord du lac, qu’il n’avait guère parlé que de l’agriculture ou du ménage, Jésus termine par une comparaison qui met en scène les pécheurs. Déjà, il avait promis à Pierre de le faire pêcheur d’hommes. C’est encore cela, le règne de Dieu. Le grand filet ramène les poissons, bons et mauvais. Tant que la pêche n’est pas terminée, on les laisse grouiller ensemble ? À la fin du temps se fera le discernement des bons et des mauvais, et, ce sera pour toujours. » (LAGRANGE Marie-Joseph. L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse, Artège-Lethielleux, 2017.)
28 juillet 2020
Une opulente moisson, et non la moindre, dilatée sur une quinzaine d’années. À peu près exactement à l’heure où le père Lagrange venait de s’installer à Saint-Maximin
Huit grands ouvrages publiés en seize ans dans la collection des Études bibliques (*), sans parler de trois ou quatre livres d’actualités de plus modique envergure quoique de non moindre importance (**), ni des centaines d’articles, notices et comptes rendus critiques ayant parfois autant de portée qu’un gros volume : tel était le bilan de la moisson prodigieuse du P. Lagrange, dont j’avais à présenter l’unité, le rythme et l’esprit, mais en m’interdisant d’en souligner la qualité.
N’allait-elle pas être définitivement close à cette date du 6 octobre 1935 ?
(VINCENT Louis-Hugues. Le père Marie-Joseph Lagrange. Sa vie et son œuvre aux éditions Parole et Silence, 2013.)
(*) Rappelons-en l’évolution chronologique : 1921, Commentaire de saint Luc ; 1923, Commentaire de saint Matthieu ; 1925, Commentaire de saint Jean ; 1926, Synopse évangélique grecque ; 1928, L’Évangile de Jésus Christ ; 1931, Le Judaïsme avant Jésus Christ ; 1933, Histoire ancienne du canon du Nouveau Testament ; 1935, Critique textuelle. La critique rationnelle.
(**) Citons seulement : 1922, Édition abrégée du commentaire de saint Marc ; 1931, La morale de l’Évangile ; 1932, Monsieur Loisy et le Modernisme, pour ne rien dire de maintes notices familiales sans relation avec son œuvre scripturaire et non mises dans le commerce.
Illustration : P. Lagrange à sa table de travail. Photothèque de l’École biblique et archéologique de Jérusalem
27 juillet 2020
Le P. Lagrange, directeur spirituel du P.Vincent.
Convictions et sentiments nécessaires pour animer une vie religieuse.
Une longue lettre de mon cher maître, écrite au terme de la retraite, fut pour moi comme l’émouvante synthèse de la direction spirituelle et intellectuelle qu’il n’avait cessé de m’inculquer depuis tantôt quarante-cinq ans. Une brève allusion me laissait entrevoir l’angoisse qu’il avait éprouvée, comme à l’habitude, au début des exercices en comparant ce qu’il appelait « l’affadissement lamentable » de sa vie intérieure à l’idéal généreux poursuivi durant son lointain noviciat dans ce même couvent [St-Maximin]. Un recours plus filial que jamais à la protection de la Très Sainte Vierge avait cependant rétabli la paix dans son âme et dans son cœur en y ravivant la plus humble confiance dans la miséricorde divine et l’amour de Notre Seigneur. En termes paternels, mais persuasifs, il me rappelait quelles convictions et quels sentiments devaient animer ma vie religieuse et mon labeur : foi intense, humilité sincère, ardent amour de Jésus, désir agissant d’être utile aux âmes suivant les directives de son Église, énergie résolue devant les épreuves, abandon aux desseins mystérieux de Notre Père qui est au ciel.
(VINCENT L.-H. Le père Marie-Joseph Lagrange. Sa vie et son œuvre aux éditions Parole et Silence, 2013.)
26 juillet 2020
L’antique loi morale et l’esprit de l’Évangile
[…] Les choses anciennes sont les vieilles leçons de l’expérience humaine, qui servent de véhicule à la parole nouvelle de l’Évangile. Ce serait une réponse de plus à la question : pourquoi les paraboles ? Elles ont l’avantage de tabler sur une sagesse antique pour initier à la révélation. Mais la comparaison du trésor suggère plutôt qu’il s’agit du contenu de la parole. D’une certaine façon le neuf ne pouvait s’allier au vieux (Mt 9, 16 ss), mais d’autre part Jésus était venu non détruire, mais perfectionner (v. 17). Le docteur du règne de Dieu devra dans son enseignement concilier le respect dû à l’antique loi morale et l’esprit de l’évangile ? Les scribes des pharisiens n’admettaient que la tradition des anciens, et réglaient tout par leur autorité. Le scribe du règne de Dieu mettra en avant la révélation nouvelle. On peut même lire sans subtilité dans cette parole que le prédicateur devra adapter la prédication des dogmes anciens aux besoins des âmes, mais sans les changer (cf. 1 Jn 2, 7 s.).
