26 février 2020
Arrêtez de mettre Dieu de côté !
Carême 2020
Ressentez-vous le besoin d’écouter votre corps et votre âme ? Tout va très vite. Nous tournons les pages des calendriers, saisis par le passage du temps qui semble dépasser le rythme de nos corps et de nos esprits.
Le Carême inauguré par le Mercredi des Cendres, jour de jeûne et de prière, demande aux chrétiens de retrouver le cœur à cœur avec Dieu, la purification du corps et la pénitence par le jeûne ainsi que le partage des biens avec les plus faibles de notre corps social.
Le pape François a affiché sur sa porte : « Il est interdit de se plaindre ». Le Carême, quarante jours de combat spirituel, conduit aux profondeurs de Dieu et de nous-mêmes afin de quitter les gémissements et d’accueillir la grâce. « Dieu était ici et je ne le savais pas », s’était exclamé Jacob après avoir lutté, avec l’ange, selon le livre de la Genèse (cf. Gn 32). La prière dévoile le mystère de la présence de Dieu dans le quotidien. Les épreuves peuvent nous prendre à la gorge et nous remplir d’angoisse, mais il est vrai aussi que Dieu ne nous laisse pas sans sa grâce adaptée à chaque souffrance particulière de notre quotidien : la maladie, l’injustice, les conflits familiaux, les problèmes financiers … Là où les difficultés abondent, l’amour du Seigneur surabonde.
À l’image de Jésus de Nazareth qui a affronté Satan, diviseur et jaloux, le fidèle élève son âme vers Dieu pour rejeter les séductions, les mirages, la tromperie et les idoles du pouvoir, de l’avoir et du prestige. Le diable existe. Je pense à un détenu de la prison de Domenjod qui demandait une prière de délivrance. Quand le diable l’attaquait, son visage devenait monstrueux et redoutable avec des mimiques qu’une personne ne peut pas provoquer par elle-même. Le diable rend la vie infernale, jour et nuit. Il cherche à séparer l’homme de Dieu d’avec les autres et à le déchirer dans ses propres racines.
À Strasbourg, le frère dominicain Jean Tauler (†1361), mystique de l’École rhénane, s’exclamait : « Ah ! si vous restiez tranquilles, l’être vrai naîtrait en vous ! ». C’est dans l’écoute et le dialogue avec Dieu que l’homme découvre sa propre identité et qu’il devient lui-même : fils de Dieu et frère de tous.
Le Carême ne vient pas éteindre l’énergie de nos vies mais apporter une nouvelle naissance. Il est temps de naître à la vie de Dieu. Si la naissance physique suppose sortie du sein maternel, passage douloureux du connu vers l’inconnu, la naissance spirituelle exige aussi de quitter la zone du confort pour déboucher sur la lumière divine.
Dans l’espoir de trouver la voie de Dieu, Nicodème s’était rendu de nuit chez Jésus pour ne pas être vu de ses collègues. Jésus lui avait révélé alors le besoin de « naître d’en-haut » : « Ce qui est né de la chair est chair, ce qui est né de l’Esprit est esprit. Il vous faut naître d’en haut. Le vent souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit » (Évangile selon saint Jean 3, 6-8).
Il arrive que nos parcours humains et spirituels ressemblent à des tunnels où règnent les ténèbres sans voir d’issue. Jésus, en traversant la mort par sa mort, a ouvert un chemin de lumière à ceux qui veulent le suivre.
En ce temps de Carême, l’Église exhorte les chrétiens à se rassembler pour affronter en communauté, selon le mystère de la Communion des saints, l’épreuve des tentations dont celle du découragement qu’aux yeux de saint Ignace de Loyola était la préférée du diable.
Période liturgique consacrée à la formation des catéchumènes qui recevront le baptême dans la nuit de Pâques pour vivre en ressuscités, le Carême annonce déjà la victoire définitive sur les forces du mal et de la mort à ceux qui croient.
Fr. Manuel Rivero O.P.
