29 décembre 2019
« Prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte » (Mt 2, 13).
Un ange du Seigneur vint donc prévenir Joseph, toujours durant son sommeil. Il lui ordonnait de fuir en Égypte avec l’enfant et sa mère, car Hérode allait chercher à faire périr l’enfant. Joseph obéit aussitôt. L’Égypte chrétienne était fière de cette visite, et plusieurs sites se disputèrent l’honneur d’avoir accueilli la Sainte Famille. Marie endormie entre les bras du Sphinx avec l’enfant dans son giron, Joseph veillant, attentif aux bruits du désert, est une image qui plait à la piété moderne. Aucune tradition n’a droit à être écoutée. Il suffisait à Joseph de franchir le sud de la Judée et d’atteindre la frontière d’Égypte pour être en sûreté. C’en était assez pour que saint Matthieu pût voir dans cette fuite et dans ce séjour, suivi d’un retour en Terre sainte, une ressemblance entre Jésus, Fils de Dieu, et Israël, son fils adoptif, que le Seigneur avait ramené d’Égypte, comme Moïse l’avait raconté longuement, et comme l’avait rappelé le prophète Osée : « J’ai appelé d’Égypte mon fils » (Osée 11, 1).
(Marie-Joseph Lagrange, L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, Artège-Lethielleux, 2017, p. 71-72.)
Photo : La fuite en Égypte par Julius Schnorr von Carolsfeld (1828), Museum Kunstpalast. Düsseldorf. Allemagne.
26 décembre 2019
Saint Étienne. 1er siècle. Diacre. Premier martyr de l’Église
Étienne, le premier, glorieux athlète.
Étienne est le martyr de la Rédemption de tous les hommes par Jésus-Christ. (p. 13.)
Dans la mort d’Étienne endurée pour la vérité, les chrétiens ont vu une victoire, et les Pères, qui savaient peu de choses sur les origines d’Étienne, ont reconnu dans son nom même de Couronne, une harmonie préétablie dans les conseils de Dieu. Pierre est la pierre sur laquelle Jésus-Christ bâtit l’Église, Étienne (couronne) reçoit le premier la couronne du martyre. C’était un symbolisme saisissant dans ce temps et chez des peuples qui employaient si souvent la couronne. Les vainqueurs des jeux olympiques se contentaient d’une couronne pour récompense. On n’osait pas se présenter aux dieux pour prier sans avoir sur la tête une couronne de fleurs. Les orateurs ne paraissaient pas devant le peuple sans être couronnés. La couronne, symbole de prière, d’éloquence et de victoire, convenait bien au premier martyr (p.37). (Père Lagrange. Saint Étienne et son sanctuaire à Jérusalem, Picard, 1894, p. 13 et 37)
« L’œuvre de Saint-Étienne étant une école biblique, théologique et archéologique, nous tenons avant tout à notre réputation de travailleurs honnêtes, et, si on peut le dire, sans prétention, de critiques pas tellement crédules. Nous apprécions à sa valeur l’honneur de contribuer au culte du premier martyr au lieu même de son supplice, mais nous y renoncerions volontiers si notre probité littéraire était le moins du monde en jeu. » (Cité par B. Montagnes. Marie-Joseph Lagrange. Une biographie critique, Cerf, 2004, p. 296. Extrait de la RB 13 (1904) p. 465.)
25 décembre 2019 : Dans la Lumière de Noël, nous vous présentons nos meilleurs voeux.
