31 décembre 2023
La Sainte Famille
Le père Lagrange se souviendra toujours de l’ambiance de sa maison familiale marquée par les dialogues avec sa mère qui fut aussi sa mère spirituelle. Comment ne pas relier sa vie et son interprétation de l’humanité de Jésus-Christ ?
On dirait qu’il eut en lui [Jésus], comme en d’autres, quelque chose de l’influence de sa mère. Sa grâce, sa finesse exquise, sa douceur indulgente n’appartiennent qu’à lui. Mais c’est bien par là que se distinguent ceux qui ont senti souvent leur cœur comme détrempé par la tendresse maternelle, leur esprit affiné par les causeries avec la femme vénérée et tendrement aimée qui se plaisait à les initier aux nuances délicates de la vie. (M.-J. Lagrange, « Marie de Nazareth », L’Écriture en Église, Cerf, 1990, p. 149-157.)
C’est elle aussi qui témoigne d’un parfait esprit détachement à l’égard des créatures. Elle aimait saint Joseph d’un grand amour qui comportait le détachement (Journal spirituel, 21 avril 1881). En accomplissant les mêmes actions quotidiennes que leur enfant Jésus, Marie et Joseph offraient tout au Seigneur en communion spirituelle avec lui. (Manuel Rivero, o.p., Le père Lagrange et la Vierge Marie. Méditations des mystères du Rosaire. Cerf, 2012.)
28 décembre 2023
La fuite en Égypte (Matthieu 2, 13-18)
13 Après qu’ils se furent retirés, voici qu’un ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph, disant : « Lève-toi, prends l’Enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Et restes-y jusqu’à ce que je te donne avis. Car Hérode va chercher l’Enfant pour le faire périr ! » 14 Lui donc se leva, prit l’Enfant et sa mère pendant la nuit et se retira en Égypte.
15 Il y demeurait jusqu’à la mort d’Hérode, afin que fût accompli ce qui avait été dit par le Seigneur, par le ministère du prophète : J’ai appelé d’Égypte mon fils.
16 Alors Hérode, voyant qu’il avait été joué par les Mages, entra dans une grande fureur. Et il envoya tuer tous les enfants qui étaient à Bethléem et dans tout son territoire, depuis l’enfant de deux ans et au-dessous, selon le temps qu’il avait appris exactement des Mages.
17 Alors fut accompli ce qui avait été dit par le prophète Jérémie : 18 Une voix a été entendue dans Rama, lamentation et maint gémissement : Rachel pleure ses enfants et n’a pas voulu être consolée, car ils ne sont plus.
Extrait du commentaire du P. Lagrange :
Tout indique que l’apparition suivit de très près le départ des mages. […] L’Égypte avait été souvent un lieu de refuge contre le pouvoir qui dominait à Jérusalem. […] Il semble que Joseph se lève après l’ordre reçu et part de nuit un instant sans perdre un instant. Nous ne savons pas dans quel endroit d’Égypte Joseph conduisit l’enfant et sa mère. […] D’après la tradition officielle de l’église copte le souvenir du passage du séjour de la Sainte Famille est localisé dans un certain nombre de sanctuaires dont le plus fameux est le monastère de Koskam, en Moyenne-Égypte, près d’Asmunaïm, ce qui ne cadre pas mal avec la légende du palmier d’Hermonopolis.
Le massacre des Innocents : C’était se jouer d’Hérode, du point de vue du tyran, que de se dérober par la suite au lieu de répondre à son invitation et d’obéir à ses ordres. Il n’attendit guère pour s’informer des mages et appris qu’ils avaient disparu. Assurément, selon les usages orientaux de la vie au grand air, tout Bethléem avait su où les mages étaient entrés. Mais la sainte Famille n’était plus là. On pouvait croire qu’elle n’était guère éloignée. Plutôt de s’enquérir, Hérode fait tuer tous les enfants mâles dans la petite ville et dans ses limites. […] On estime à une vingtaine le nombre des victimes. Il n’y a pas lieu de franchir les bornes de la petite cité, bornes qui étaient parfaitement connues par l’usage. […] Le massacre de Bethléem devient la précaution normale d’un despote oriental, tel qu’Hérode l’était réellement.