(LAGRANGE Marie-Joseph o.p. L’Évangile selon saint Matthieu, 1941)
26 juillet 2020
Tirer de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes (Mt 13, 52)
Dans son encyclique « La joie de l’Évangile », le pape François exhorte l’Église à vivre « en sortie, en partance » et à « primerear » (1) c’est-à-dire à prendre des initiatives missionnaires. Dans son souci permanent du salut des âmes, le père Lagrange a enseigné en tirant du trésor de la Parole de Dieu du neuf et de l’ancien (2)
(Manuel Rivero o.p. Le frère Marie-Joseph Lagrange, la sainteté de l’intelligence de la foi.)
(1) Pape François, Exhortation apostolique « La joie de l’Évangile », Paris, Téqui, 2013, n°24.
(2) Mt 13, 52 : « Tout scribe devenu disciple du Royaume des Cieux est semblable à un propriétaire qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien ».
Illustration : Dessin de Jean-François Kieffer
25 juillet 2020
La clef de la Sainte Écriture est l’amour de Dieu pour nous
À l’heure où le frère Marie-Joseph Lagrange inaugurait son noviciat, il avançait dans sa vingt-cinquième année, savait l’exacte portée de sa détermination longuement mûrie sous les influences de la grâce et il s’enrôlait au service exclusif de Dieu, joyeusement et de plein cœur. La perspective d’une vie studieuse vouée spécialement aux Divines Écritures avait eu, sans doute, un rôle assez décisif dans le choix qui l’avait acheminé vers la religion dominicaine. […] Les lois canoniques du noviciat initial n’admettaient la possibilité d’aucune spécialisation scientifique ; mais comme elles favorisaient excellemment l’étude spirituelle de la Parole de Dieu dans la Bible, pleine autorisation fut donnée au frère Marie-Joseph de faire des Livres saints sa lecture principale et le thème à peu près constant de ses méditations. De ce contact assidu, prolongé toute une année, résultèrent chez lui cette connaissance précise de la Révélation divine et cette familiarité rare avec toutes les données de l’Ancien et du Nouveau Testament qui seront plus tard si caractéristiques de son enseignement et de son apostolat. Dès ce moment, le généreux novice, qui concentrait toutes ses énergies sur la transformation intérieure impliquée par sa vocation, découvrait que « la clef de la Sainte Écriture est l’amour de Dieu pour nous » et qu’il y faut, avant tout, « chercher les caractères de Jésus, puisqu’il a daigné, pour nous, revêtir des caractères ». Il entendait, par conséquent surtout « la lire en adorant et en demander l’intelligence à la Très Sainte Vierge en même temps que la grâce de la pratiquer ».
(VINCENT Louis-Hugues, Le père Marie-Joseph Lagrange. Sa vie et son œuvre. « Origines et premières activités 1855-1890 » Éd. Parole et Silence, 2013).
Illustration : 1880. Fr. Marie-Joseph Lagrange. Fonds photographique de l’École biblique de Jérusalem.
22 juillet 2020
Sainte Marie-Madeleine
La dévotion du père Marie-Joseph Lagrange O.P. à sainte Marie-Madeleine
Fr. Manuel Rivero O.P.
Tout au long de sa vie dominicaine, le père Marie-Joseph Lagrange a été attiré par la figure de sainte Marie-Madeleine. Le couvent royal de Saint-Maximin où il a reçu l’habit le 6 octobre 1879 avait été bâti pour honorer les reliques de l’amie fidèle de Jésus, présente sur le Calvaire et dans le jardin de Jérusalem au matin de Pâques. Les Frères prêcheurs de Saint-Maximin l’invoquaient souvent. Ils avaient la coutume de prier l’office quotidien de Marie-Madeleine calqué sur le petit office de la Vierge Marie.
Sainte Marie-Madeleine veille aussi comme patronne sur la Province dominicaine de Toulouse. La tradition provençale adhère à sa présence à la grotte de la Sainte-Baume (Var) et ses reliques seraient conservées en la basilique de Saint-Maximin, objet de la dévotion populaire depuis des siècles.