« Il vous est né aujourd’hui un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur ! » (Luc 2, 11)
« Or, pendant qu’ils étaient là (à Bethléem), le temps où elle (Marie) devait enfanter arriva. Et elle enfanta son fils premier-né. Et elle l’enveloppa de langes. Et elle le coucha dans une crèche, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie. Et il y avait dans cette même contrée des bergers qui demeuraient aux champs et veillaient durant la nuit sur leur troupeau. Et un ange du Seigneur parut près d’eux et la Gloire du Seigneur les enveloppa de lumière. Et ils furent saisis d’une grande crainte. L’ange leur dit : “Ne craignez pas ; car voici que je vous annonce une grande joie, destinée à tout le peuple ; car il vous est né aujourd’hui un Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans la ville de David. Et voici ce qui vous servira de signe : vous trouverez un petit enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche.” Et aussitôt il y eut avec l’ange une troupe nombreuse de l’armée céleste, louant Dieu et disant : “Gloire à Dieu dans les hauteurs, et paix sur la terre parmi les hommes de bonne volonté.” » (Luc 2, 6-14)
Le P. Lagrange commente ce passage de l’Évangile : Ils trouvèrent cependant l’hospitalité la plus modeste dans une de ces grottes qui servaient de demeure pour les personnes et d’écurie pour les animaux. Peut-être étaient-ils là depuis plusieurs jours. Joseph attendant son tour pour être inscrit, quand Marie enfanta son fils premier-né. Saint Luc qui emploie cette expression savait très bien qu’aucun chrétien de son temps ne s’y méprendrait. Il ne parlera jamais de frères ou de sœurs de Jésus : personne n’ignorait que ce premier-né était demeuré unique. Il préparait seulement ainsi, en écrivant prévoyant, ce qu’il aurait à dire de la présentation au Temple regardant les premiers-nés. Dans cette habitation-écurie il y avait naturellement une mangeoire en forme de nacelle pour contenir l’orge offerte aux bêtes de somme ; elle servit de berceau pour y déposer l’enfant que Marie elle-même enveloppa de langes. La naissance de ce fruit divin n’avait pas intéressé sa virginité plus que sa conception, d’une manière ineffable que nous devons supposer digne de Dieu et de la Mère qu’il avait choisie pour son Fils.
(L’Évangile de Jésus-Christ avec la synopse évangélique, éd. Artège-Lethielleux, 2017, p. 61.)
22 décembre 2019
« Voici que la Vierge concevra un fils, et on lui donnera le nom d’Emmanuel, ce qui veut dire “Dieu avec nous” » (Mt 1, 23).
Le P. Lagrange commente : Prophétie claire, disons-nous, quoique encore voilée, car ce voile est seulement l’ambiance des temps assyriens sous le roi Achaz. Or la prophétie domine les temps comme un avion des paysages : tout apparaît sur le même plan. Quand une fois l’événement a fait la lumière, les circonstances du passé s’enlèvent comme un brouillard aux rayons du soleil, et l’esprit est frappé de cette coïncidence des termes avec un fait si grandiose que personne n’aurait osé le concevoir… (L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, Artège-Lethielleux, 2077, p. 57.
Photo : Joseph et Marie recherchent un gîte à Bethléem. Il s’agit de l’un des panneaux réalisés par Joseph Aubert (1849-1924). Église Notre-Dame des Champs, Paris. Ce même artiste est également l’auteur des peintures murales de la basilique Saint-Étienne de Jérusalem.
19 décembre 2019
« Alors lui apparut l’Ange du Seigneur » (Luc 1, 11)
L’Ange de Iahvé dans l’Ancien Testament par Fr. Marie-Joseph Lagrange des frères Prêcheurs
L’Ange de Iahvé est une des figures les plus mystérieuses de l’Ancien Testament. Tantôt il se présente et agit comme un ange, c’est-à-dire, selon le sens propre du mot Mal’ak, comme un messager, un officier chargé d’une mission par son souverain, tantôt il parle au nom de Dieu lui-même. C’est surtout à propos de l’apparition du Buisson ardent que son rôle est énigmatique, car il ne craint pas de prendre le nom de Iahvé, au moment même où ce nom divin est révélé.
L’antiquité n’a pas manqué de spéculer sur ce personnage extraordinaire. Pour Philon, c’est le Verbe de Dieu, celui qui préside au gouvernement du monde. Cette opinion ne pouvait manquer de plaire aux Pères, toujours empressés à trouver dans l’Ancien Testament les traces de Celui qui en était la fin. Aussi plusieurs d’entre eux se sont-ils complu à voir dans l’ange de Iahvé la seconde personne de la Très Sainte Trinité, préludant l’Incarnation par des manifestations où elle se révélait à demi. Un esprit aussi ferme que Théodoret a été entraîné dans cette voie par l’autorité de la version grecque qui parlait de l’ange du grand conseil dans un passage évidemment messianique.