Matthieu écrit sans doute pour éviter qu’on n’entende le massacre comme un fait directement voulu de Dieu. […] Cette fois le prophète est nommé, c’est Jérémie. […] Si Jérémie a pu représenter Rachel inconsolable au départ de ses fils pour l’exil, cette figure trouve une application réelle, et plus vive encore, pour peindre la douleur des mères israélites dont Hérode avait fait massacrer les enfants.
L’Évangile selon saint Matthieu par M.-J. Lagrange, Lecoffre-Gabalda, 1941.
25 décembre 2023
L’Association des amis du père Lagrange pour souhaite une Joyeuse et Sainte Fête de la Nativité du Seigneur !
« Oui, le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous et nous avons contemplé sa gloire, gloire qu’un tel Fils unique tient d’un tel Père, plein de grâce et de vérité. » (Jean 1, 16)
Commentaire du P. Lagrange (extrait) :
Ce dogme du Verbe est donc le dernier mot de l’évangile sur Jésus-Christ, mais tel que saint Jean l’a compris, il rappelle un autre sens encore de l’évangile. L’évangile n’est pas seulement un livre, car il serait ainsi l’apanage d’une catégorie savante, et il a été donné à tous. Il n’est pas seulement une doctrine, car la doctrine suppose encore des recherches et un privilège des lettrés, et il a été donné aux petits et aux simples.
Il faut donc que nous le considérions tel que saint Paul l’a défini : « La vertu de Dieu pour le salut de quiconque croit (Rm 1,16). Conçu de la sorte, l’Évangile n’est plus une réalité du passé : il est présent dans toutes les générations et à tous dans chaque génération. C’est le Verbe, Parole divine, qui use de son privilège d’éternité pour adresser à tous les siècles son appel.
Lire le texte en entier dans : Marie-Joseph Lagrange. L’Évangile de Jésus-Christ avec la synopse évangélique, Artège, éd. 2017, p. 674.)
Photo : Nativité par Maud et Miska Petersham, USA, 1933.
24 décembre 2023
Toute la vie du père Lagrange a été marquée par la présence de la Mère du Seigneur. Lui qui signait : fr. M.-J. Lagrange, B. Mariae servus et filius, (serviteur et fils de la Bienheureuse Vierge Marie). Il s’est mis à son école.
Prédication pour le dimanche 24 décembre 2023.
Cathédrale de Saint-Denis de La Réunion.
Fr. Manuel Rivero O.P. Président de l’Association des amis du père Lagrange.
Réjouis-toi Marie, réjouis-toi Église, comblée de grâce.
A la veille de Noël, la liturgie nous introduit dans le mystère du commencement de notre Salut : l’Annonciation. Appelée par les Pères de l’Église la fête de la racine, l’Annonciation de l’archange Gabriel à Marie révèle « le mystère gardé depuis toujours dans le silence » (Rm 16, 25). Mystère de l’amour de Dieu qui n’apprécie pas le tapage ; amour qui ne s’impose pas mais qui se propose à Marie, représentante de l’humanité en sa maison de Nazareth. Rencontre intime dans la lumière de la prière entre l’ambassadeur du Seigneur, Gabriel, et Marie, choisie de toute éternité. Échange dans la liberté et l’intelligence. Dialogue dans la joie de l’Esprit Saint : « Le Seigneur est avec toi, sois sans crainte ».
La manière de faire de Dieu à l’Annonciation nous manifeste le cœur de Dieu où il n’y a point de domination. Là où il y a de la domination et de la volonté de puissance, Dieu n’y est pas.
Plongé dans la culture médiatique, l’homme contemporain risque de se faire illusion en pensant que seul existe ce qui est montré de manière spectaculaire dans les réseaux sociaux.
« Vraiment tu es un Dieu qui se cache », s’était exclamé le prophète Isaïe (Is 45, 15).
Le poète Christian Bobin a bien décrit cette expérience du ressenti de la vie dans la discrétion, quand il écrit : « La vie ne va jamais se montrer là où il y a la puissance affichée, là où il y a une puissance montrée, costume d’une fonction, d’une représentation ; l’espace vivant se restreint comme un animal farouche, comme une bête qui craint les chasseurs. Rien de vivant ne passe. L’espace du vivant diminue ».
La force de l’amour de Jésus le Christ se manifestera lors de sa résurrection, quand il sortira vivant du tombeau par l’énergie de l’Esprit Saint sans témoins oculaires. Le commencement du Salut à l’Annonciation dans la discrétion s’accorde avec la résurrection de Jésus dans la nuit pascale et avec les apparitions aux apôtres et aux disciples.