En contemplant la conversion de l’ « apôtre des apôtres » comme l’appelle la liturgie byzantine, le père Lagrange a senti au plus profond de lui-même « un doux encouragement » venant de la sainte à entrer dans la vie religieuse alors qu’il s’inquiétait des exigences de l’idéal de saint Dominique : « Entrer dans un Ordre dont les saints ont été si purs m’effrayait ; Ste Marie-Madeleine m’encourageait doucement. »
Pendant son noviciat, il note dans son « Journal spirituel » ses prières à sainte Marie-Madeleine : « Ste Marie-Madeleine, priez pour nous. »
Novice, il admirait l’amour de sainte Marie-Madeleine envers le Seigneur et il aspire à vivre la charité envers ses frères dominicains en imitant l’humilité de Marie-Madeleine agenouillée devant Marie comme fra Angelico aimait à le représenter reliant la toute-pécheresse jadis habitée par sept démons et la toute-pure Marie. Dans la vision théologique du patron des artistes, Fra Angelico montre Marie-Madeleine qui soutient Marie, debout sur le Calvaire, au plus haut de sa douleur. Marie-Madeleine manifeste l’œuvre de la grâce divine qui relève les pécheurs les remettant à la première place : « Ô Jésus, je n’ai rien à moi, vous avez pris mon âme comme une fille sans dot : mais cela même rend votre amour persévérant, généreux, libéral ; vous connaissez mes besoins, vous savez que je ne puis les satisfaire, vous êtes tout-puissant et vous m‘aimez. Si j’avais quelque chose de bon de mon fond, je me hâterais de le jeter loin de moi pour m’abandonner à votre amour ; je n’ai rien et je m’en glorifie : c’est un titre à votre amour.
Nos faiblesses sont la raison de nos privilèges. Le Fils de Dieu a exposé son honneur aux yeux des anges pour épouser la pauvre humanité tombée ; il a voulu une Mère Immaculée ; mais au-dessous, dans la région des saints, celle dont il est dit qu’elle a beaucoup aimé est Marie-Madeleine. (On dit qu’au ciel elle occupe la place de Lucifer). Me considérer auprès de mes frères comme Ste Marie-Madeleine aux pieds de Marie Immaculée. »
Dans sa prière de feu, le père Lagrange prie au pied de la Croix de Jésus à la suite de saint Dominique tel que Fra Angelico le représente dans le cloître du couvent saint Marc de Florence (Italie). Il désire partager la foi douloureuse de la Vierge Marie, de sainte Marie-Madeleine et de saint Jean : « Permettez-moi, ô Jésus, de me tenir constamment au pied de la Croix avec votre Mère Immaculée, Ste Marie-Madeleine et St Jean. »
Bénéficiaire des grâces reçues par la prière de sainte Marie-Madeleine, le père Lagrange n’hésite pas à exprimer sa reconnaissance : « Je remercie tous les saints et singulièrement St Dominique, St Joseph, St Paul, le vénérable curé d’Ars, St Thomas d’Aquin, Ste Marie Madeleine, Ste Philomène et tous ceux qui ont intercédé particulièrement pour moi sans que je le sache. »
Plus tard, dans ses épreuves spirituelles, le père Lagrange se tournera aussi vers sainte Marie-Madeleine : « J’entre en retraite comme un malade à l’hôpital : vos plaies, ô Jésus, et mes plaies …
Ste Marie, je m’abandonne à votre conduite. Refugium peccatorum, ne me rejetez pas. Ste Marie-Madeleine, St Joseph, St Dominique, mon St ange gardien, aidez-moi, priez pour moi. »
Le 3 septembre 1889, le père Lagrange se fit inscrire à la confrérie de sainte Marie-Madeleine à la grotte de la Sainte-Baume , signe manifeste de sa dévotion à la sainte.
Lors de la pose de la première pierre de l’École biblique de Jérusalem, le 5 juin 1891, en la fête du Sacré-Cœur de Jésus, le père Lagrange, vicaire de la maison, place une médaille de sainte Marie-Madeleine dans les fondements de la nouvelle institution : « Des médailles du Sacré-Cœur, de Notre-Dame de Lourdes, de Notre-Dame du rosaire, de Saint Benoît, de Sainte Madeleine et du pape Léon XIII étaient jointes au parchemin. »
Le père dominicain, archéologue de l’École biblique, Louis-Hugues Vincent, ami et disciple fidèle du père Lagrange, signale que son maître appelait la sainte « Marie-Magdeleine » plutôt que Marie-Madeleine.
Lors de son année terrible en 1912, quand il doit quitter Jérusalem, victime des dénonciations sans fondement objectif, le père Lagrange choisit le jour du sermon sur sainte Marie-Madeleine , le 7 juillet, pour présenter sa démission.