23 février 2020
Avec l’espérance chrétienne, on n’est pas exposé à la confusion qui suit les déceptions et les illusions, car on possède un gage certain, l’amour de Dieu pour nous, non pas seulement tel qu’il est en Dieu, mais tel qu’il est répandu dans nos cœurs comme une source bienfaisante, par l’Esprit Saint qui nous est donné. L ‘amour que nous avons pour Dieu serait aussi un gage assuré d’espérance (Aug.), mais ce n’est pas ce que Paul envisage ici. […] Le fidèle sait qu’il a reçu l’Esprit Saint au moment du baptême, et c’est l’effusion de l’amour en lui. (Marie-Joseph Lagrange, Épître aux Romains 5, 5, éd. Lecoffre, 1931, p. 102.)
19 février 2020
L’aveugle de Bethsaïde
Ou la lumière grandissante, symbole naturel du progrès de l’intelligence.
« Je voie les hommes semblables à des arbres qui marcheraient. » (Mc 8, 24.) Jésus alors impose ses mains sur les yeux, et désormais l’aveugle voyait distinctement toute chose. » […] Le miracle était indéniable, mais sans éclat. […] C’était un fait de Jésus ; il devait, comme les autres, contenir un enseignement. La lumière grandissante est le symbole naturel du progrès de l’intelligence. […] Saint Marc qui a insisté plus que les autres évangélistes sur l’inintelligence des Apôtres, a voulu montrer, par ce miracle-parabole, comment la pédagogie du Christ avait été figurée par une guérison de la vue. En lui tout était harmonie, suave condescendance, mais efficacité pour atteindre le but. » (Marie-Joseph Lagrange o.p. : L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, Artège-Lethielleux, 2017, p.280.)
18 février 2020
Fra Angelico dans la vocation personnelle de fr. Marie-Joseph Lagrange
Devenu fils de saint Dominique, Albert Lagrange y a déjà songé à plusieurs reprises, dès le séminaire d’Autun. Comment l’appel s’est-il manifesté ? Par saint Dominique en personne, tel du moins que l’a peint Fra Angelico, tel que l’a présenté le P. Lacordaire. « Je m’étais donné à saint Dominique moins après la lecture de l’œuvre de Lacordaire, que pour avoir été séduit par la radieuse image du saint empruntée au couronnement de la Vierge par le bienheureux Angelico de Fiesole. Je ne doutais pas e l’exactitude de ce portrait : et c’était bien, en effet, ce qu’on peut imaginer de la vision aimante d’une âme pure. (Bernard Montagnes o.p., Marie-Joseph Lagrange. Une biographie critique, Cerf Histoire, 2004, p. 32.)
Bienheureux Jean de Fiesole (Fra Angelico), prêtre. Patron des artistes.
Guido naquit vers 1400 aux environs de Florence après avoir appris le métier de peintre miniaturiste. Vers 1420 il entre dans l’Ordre de St-Dominique au couvent de Fiesole, il y reçu le nom de Jean et eut pour prieur et pour maître St Antonin, le futur archevêque de Florence. Sa formation religieuse terminée, fra Giovanni reprit son ancien métier. Sa grande œuvre fut la décoration du couvent de St-Marc de Florence (1439-1445) dont les dominicains réformés venaient de faire l’acquisition. Après quoi il vécut surtout à Rome, répondant aux demandes du Pape pour exécuter divers travaux au Vatican ; il mourut à Rome le 18 février 1455. La qualité exceptionnelle de son œuvre picturale lui valut le nom d’Angelico. En 1982, le pape Jean-Paul II autorisa l’Ordre des Prêcheurs à lui rendre un culte et le nomma « Patron des artistes ». (Source : Calendrier dominicain. Moniales dominicaines de la Sainte-Baume.)
16 février 2020
« Ne pensez pas que je suis venu abroger la Loi ni les Prophètes : je ne suis pas venu abroger mais parfaire (Mt 5, 17)
La vérité en Dieu est infiniment active. Celle qu’il révèle aux hommes ne peut être lettre morte. L’erreur change et disparaît. La vérité ne change pas ; elle se perfectionne par un véritable développement sans lequel elle ne serait pas une vérité humaine vivante. […] Cependant cette vérité accrue subsistera toujours, elle aussi, jusqu’à son entier développement selon les desseins de Dieu. Elle se développera par un progrès véritable, soit par suite de révélations privées, soit par la méditation des vérités révélées, soit par leur pratique, toujours sous l’influence de l’Esprit (Jn 16, 12 s). (Marie-Joseph Lagrange, L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, Artège-Lethielleux, 2017.)