A l’Annonciation, le Fils de Dieu entre dans la vie des hommes, petit et humble. Mystère d’abaissement. Pour sauver l’homme, le Fils de Dieu devient homme. L’Éternel entre dans le temps. Le Très-Haut devient le très-bas, dans la crèche de Bethléem. Le Saint partage la condition des pécheurs. Le Dieu incorruptible entre dans la mort pour revêtir l’humanité de la gloire perdue par le péché. Dieu qui donne la vie se reçoit d’une femme, Marie, qui l’accueille dans son sein maternel et le façonne avec ses mains de tendresse, sa voix et son amour. Dieu, Sagesse, apprend un métier de la part d’un homme, Joseph, charpentier-forgeron.
Le Fils de Dieu se donne en se recevant.
Mes frères, mes sœurs, qu’il est difficile d’adhérer à ce mystère de l’Incarnation, originalité de notre foi. Il nous faut tout un cheminement pour passer des croyances religieuses à l’Évangile du Fils de Dieu fait homme, crucifié et ressuscité pour nous sauver de nos péchés. « Scandale pour les Juifs, folie pour les païens », écrira saint Paul (1 Cor 1, 23), mais sagesse de Dieu.
L’archange Gabriel avait annoncé à Marie l’avènement du Messie, qui serait « grand », Fils du Très-Haut », sur le trône royal de David, son ancêtre. Nous comprenons le désespoir des disciples d’Emmaüs qui s’attendaient à une victoire militaire : « Nous espérions, nous, que c’était lui qui allait délivrer Israël » (Lc 24, 21). Voilà que la croix est devenue son trône, l’élévation sur la croix son élévation en gloire, Jésus, le Très-Haut, a été mis en terre, enseveli. Son règne qui ne devait pas avoir de fin s’est éteint dans un dernier soupir sur le Calvaire. Le Saint a subi les moqueries des pécheurs. Les ténèbres ont enveloppé la terre.
Dans le cœur du monastère bénédictin de Palacios de Benaver en Castille (Espagne), les fidèles louent le Seigneur en contemplant un beau tableau de Noël : la Vierge Marie se penche vers l’Enfant-Jésus couché sur la croix, placée sur la paille de la crèche.
Nous aimons la culture de Noël, la musique et les traditions, le folklore et les décorations, les cadeaux et la solidarité. Mais demandons à Dieu la grâce de contempler et d’entrevoir le grand mystère de son amour pour les hommes, amour caché et présent en nos cœurs. Le fils de Dieu qui a fait sa demeure en Marie, demeure en nous par la foi. La pauvreté de la crèche de Noël annonce déjà la croix. Le message de l’archange Gabriel à Marie nous oriente déjà vers l’allégresse de la résurrection. L’abaissement et l’humilité du Fils de Dieu font resplendir sa grandeur divine mieux que l’immensité des cieux.
Le saint pape Jean-Paul II qui a traversé l’allée centrale de notre cathédrale au mois de mai 1989, nous a légué cette belle formule, résumé de notre foi : « Jésus-Christ est le visage humain de Dieu et le visage divin de l’homme ».
Réjouissons-nous !
16 décembre 2023
Prière du P. Lagrange
« Mon Seigneur Jésus, je n’ai plus confiance qu’en votre amour. Ma douce et tendre Mère, tota Mater, Marie Immaculée, vous êtes ma vie, ma douceur, mon espérance : oui, vous me sauverez, vous me permettrez de célébrer vos grandeurs et votre miséricorde, vous me donnerez Jésus, vous me donnerez à Jésus ; je suis encore tout accablé du poids de mes péchés et de ma misère, mais j’espère en vous. »
(Marie-Joseph Lagrange, o. p. Journal spirituel, Cerf, 2014. P. 130.)