À l’occasion de la rédaction du commentaire de la Synopse en 1927, après son opération à l’hôpital Saint-Joseph de Marseille, le père Lagrange choisit la vulgarisation de ses travaux exégétiques, au service de la foi des prêtres et des laïcs, pour le salut des âmes, « L’Évangile de Jésus-Christ » : « À ma joyeuse surprise, dans la soirée du 22 juillet, fête de sainte Marie-Magdeleine – comme le P. Lagrange disait le plus volontiers -, mon maître m’annonça très incidemment qu’il avait commencé le matin même d’écrire « sur l’Évangile » ; et comme je demandais naïvement quel nouveau commentaire il se proposait d’entreprendre, il répondit : « celui de la Synopse » : par quoi il m’était facile de saisir qu’il abordait enfin une Vie de Notre-Seigneur. »
Après la Vierge Immaculée, le père Lagrange ne cachait pas sa prédilection pour sainte Marie-Madeleine, « à cause de son héroïque esprit de pénitence et de son ardent amour pour Notre-Seigneur. »
De retour à Saint-Maximin en 1935, au sommet de sa vie, le père Lagrange aimait célébrer la messe en la crypte de la basilique. Mystique de la Bible, homme complet, le père Lagrange rayonnait spirituellement et intellectuellement unissant la foi et la science, la prière et l’enseignement.
21 juillet 2020
Une Vie du père Lagrange
Le père Marie-Joseph Lagrange. Sa vie et son œuvre par le père Louis-Hugues Vincent aux éditions Parole et Silence, 2013.
Nul n’était mieux qualifié pour rendre hommage au P. Lagrange, ainsi que le P. Vincent l’a fait après la mort de son maître, décédé au couvent de Saint-Maximin le 10 mars 1938. Son premier hommage, publié dans la Revue biblique de juillet 1938, RB 47 (1938) 321-354, porte la date du 26 avril, soit environ six semaines après la mort du maître. […] Enfin, en 1951, le 15 novembre, le P. Vincent mettait le point final aux 423 pages du manuscrit de son œuvre majeure, le Père Lagrange, sa vie et son œuvre, prêt pour l’impression. […]
L’intérêt du document tient au fait qu’il est la parole d’un témoin, d’un familier, mieux : d’un intime, privilège dont aucun historien ne peut se flatter (Introduction de Montagnes Bernard, dominicain, Président de la Commission historique diocésaine pour la Cause du P. Lagrange. 1er octobre 2012).
20 juillet 2020
L’esprit de pauvreté et de patience du père Lagrange
Après son retour autorisé à Jérusalem, en 1913, le père Lagrange demeure anxieux car la légitimité de l’exégèse n’est toujours pas reconnue : « Après tout j’ai le bénéfice de l’obéissance ; je suis où Dieu me veut, dans la pauvreté, l’obéissance, loin du monde et de la séduction des arts, ce vieil enchantement. Je ferai ce qu’a assigné l’obéissance ; je suis prêt à faire ce qu’on me demandera. Donner des approbations bruyantes, chercher à plaire n’est pas exigé. – Silence (3.10.13) » ; (MONTAGNES Bernard, Marie-Joseph Lagrange. Une biographie critique, Cerf, 200
Illustration : Le P. Lagrange dans le jardin de Jérusalem vers 1914. Collection photothèque de l’École biblique de Jérusalem.
16 juillet 2020 (site B)
La vocation du père Lagrange
Invité par le T.R.P. Cormier, qui l’avait accueilli avec la plus délicate bonté à son passage à Marseille, l’ayant autorisé à participer aux exercices de la retraite conventuelle qui suivrait immédiatement la fête de sainte Marie-Madeleine, l’abbé Lagrange s’y plongea tout entier avec la plus ardente ferveur. Ravi d’entrer dans un Ordre où le service divin et le culte de Marie tenaient une si grande place, il s’alarmait un peu de l‘éminente pureté et de l’austérité persévérante qui avaient caractérisé tous ses saints au cours des siècles, mais se sentait « doucement encouragé par sainte Marie-Madeleine et par la vigilance toute maternelle de la Sainte Vierge », qui l’avait si manifestement protégé depuis son enfance. Dès la fin de la retraite, il vint à Bourg dire adieu à ses parents, dont il sentit mieux encore alors le douloureux mais toujours silencieux sacrifice. En une visite furtive à l’église de son baptême et à la « Vierge Noire », il les confia au « Cœur Immaculé de Marie » en retour de son propre sacrifice, et il partit, au soir du 4 octobre. À l’aube du jour suivant, il était de nouveau dans cette église du couvent de Marseille où il avait reçu, l’année précédente, un signe si décisif, pour lui, de l’appel de Dieu. On y célébrait la fête du Rosaire et à l’issue de la solennité, il s’empressa de revenir, le soir même, au couvent de Saint-Maximin. Dès le lendemain, il prenait l’habit dominicain, recevait dans l’Ordre le nom de « frère Marie-Joseph » et commençait aussitôt son noviciat. C’était le 6 octobre 1879.
(VINCENT Louis-Hugues, Le père Marie-Joseph Lagrange. Sa vie et son œuvre.)
16 juillet 2020
Le père Lagrange vénérait Notre-Dame du Mont-Carmel.