Photo : Jésus enseigne par Cosimo Rosselli (détail) 16e.
14 février 2020
Il faut voir en Lagrange « un exégète en quête de Dieu »
Telle est la meilleure qualification qu’on puisse lui attribuer, ainsi qu’en 1999 j’avais intitulé ma contribution aux Mélanges Maurice Gilbert . Je n’ai pas pu la reprendre parce que le Jésuite Xavier Léon-Dufour a publié en 2003 un recueil de ses articles intitulé « Un bibliste cherche Dieu ». J’aurais l’air de plagier le P. Léon-Dufour au bénéfice du P. Lagrange. Cependant, c’est bien parce qu’il a été un exégète en quête de Dieu que l’on poursuit sa béatification.
Lagrange est un serviteur éminent de la Parole de Dieu pour les croyants
La Revue biblique débute sa publication en janvier 1892, par une déclaration de principe : « L’Écriture sainte, comme substance divine, comme manne de l’intelligence […] est vraiment pour l’Église catholique, après l’Eucharistie, le Verbe de Dieu qui nourrit. » Quarante ans plus tard, en 1932, le P. Lagrange n’a pas varié : « La Bible est l’œuvre de Dieu, le trésor sans prix confié à l’Église, une source de lumière, un principe d’action morale et religieuse. Elle doit être étudiée en elle-même, dans son texte primitif, dans son milieu, avec le concours de la philologie, de l’archéologie, de l’histoire. »
Finalement, comme l’écrivait Lagrange, « c’est surtout lorsqu’on consacre ses efforts à la Parole de Dieu qu’on peut espérer qu’ils ne seront pas absolument vains. » RB, juillet 1900, p. 423. « Si je ne croyais travailler pour Dieu, je n’aurais pas enduré tant de peines. » 13 octobre 1905, EO, p. 94.
J’achève par une prière du Père Lagrange que chacun de nous peut la faire sienne :
« Mon Jésus, je voudrais être enseigné de vous,
docibilis Dei. Je le suis par votre Écriture, par votre Église. » (28 septembre 1913).
(Extrait de Marie-Joseph Lagrange et la Parole de Dieu par Bernard Montagnes o.p. )
https://www.mj-lagrange.org/?p=2385 )
11 février 2020
Notre-Dame de Lourdes
La richesse du message de Lourdes
Journée mondiale du malade le 11 février 2020
Fr. Manuel Rivero O.P.
Lourdes attire des millions de pèlerins des cinq continents, appartenant parfois à d’autres religions que le christianisme mais qui adhèrent au message de la miséricorde de Dieu envers les pécheurs et les malades que la Vierge Marie a transmis à sainte Bernadette en 1858 : « Pénitence ! » ; « priez pour la conversion des pécheurs ».
La vie de Bernadette en fut bouleversée. L’amour de Dieu grandit en elle au point de déclarer : « Je ne vivrai pas un instant que je ne le passe en aimant » ; « Ô Jésus, mettez tant d’amour dans mon cœur, qu’un beau jour il se brise pour aller à vous ».
Les malades mis en valeur
Des malades et des handicapés occupent la première place sur l’esplanade de la basilique de Notre-Dame du Rosaire. Leurs brancards forment la croix du Christ Jésus aujourd’hui. Alors qu’ils passent le plus clair de leur temps cachés dans les hôpitaux ou les arrière-cours des maisons, ces malades retrouvent à Lourdes la reconnaissance de leur dignité sacrée. La vie est un don de Dieu et elle appartient à Dieu. Les malades sont plus grands que leur maladie.