12 décembre 2023
« Ô mon Dieu, j’ai crié vers vous pour avoir votre amour, et il me semble que vous me répondez que je ne l’aurai pas sans la Croix. Ah ! Seigneur Jésus, da quod jubes et jube quod vis. – Fiat mihi secundum Verbum tuum [Donne ce que tu commandes et commande ce que tu veux (Saint Augustin, Confessions, 10, 29-40]). <Secundum hominen> [Selon l’homme]. La vie religieuse par elle-même renferme des croix, où donc sur la terre vit-on sans souffrances ? Cependant l’étude, les joies de l’intelligence, l’estime des honnêtes gens, le plus noble des sentiments, l’amitié, peuvent répandre sur la vie religieuse tant de consolations qu’elle devient un idéal assez désirable de vie noble et indépendante, <Secundum Jesum [Selon Jésus]> Mais aussi, dans cette même vie religieuse, on peut vivre sans être connu ni estimé du monde, en butte aux mépris <du monde peut-être, quelquefois>, à la défiance des supérieurs, mal compris de ses frères, en proie aux souffrances physiques, aux peines intérieures, sans autre consolation que l’amour de Jésus. C’est cela, ô mon Dieu, que je vous demande humblement par l’intermédiaire de ma Mère Marie Immaculée. Cependant ces peines ne dureront pas ordinairement toujours, il suffit de les supporter avec joie quand elles se présentent ; et quant aux premières consolations, ne pas s’y arrêter, mais rendre grâce à Dieu, dont elles émanent. »
(Marie-Joseph Lagrange, o. p. Journal spirituel, Cerf, 2014, 12 décembre 1880.)
10 décembre 2023 : Jour-anniversaire du départ au Ciel du Fr. Marie-Joseph Lagrange, o. p., grande figure dominicaine.
Tous les amis du P. Lagrange, prient pour sa prochaine béatification. Confions-lui les grâces dont nous avons besoin pour qu’elles soient présentées par Fr. Manuel Rivero, o. p. au cours de la messe célébrée en ce jour.
Dans son livre Dictionnaire amoureux de Jérusalem, Jean-Yves Leloup, Plon, 2010, décrit ainsi le P. Lagrange : (À Jérusalem) C’est là que j’entendis souvent parler de lui comme d’un saint et en même temps comme d’un grand savant. « Nous avons besoin aujourd’hui de savants qui soient des saints et de saints qui soient des savants », disait Simone Weil, et Gustave Thibon me répétait souvent cette phrase, d’où une certaine fascination pour le père Lagrange […]. Fidèle à l’encyclique « Providentissimus Deus » du pape Léon XIII, il cherche la solution des difficultés soulevées par l’analyse rationaliste de la Bible par une exégèse à la fois traditionnelle et progressive.
Sa méthode rigoureuse et scientifique faisait peur à certains membres de la hiérarchie, comme si la science et la raison pouvaient être des menaces pour la foi. Pour le père Lagrange il s’agissait davantage d’élaborer des instruments susceptibles d’approfondir la foi et de la délivrer de l’illusion ou de la superstition. Néanmoins, il fut « censuré » par les autorités de son ordre et les autorités romaines et il dut, en 1912, s’éloigner de Jérusalem et de l’école qu’il avait fondée. Il ne fut jamais formellement condamné mais jamais non plus réhabilité, ce qui fut pour lui source de questions et de souffrances. Il continua pourtant à mettre son intelligence au service des Écritures et d’une interprétation qui en respecte le contexte et l’inspiration. […] Un procès en vue de sa béatification a été ouvert en 1988, cinquante ans après sa mort. Sa mémoire et sa présence continuent d’inspirer les frères et les étudiants de l’École biblique de Jérusalem dans leurs laborieuses recherches où la « saveur » de la certitude n’est pas toujours au rendez-vous – la foi demeure…
8 décembre 2023
Solennité de la fête de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie
Ne sachant qu’écrire aujourd’hui, la pente de mon cœur m’amène à vos pieds, ô Vierge Immaculée. Je vous vois dans la pauvre maison de Nazareth ; que d’humbles offices, que d’humiliations. Notre-Dame, dit St Bonaventure, n’avait pas d’autre serviteur que son Fils Jésus : quelle source d’attendrissement et d’amour, les services, l’empressement filial d’un Dieu ! Et Jésus est toujours ainsi auprès de l’âme qui l’aime : il est venu pour servir… C’est là que je viendrai apprendre l’humilité : daignez me l’enseigner, humble ménagère de Nazareth, Reine des Anges. (Marie-Joseph Lagrange, Journal spirituel, 17 novembre 1880.)