Fête de Notre-Dame du Mont-Carmel
Beauté, silence habité et action
Beauté de la Vierge Marie
À la grotte de Lourdes, le 16 juillet 1858, fête de Notre-Dame du Mont-Carmel, la Vierge Marie était apparue pour la dernière fois à Bernadette Soubirous. Apparition silencieuse, où « la Dame de la grotte était plus belle que jamais », selon le témoignage de la sainte voyante. Par ailleurs, sainte Bernadette de Lourdes déclarait que la Vierge Marie était tellement belle que l’on voudrait mourir pour la revoir.
La mère de Jésus resplendit de la lumière de son Fils ressuscité. Celle qui a participé aux souffrances du Calvaire où « une épée a transpercé son âme » ( Évangile selon saint Luc 2,35), rayonne maintenant du bonheur de Dieu lui-même.
Silence habité de la Vierge Marie
La Vierge Marie n’est pas bavarde ; elle n’est pas muette ni inhibée non plus. Femme de silence, Marie garde les paroles et les événements de la vie de son fils Jésus dans son cœur. Ce silence manifeste son dialogue intérieur avec le Père de Jésus.
Silence d’amour, silence de mère attentive aux difficultés qui oppriment le cœur de chacun.
Il y a des silences vides. Il est des silences de plénitude. Dieu est silence. Saint Jean de la Croix (+1591), le grand mystique espagnol, carme, enseigne que « le Père n’a dit qu’une parole : son Fils. Il la dit toujours dans le silence, un silence sans fin. C’est dans le silence qu’elle peut être entendue. » (Maximes. 147).
La liturgie parle des « silences sacrés » qui ne sont pas des pauses ni des parenthèses, mais de grands moments de communion avec Dieu.
Les amis et les artistes témoignent à leur tour de la richesse du silence : « Heureux les amis qui s’aiment assez pour se taire ensemble ! » (+ 1914 Charles Péguy). Les musiciens ont perçu dans le silence l’expression la plus haute de la musique et comme son point d’orgue. L’écrivain Sacha Guitry (+1957) s’exclamait à son tour : « Ô privilège du génie ! Lorsqu’on vient d’entendre un morceau de Mozart, le silence qui lui succède est encore de lui » (Cf. Toutes réflexions faites).
Dans le mystère de la divine Trinité, la Parole jaillit du silence du Père dans l’Esprit Amour, Amour qui unit le Père et le Fils.
Les paroles de la Vierge Marie naissent du silence du Père qui a engendré Jésus en elle dans l’amour de l’Esprit Saint.
Le silence qui suit la prière mariale est encore un silence de Marie. D’ailleurs, le but du chapelet ou rosaire, si paradoxal que cela puisse paraître, n’est rien d’autre que le silence qui remplace dans le cœur le tumulte intérieur des idées par l’union transformante avec Dieu.
Maternité spirituelle de la Vierge Marie
À la différence de l’apôtre saint Pierre qui a reçu la grâce et la mission du gouvernement et de la prédication, la Vierge Marie a été investie d’une mission de maternité physique mais surtout spirituelle. Vocation autre et très haute, la bienheureuse Vierge Marie occupe la première place dans le Peuple de Dieu. À chaque messe, l’Église la cite en premier lieu dans toutes les prières eucharistiques, avant les apôtres.
Avant tout, la Vierge Marie brille comme un modèle de foi et d’intercession auprès de l’humanité. Sa prière, confiante, respectueuse et attentive aux besoins des hommes, attire l’intervention salvifique de Jésus le Christ. À Cana, Jésus avait changé l’eau en vin en réponse aux paroles compatissantes de sa mère : « Ils n’ont pas de vin » (Évangile selon saint Jean 2,3).
Donnée comme mère spirituelle au disciple Jean, qui représentait la communauté chrétienne sur le Calvaire, la mère de Jésus devient la Mère spirituelle des disciples de Jésus. Tout au long de l’histoire de l’Église, sur les différents continents, les chrétiens ont témoigné de cette présence spirituelle et bienfaisante de la Vierge Marie.
Les sociologues ne cachent pas leur étonnement devant la force et le courage de tant de millions d’hommes, de femmes et des enfants, qui ont fait face à la persécution, à la maladie et à la pauvreté, grâce à leur attachement à la dévotion mariale notamment par la prière du chapelet.
La maternité spirituelle de la Vierge Marie se déploie dans sa prière. En la fête de Notre-Dame du Mont-Carmel, les catholiques se tournent vers leur « Mère spirituelle » pour lui confier leurs projets, leurs joies et leurs peines. D’innombrables ex-voto nous rappellent les merveilles accomplies par Dieu envers l’humanité en détresse à la prière de Marie. Patronne des marins souvent exposés aux tempêtes, invoquée sous le vocable « Stella maris », « Étoile de la mer », Marie veille sur ses enfants. « Souvenons-nous que l’on n’a jamais entendu dire que ceux qui ont imploré son aide aient été laissés sans consolation. »
Fr. Manuel Rivero O.P.