Des grâces de conversion et de guérison alimentent l’espoir de tous ceux qui souffrent dans leur âme ou dans leur corps : « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai » (Évangile selon saint Matthieu 11, 28) . Jésus est venu apporter la guérison intégrale de la personne humaine : le corps animé par l’âme.
À Lourdes, il y a la face visible et la dimension invisible du mystère de Dieu manifesté en Jésus-Christ et présenté par Marie, sa mère.
À Lourdes, la Vierge Marie rappelle l’Évangile : la guérison des malades qui croient en Jésus le Messie et le pardon des péchés.
Loin de faire écran entre l’humanité et Dieu, sans prendre nullement la place de Dieu, la Vierge Marie ressemble à un miroir où chacun peut découvrir son propre mystère et sa destinée. La beauté de Marie, glorifiée dans son âme et dans son corps, ayant dépassé la mort par sa foi en Jésus, le Ressuscité de Pâques, annonce le salut à ceux qui souffrent moralement et physiquement. Sainte Bernadette affirmait : « Ma Dame à moi, elle est si belle que lorsqu’on l’a vue, on voudrait mourir pour la revoir ».
« Immaculée Conception »
C’est le 25 mars 1858 que la Vierge Marie se présente à Bernadette Soubirous comme l’Immaculée Conception en adoptant le dialecte bigourdan de la jeune voyante : « Que soy era Immaculada Conceptiou ». Il est significatif que cette déclaration de la Dame de la grotte à Bernadette ait eu lieu le jour de la fête de l’Annonciation. Le dogme de l’Immaculée Conception, déclaré par le bienheureux pape Pie IX en 1854, n’éloigne pas la mère de Jésus du commun des mortels. Tout au contraire, comblée de grâce, la Vierge Marie partage les joies et les souffrances de l’humanité. Elle devient mère spirituelle par sa maternité divine et son intercession puissante auprès de son Fils Jésus.
Dans la Bible, quand Dieu accorde une grâce particulière ce don comporte un but universel au service de tous. Comblée de grâce dès l’instant de sa conception, la fille conçue par l’union sexuelle d’Anne et de Joachim, deviendra une source de grâce pour l’humanité entière.
À Lourdes, « la Dame de la grotte » comme l’appelle Bernadette rayonne de beauté : « Elle était tellement belle que l’on voudrait mourir pour la revoir » (saint Bernadette de Lourdes). Marie prie le chapelet. Le salut ne vient que de son Fils Jésus, le seul médiateur entre Dieu et les hommes, mais la prière de sa mère change le cours de l’histoire de manière imprévisible comme aux noces de Cana où Jésus changea l’eau en vin en manifestant sa gloire (cf. Évangile selon saint Jean 2).
La Parole intérieure du Père
À Lourdes, Marie ne se montre pas bavarde. Femme de silence et d’intériorité, Marie continue de garder dans son cœur les événements et les paroles de son Fils Jésus (cf. Évangile selon saint Luc 2, 51). Marie ne sauve ni ne sanctifie qui que ce soit. Seul Dieu sauve et sanctifie. La Vierge Marie brille comme la plus grande des sauvés. La puissance de Marie se déploie uniquement dans sa prière pleine de foi en son Fils Jésus. C’est Jésus qui a sanctifié et sauvé Marie et son père adoptif Joseph. Le cœur immaculé de Marie a accueilli le Verbe de Dieu. Quand saint Jean, l’évangéliste théologien, parle du Verbe, il ne pense pas à une simple parole humaine qui ferait vibrer l’air à l’image de nos paroles humaines. Il annonce la Parole intérieure du Père manifestée dans l’Incarnation. La Parole du Père cachée en Dieu a pris chair en Marie. Le Verbe fait chair est alors devenu visible et saint Jean annonce « ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché du Verbe de vie, car la Vie s’est manifestée » (Première épître de saint Jean 1, 1s).