La piété des parents d’Albert (son nom de baptême) façonna celle de leur fils. Né à Bourg-en-Bresse, le jeune Albert fut impressionné par le « saint curé », son voisin du village d’Ars, puis voua une admiration sans borne à l’image de la Vierge vénérée à Autun, ville où il passa ses années de petit séminariste, avant de recourir aux prières de l’Immaculée honorée sur la colline de Fourvière, protectrice de la ville de Lyon. Cette dernière dévotion l’amena un jour à protester publiquement contre l’enseignement d’un théologien « thomiste » de Salamanque qui tournait en dérision les arguments de Duns Scot en faveur du dogme de l’Immaculée Conception. Un incident qui aurait pu provoquer à l’époque son exclusion de l’Ordre des Prêcheurs. Lagrange ne supportait pas que l’on puisse mettre en question l’honneur de « son » Immaculée. (Extrait de l’interview de Fr. Augustin Lafay, o.p. par Fr. Guy Musy, o.p. Marie-Joseph Lagrange. Le secret d’une vie.)
« Tota pulchra es ! Vous êtes toute belle, ô Marie, et la tache originelle n’est point en vous. » Ce cri d’admiration répond bien au sentiment de l’humanité, qui porte la souillure du péché, devant la pureté sans tache de la très sainte Vierge. Ayant décidé de toute éternité de faire de Marie la mère du Verbe incarné, Dieu l’entoura d’une parure de sainteté et fit de son âme une demeure digne de son Fils. La rédemption totale qui, dès sa conception, préserva la Sainte Vierge du péché originel lui-même, n’est pas à séparer de notre propre rédemption par le Christ. Placée au cœur de l’Avent, la fête de l’Immaculée Conception annonce les splendeurs de l’incarnation rédemptrice.
Instituée par Pie IX lors de la proclamation du dogme, le 8 décembre 1854, la fête actuelle a connu plus d’un précédent. Dès le VIIIe siècle, on célébrait en Orient une fête de la « Conception » de la Vierge, que l’on retrouve au IXe siècle en Irlande et au XIe en Angleterre. Ces fêtes anciennes témoignent d’un culte traditionnel envers la pureté sans tache de la Vierge Marie ; la définition solennelle de Pie IX n’a fait qu’en préciser le sens et affirmer la foi constante de l’Église. (Extrait du missel quotidien vespéral présenté, traduit et commenté par Dom Gaspar Lefebvre et les moines Bénédictins de l’Abbaye de Saint-André.)
À Lourdes, quatre ans après la proclamation du dogme, la Vierge Marie apparut à sainte Bernadette en lui révélant son nom : « Je suis l’Immaculée Conception ».
2 décembre 2023
Présence de Frère Marie-Joseph Lagrange, notre fondateur
2 décembre 2023
MJ Lagrange à Jérusalem en 1934, Fond Braun, Photothèque EBAF
Nous le prions au début de chaque comité éditorial, tous les vendredis matins. L’actualité archivistique le rapproche de nous davantage encore ces dernières semaines. Le Prof. Jean-Michel de Tarragon, notre « phototécaire » a découvert cet émouvant cliché du P. Lagrange, vers 1933-34, dans les négatifs du Père Braun, tout juste offerts à l’École par l’un de nos anciens, le frère Christian Eeckhout, prieur à Louvain, et arrière petit neveu dudit P. Braun.
Père Marie-Joseph Lagrange à Jérusalem, vers 1933-34, fond Braun.
Non moins touchant, un autre arrière-petit cousin du Père Lagrange nous a offert la… thésina de droit du jeune Albert Lagrange, dédicacée à son cousin Albert Potton
Cette fois-ci, c’est carrément une relique ! Elle a été dûment exposée au public par fr. Bernard, notre bibliothécaire, durant quelques jours :
La petite thèse, avec le cartel composé par fr. Bernard Ntamak, Bibliothèque de l’Ecole biblique de Jérusalem,
15 novembre 2023, 123e anniversaire de l’ouverture de l’Ecole.
1er décembre 2023
La raison est la maîtresse des passions, l’homme est le roi du monde. Fort bien ! Mais l’homme désarmé, en présence d’animaux sauvages et irrités, n’est pas plus misérable que la raison humaine livrée à ses propres forces contre les assauts des passions furieuses. Dieu seul peut rendre à la raison affaiblie par le péché son empire sur les puissances sensibles, c’est en lui qu’elle trouve sa force ; et c’est la prière qui lui donne ce regard souverain qui charme les passions indomptées et les amène soumises aux pieds de l’intelligence. (Marie-Joseph Lagrange, o. p. Journal spirituel, 1er décembre 1880.)
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