Saint-Denis/La Réunion, le 8 juillet 2020.
Nous souhaitons une bonne fête à tous les amis de l’association portant le beau prénom d’ « Henri ».
Le troisième prénom du père Lagrange était : « Henri ».
Saint Henri (1024). Empereur germanique qui renforça l’influence de l’Église sur la société et qui soutint la réforme entreprise, à l’époque, par les moines de Cluny.
13 juillet 2020
Bienheureux Jacques de Voragine o.p. (1228-1298)
Auteur de la Légende dorée, voici une traduction en français à partir de celle en italien par Valerio Ferrua o.p. d’un texte du Mariale Aureo (1) par Jacopo da Varagine. Le père Lagrange l’a peut-être lu ? Le voici :
L’amour de Marie
L’amour de Marie s’adressait à son propre Fils, à Dieu et aux créatures.
L’amour de Marie pour le Fils
La bienheureuse Vierge Marie aimait sans aucun doute son Fils d’un amour profond ; elle aimait Dieu d’un amour séraphique ; elle aimait les autres créatures d’un amour ordonné.
Elle aimait son propre Fils profondément et cela peut se prouver. Dans le Christ se trouvait une triple réalité, c’est-à-dire la chair, l’âme et la divinité. Analogiquement, existaient dans la mère trois réalités : chair, cœur et esprit. Il s’établit donc entre la mère et le Fils un triple lien : de chair à chair, selon la nature ; de cœur à cœur, selon l’amitié ; d’esprit à divinité, selon la grâce.
Marie aimait donc le Christ d’un amour naturel comme chaque mère son propre fils ; d’un amour de grâce, comme une créature son créateur, d’un amour d’amitié, comme une amante son amoureux. Et l’amour de la Mère pour son Fils était tel que toute sa personne s’était, d’une certaine manière, transformée en amour. Comme le fer plongé dans le feu devient lui-même feu, ainsi Marie, ardente de charité, devint elle-même charité parce que tout entière elle se transforma et fondit en amour : Mon âme s’est fondue… (Cantiques des Cantiques 5, 6). Marie, en fait, était tout atteinte d’amour, comme dit l’épouse : Je suis totalement imprégnée par la charité (ibid. 4, 9).
L’amour de Marie pour Dieu
Marie aimait Dieu d’un amour séraphique, comme dit Denis l’Aéropagite(2) dans la Hiérarchie céleste : « L’amour des séraphins est mobile, subtil, chaud et aussi ardent que possible ».
L’amour de Dieu rendit Marie mobile, c’est-à-dire prompte à croire en Dieu et la rendit subtile, c’est-à-dire humble pour se soumettre à Lui. Comme l’orgueil rend l’homme rustre, ainsi l’humilité l’affine et le rend subtil. Marie met ces deux aspects en évidence quand elle dit : Je suis la servante du Seigneur (Luc 1, 38) – c’est l’humilité dans sa soumission à Dieu ; et : Qu’il m’advienne selon ta parole (Luc 1, 39) – c’est la magnanimité à croire. À ce propos, Bernard de Clairvaux(3) dit : « Tant d’humilité ne diminua pas sa magnanimité, de même que la grande magnanimité ne l’empêcha pas de se sentir humble, et par conséquent, en croyant à la promesse elle resta magnanime. » Le privilège de la grâce divine vis-à-vis des serviteurs de Dieu est que l’humilité ne les rend pas pusillanimes et la magnanimité ne les rend pas arrogants.
L’amour rendit Marie chaleureuse, c’est-à-dire très fervente. Immédiatement elle atteignit les sommets de la perfection comme l’atteste le fait que dès le Sauveur conçu, elle « se rendit en hâte vers le haut pays […] elle entra chez Zacharie et salua Élisabeth » (Luc 1, 39-40). Saint Ambroise(4) écrit : « Elle se rendit vers le haut pays non parce qu’elle fut incrédule quant au signe, non parce qu’elle fut incertaine quant au message, non parce qu’elle douta de la contre-épreuve, mais parce qu’elle était contente de son vœu, désireuse de se consacrer à un service, en proie à la joie la plus intense. » Où aurait-elle bien pu aller, désormais comblée par Dieu, si ce n’est monter vers le haut ? Et cela, « en hâte » parce que la grâce de l’Esprit Saint ne tolère pas les retards. Et Bède(5) dans une homélie dit : « Elle se rendit vers le haut pays, elle qui avait goûté la douceur des citadins du ciel ; humblement, elle se rendit aux sommets de la vertu. » Ambroise énumère quelques raisons pour expliquer cette « hâte ». Avant tout, parce que la bienheureuse Vierge Marie ne voulait pas rester longtemps en public. Elle était poussée par une joie irrésistible. Elle nous enseigne que ceux qui sont remplis de l’Esprit Saint doivent être pleins de ferveur. La grâce l’avait rendue si fervente que seul l’amour de Dieu aurait pu l’apaiser. Elle avait peine à supporter n’importe quel amour terrestre et elle aspirait ardemment et exclusivement à l’amour de Dieu : « Dites à mon aimé que je me languis d’amour » (Cantique des Cantiques 5, 8).