« Marie », le prénom de l’âme
Saint Augustin (354-430) enseigne que Marie conçut d’abord le Verbe dans son cœur par la foi avant de le concevoir dans ses entrailles. Cette naissance du Verbe par la foi annonce la naissance de Jésus dans l’âme de ceux qui croient en lui comme l’Envoyé du Père. C’est pourquoi saint Ambroise de Milan (+397) se plaisait à baptiser l’âme croyante du prénom de Marie car c’est l’âme de chaque chrétien qui engendre par la foi Jésus à l’exemple de Marie : « Chaque âme qui croit (comme Marie) conçoit et enfante le Verbe de Dieu . . . Selon la chair il n’y a qu’une seule Mère du Christ ; selon la foi, le Christ est le fruit de tous » ; « Lorsque cette âme commence à se convertir au Christ, elle s’appelle « Marie » : c’est-à-dire qu’elle reçoit le nom de celle qui a mis au monde le Christ : elle est devenue une âme qui engendre le Christ de manière spirituelle » . Par la foi, l’âme chrétienne devient mère de Dieu sous l’action de l’Esprit Saint. L’âme a aussi « un prénom » : Marie.
Toutes les grâces sont mises en commun
La liturgie de la messe de l’Annonciation enseigne la naissance de l’Église en ce jour-là : « Daigne accepter, Dieu tout-puissant, les dons offerts par ton Église : elle n’oublie pas qu’elle a commencé le jour où ton Verbe s’est fait chair » (prière sur les offrandes). Première chrétienne, première Église, « la première en chemin », Marie apparaît dans l’Église comme la sœur aînée dans la foi pour tous les fidèles. Le mystère de « la Communion des saints » fait que les grâces répandues sur Marie bénéficient à tous les croyants dans le partage des biens spirituels. Il s’agit d’un profit mutuel de biens réalisés par chacun. Dieu est communication, partage et communion. La mise en commun vécue au cœur de la sainte Trinité, un seul Dieu, rejaillit dans la mise en commun des grâces personnelles données en vue du bien de tous. Ni l’envie ni la jalousie n’ont de place dans le mystère de l’Église. La richesse des uns devient la richesse de tous dans la Communion des saints. Marie n’est pas une privilégiée sans points communs avec la commune condition des mortels. Marie met en commun toutes les grâces reçues.
La souffrance de la Vierge Marie
Ni l’Immaculée Conception ni la maternité divine quelques années après n’éloignent Marie du reste des croyants. Le privilège de l’Immaculée Conception la rapproche de tous les hommes. Marie sera aussi la première à être frappée par la souffrance à cause de sa fidélité comme l’avait annoncé Syméon lors de la Présentation de Jésus au Temple de Jérusalem : « Une épée te transpercera l’âme !» (Évangile selon saint Luc 2, 35). Sur le Calvaire, le cœur immaculé et maternel de Marie a été transpercé de douleur. Saint Thomas d’Aquin O.P. (+1274) enseigne que si l’amour des mères est celui qui ressemble le plus à Dieu c’est parce que les mères cherchent davantage à aimer qu’à être aimées.
Sainte Bernadette, envoyée par la Vierge Marie
Sainte Bernadette de Lourdes a été choisie par la Vierge Marie et envoyée comme témoin de la miséricorde divine. Chargée de mission, Bernadette a connu le même sort que Jésus : scepticisme, moqueries, humiliation … Dans l’Évangile, l’envoi établit un lien fort entre Dieu qui envoie et l’envoyé : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Évangile selon saint Jean 20, 21). La voyante de Lourdes a bénéficié des apparitions de la Vierge Marie mais elle a partagé aussi les souffrances physiques et spirituelles de son maître, Jésus. Elle disait avoir reçu « l’emploi de malade ». À l’approche de sa mort, Bernadette s’était exclamée : « Je suis moulue comme un grain de blé » ; « Je n’aurais pas cru qu’il fallait tant souffrir pour mourir ».
Agonie de sainte Bernadette
Entrée en agonie, son confesseur l’avait entendue répéter : « Va-t-en , Satan ! ». C’est dans le crucifix qu’elle puisait sa force. Ses dernières paroles répétées deux fois manifestent son humilité, en véritable fille de Marie, l’humble servante du Seigneur : « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour moi, pauvre pécheresse, pauvre pécheresse. »
Saint-Denis (La Réunion), le 10 février 2020.
10 février 2020 – jour de la messe-anniversaire pour le P. Lagrange
La prière instante, qui ne se lasse pas, est irrésistible. On sait bien que Dieu ne cédera pas pour avoir la paix ; on apprend du Fils, qui connaît si bien le Père, qu’il ne paraît sourd à nos instances que pour nous obliger à persévérer dans la prière qui nous est si bonne. (Père Marie-Joseph Lagrange, L’Évangile de Jésus-Christ)
Alors, ne nous lassons pas de confier nos intentions à l’intercession du père Lagrange et pour sa béatification. Fr Manuel Rivero o.p. les portera lors de la célébration de la messe qu’il célèbre, ce même jour, avec toute la communauté.
Et toujours, nous vous demandons de nous signaler les grâces obtenues par l’intercession du P. Lagrange. C’est important pour l’avancement de la Cause. Merci !
manuel.rivero@free.fr
En ce lundi 10 février, messe célébrée en la cathédrale de Saint-Denis de La Réunion pour la cause de béatification du père Lagrange et pour ses amis. Fr. Manuel.
Catherine Riviere La grâce que je demande par son intermédiaire c’est d’arriver à m’abreuver de La Parole Vivante . Amen
7 février 2020
Anniversaire des pères et mères défunts
La liturgie de l’Ordre dominicain réunit aujourd’hui, en une commune célébration, nos pères et mères défunts. Notre fraternité dominicaine englobe en effet, dans la vie comme dans la mort, nos parents qui souvent nous ont, eux aussi, préparés au service de l’évangile.
4 février 2009
Talitha Koum (Mc 5, 41)
À Jésus il avait suffi d’un geste très simple et d’un ordre souverain. Aussi saint Marc voulut-il conserver ces deux paroles dans la langue araméenne, telles que Jésus les avait prononcées : Talitha koum, jeune fille, levez-vous.
Et voici une différence encore, qui marque moins le pouvoir de Jésus que sa bonté. Les prophètes avaient rendu le fils à sa mère, ce qu’avait fait aussi Jésus pour le jeune homme de Naïn. Cette fois, voyant les parents dans la stupeur, il invite à donner à manger à la fillette : elle était rendue à la vie normale à l’âge de douze ans.
En même temps le Maître imposait le secret. Il fut assez bien gardé. Les ricaneurs refusèrent sans doute de se rendre à l’évidence, préférant se donner à eux-mêmes un démenti. Les évangélistes ne relatent aucun transport, aucune action de grâces. Saint Matthieu dit seulement que ce bruit se répandit dans tout le pays. (Marie-Joseph Lagrange o.p., L’Évangile de Jésus Christ, p. 222, Artège, 2017.)
Dimanche 2 février 2020
La Présentation du Seigneur Jésus au Temple
29 «Maintenant, ô Maître, tu laisses aller ton serviteur
en paix, selon ta parole,
30 car mes yeux ont vu ton salut,
31 que tu as préparé à la face tous les peuples,
32 lumière pour éclairer les nations,
et gloire de ton peuple Israël. »
Le Nunc dimittis
Trois stiques, mais seulement deux idées. Siméon est délivré parce qu’il a vu le signe promis, et qu’il sera le salut pour les peuples et pour Israël. Ce cantique semble toujours avoir été chanté le soir dans l’Église ; il a la mélancolie d’un adieu : « c’est le soir d’un beau jour ». […]
Rien n’indique que la lumière, acceptée par les nations, doive servir ensuite au salut d’Israël (Rm 11, 31), ni qu’Israël pût hésiter à reconnaître un salut qui était sa gloire. Siméon en viendra à l’attitude des hommes ; pour le moment il est en extase devant la beauté du plan divin ; son cantique respire le plaisir des yeux en présence de la lumière. Il est d’ailleurs parfaitement en situation, ce qui est une garantie d’authenticité. (Marie-Joseph Lagrange des Frères prêcheurs, Extrait de L’Évangile selon S. Luc 2, 29-32, Lecoffre-Gabalda, 1941, p. 86-87.)
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