L’amour de Marie pour les créatures
En troisième lieu, Marie aimait toutes les créatures d’un amour ordonné. Selon Augustin(6) : « les degrés de l’amour sont au nombre de quatre. Tout d’abord, nous devons aimer ce qui est au-dessus de nous, c’est-à-dire Dieu ; puis, nous-même, ensuite ce qui se trouve à côté de nous, c’est-à-dire notre prochain, enfin ce qui nous est inférieur. » La bienheureuse Vierge Marie eut un amour ordonné parce qu’elle aima avec respect celui qui lui était supérieur, c’est-à-dire Dieu ; et avec douceur celui qui se trouvait à côté d’elle, c’est-à-dire son Fils ; elle aima avec sagesse elle-même et avec miséricorde le genre humain, inférieur à elle. » Dans cet échelonnement elle peut dire d’elle-même : « Je suis la mère du bel amour et de la crainte, de la connaissance et de la sainte espérance » (Siracide 24, 24). Marie fut la mère du bel amour quant au Fils qui était aimable pour sa propre beauté et qu’elle aima tendrement ; et de la crainte de Dieu qu’elle aima d’un respectueux amour filial. Elle fut mère de la connaissance d’elle-même, qu’elle aima avec sagesse et de la sainte espérance, quant au genre humain qu’elle aima avec miséricorde.
(1) Mariale Aureo, version italienne de Fr. Valerio Ferrua, o.p., traduction française de Marie-Thérèse Calmet. Cf. La Revue du Rosaire, n° 203 et suivants.
(2) Denis l’Aéropagite, retenu au Moyen Âge comme un disciple de saint Paul, vécut au VIe siècle.
(3) Bernard de Clairvaux (1090-1153), saint, moine, docteur de l’Église. Cf. La Revue du Rosaire, n° 203, juillet-août 2008.
(4) Ambroise (339-397), saint, évêque de Milan, docteur de l’Église. Cf. La Revue du Rosaire, n° 205, octobre 2008.
(5) Bède (Beda) le Vénérable (672-735), docteur de l’Église. Cf. La Revue du Rosaire, n° 207, décembre 2008.
(6) Augustin Aurelio (354-430), saint, évêque d’Hippone (aujourd’hui Annaba, Algérie), docteur de l’Église, théologien. Cf. La Revue du Rosaire, n° 204, septembre 2008.
12 juillet 2020
La bonne terre, c’est la bonne volonté (Mt 13, 23)
Le grain, c’est la parole ou la doctrine de Jésus. Nous touchons donc à l’allégorie. Mais on serait bien embarrassé de rendre compte ainsi de tous les autres termes. Le grain est toujours le même, toujours aussi bon, en quelque endroit qu’il tombe, et aussi la parole. Mais lorsqu’une tentation subite de Satan empêche la parole d’agir avant même qu’elle ait été méditée, l’enlève de l’esprit avant qu’elle soit arrivée jusqu’au cœur, n’est-ce point dans l’ordre moral ce qui se passe lorsque le grain tombé sur le chemin est dévoré par les oiseaux ? De même ce sol pierreux est l’image des natures mobiles, enthousiastes, mais promptes au découragement. Ces épines qui étouffent le grain, ce sont les désirs des richesses et autres soucis du monde qui absorbent l’activité et paralysent les bons désirs. La bonne terre, c’est la bonne volonté (Lagrange Marie-Joseph o.p., L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, éd. 2017, p. 202).
Illustration : Icône. Jésus semeur.
Jour anniversaire de la naissance au ciel du père Lagrange
Aujourd’hui, 10 juillet, messe célébrée par fr. Manuel Rivero o.p. aux intentions des membres de l’association des amis du père Lagrange et pour la béatification de ce grand serviteur de Dieu. En union de prière : https://www.mj-lagrange.org
Terminer par les Litanies de la Vierge Marie à la lumière de la vie et de l’œuvre du père Lagrange :
Marie, Immaculée, mène-nous tout droit au Cœur de Jésus
Marie, conçue sans péché, priez pour nous.
Marie, fille chérie du Père, priez pour nous.
Marie, la bien-aimée du Saint-Esprit, priez pour nous.
Marie, la mère et l’amie de Notre Seigneur Jésus, priez pour nous.
Marie, Mère du Verbe, priez pour nous.
Marie, servante de la sainte famille, priez pour nous.
Marie, humble ménagère de Nazareth, priez pour nous.
Marie, dernière servie, priez pour nous.
Marie, femme juive, qui a accompli les rites de Purification à la naissance de Jésus, priez pour nous.
Marie, notre Mère, priez pour nous.
Marie, Reine du Ciel, priez pour nous.
Marie, Notre-Dame des anges, priez pour nous.
Marie, Vierge fidèle, priez pour nous.
Marie, Notre-Dame des pauvres, priez pour nous.
Marie, Notre- Dame de l’obéissance, priez pour nous.
Marie, Notre-Dame de la pauvreté, priez pour nous.
Marie, Notre-Dame de la chasteté, priez pour nous.
Marie, notre appui dans l’action, priez pour nous.
Marie, Notre-Dame des Neiges, priez pour nous.
Marie, Notre-Dame de pureté, priez pour nous.
Marie, Maîtresse de Sapience, priez pour nous.
Marie, Maîtresse des études théologiques, priez pour nous.
Marie, Mère de la Sagesse, priez pour nous.
Marie, Reine de la Vérité, priez pour nous.
Marie, la Lumière, priez pour nous.
Marie, Mère des initiatives apostoliques, priez pour nous.
Marie, Notre-Dame des commencements, priez pour nous.
Marie, patronne des Prêcheurs, priez pour nous.
Marie, Reine du Carmel, priez pour nous.
Marie, Notre-Dame du détachement des biens terrestres, priez pour nous.
Marie, Notre-Dame d’Autun, priez pour nous.
Marie, Notre-Dame de Lourdes, priez pour nous.
Marie, Notre-Dame de La Salette, priez pour nous.
Marie, Notre-Dame de Fourvière, priez pour nous.
Marie, Notre-Dame de la Merci, priez pour nous.
Marie, Notre-Dame de la Garde, priez pour nous.
Marie, Notre-Dame del Pilar, priez pour nous.
Marie, notre Avocate, priez pour nous.
Marie, notre Guide, priez pour nous.
(Rivero Manuel o.p., Le père Lagrange et la Vierge Marie, Cerf, 2012.)
Illustration : La Vierge de Banneux
8 juillet 2020
Un témoignage de Maurice Zundel sur l’œuvre du père Lagrange
Si vous pensez au néant de l’exégèse catholique entre 1890 et 1900,, à l’époque où le Père Lagrange fondait l’École biblique de Jérusalem, si vous considérez les conséquences de cet immense travail, si vous lisez la Revue biblique, si vous constatez qu’aujourd’hui, après soixante ou soixante-dix ans de travail, l’exégèse catholique est au premier plan de l’érudition, si vous voyez les résultats des travaux de l’Institut biblique de Rome, qui a suivi l’ École biblique de Jérusalem, et les autres Instituts qui se sont inspirés de la fondation du Père Lagrange, le pionnier en la matière, vous devez comprendre l’utilité d’un ordre savant, livré à des travaux de longue haleine qui ne peuvent être poursuivis avec continuité que par une équipe étroitement soudée et qui demeure, que la mort ne peut dévaster parce que, d’une génération monastique à l’autre, le flambeau est transmis.
(Zundel Maurice, Émerveillement et pauvreté, Éd. St-Augustin, 2009.)
5 juillet 2020
Invitation à accepter le joug du Christ (Mt 11, 25-30)
Recevez mes leçons, non pas parce que je suis plus instruit que vous, mais parce que je suis doux et humble de cœur.
C’est par sa modestie et sa douceur que Jésus prépare les esprits à recevoir sa doctrine.
(Extrait du commentaire du P. Lagrange, L’Évangile de Jésus Christ, p. 348-349.)
3 juillet 2020
Saint Thomas, apôtre
Le pain d’Élie…, les sentiments d’un saint Thomas… Par l’Eucharistie, nous prenons contact avec le Dieu vivant. (P. Lagrange, Journal spirituel, 23 février 1909)
Surnommé Didyme, Thomas l’apôtre, qui signifie jumeau en araméen (aussi en arabe et en hébreu) est incontournable pour comprendre la naissance de la chrétienté en Orient et en Inde. Dans un résumé de l’histoire de l’Église d’Orient, saint Thomas est qualifié de « homme sensible et courageux, sceptique et incrédule, mais témoin passionné et convaincu de tout ce qu’il avait vu par ses yeux et touché de ses mains, qui fut le premier héros de la conquête de l’Orient ».
https://oeuvre-orient.fr/actualites/saint-thomas-apotre-missionnaire-en-inde/
Bonne Fête à tous ceux qui se prénomment « Thomas » !
Illustration : L’incrédulité de saint Thomas. Artiste inconnu.
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