Saint Augustin lui-même fut ébranlé par cet argument ; mais déjà saint Jérôme avait insisté sur le texte de l’épître aux Galates, d’après lequel la loi a été donnée par le ministère des anges. Saint Augustin ne voit donc dans l’ange de Iahvé qu’un ministre qui parle au nom du roi, et il entraîna saint Grégoire. Saint Thomas se prononça fortement dans le même sens pour des raisons théologiques très profondes. (Retrouver le texte entier dans la Revue biblique internationale publiée par l’École pratique d’études bibliques, t. XII, p. 212, 1903.)
Photo : L’Ange du Seigneur ou l’archange Gabriel apparaissant à Zacharie par Reynaud Levieux (1643). Calvet Museum, Avignon.
18 décembre 2019
En chemin vers Bethléem. Extrait du commentaire du P. Lagrange.
Joseph devait donc, comme descendant de David se rendre à Bethléem. Qu’il y ait amené Marie, cela se comprend assez, ne voulant pas la laisser seule. Et pourquoi n’auraient-ils pas eu la pensée de séjourner quelque temps à Bethléem, ayant été avertis que Jésus serait le restaurateur du trône de David ? (L’Évangile de Jésus Christ avec la synopse évangélique, Artège-Lethielleux, 2017, p. 62.)
Photo : Sur le chemin de Bethléem – Hugo van der Goes – Tryptique Portinari (1475) Galerie des Offices, Florence.
15 décembre 2019
“Gaudete et Exsultate !”
« En vérité je vous le dis : il n’a été suscité parmi les fils de la femme personne de plus grand que Jean, le Baptiste ; mais le moindre dans le royaume des Cieux est plus grand que lui ! » (Mt 11, 11.)
Et le P. Lagrange de commenter : C’est au nom de Dieu que Malachie avait écrit : « Voici que je vais envoyer mon messager et il déblaiera le chemin devant moi » (Ml 3, 1).
(L’Évangile de Jésus Christ avec la Synopse évangélique, Artège-Lethielleux, 2017.)
Photo : Saint Dominique – Couvent du Saint Nom de Jésus – Lyon.
13 décembre 2019
“Le Seigneur vient : allez à sa rencontre ! C’est lui le Prince de la paix.”
« Qui marche à ta suite, Seigneur, aura la lumière de la vie »
Joseph et Marie s’engagèrent donc sur la route qui de Nazareth conduisait à Jérusalem, puis à Bethléem, distance bien longue à parcourir dans la situation de Marie, car, à moins d’entrer dans la voie des apocryphes, nous devons penser qu’elle en éprouvait une certaine incommodité. Les Romains n’avaient pas encore tracé leurs routes admirables. Cependant on pouvait faire le trajet dans des chars, et plus commodément dans des litières. Mais le couple était sans doute trop pauvre pour recourir à ces moyens luxueux. (Extrait du commentaire du P. Marie-Joseph Lagrange, L’Évangile de Jésus Christ, Artège-Lethielleux, 2017, p. 63.)
10 décembre 2019
Fr. Marie-Joseph Lagrange, op. (7 mars 1855-10 mars 1938)
Nous sommes en communion de prières avec fr. Manuel Rivero op., qui célèbre la messe de ce jour-anniversaire aux intentions particulières des amis de l’association et pour la béatification du père Lagrange, op.
Vous pouvez confier vos intentions de prière, ou votre témoignage, qui seront portés, en offrande, lors de la messe célébrée par frère Manuel Rivero op, le 10 de chaque mois.
Écrire à : Fr. Manuel Rivero o.p. : manuel.rivero@free.fr. Ou bien : Fr. Manuel Rivero o.p. Dominicains, Cure de la cathédrale, 22 Avenue de la Victoire, 97400 La Réunion.
9 décembre 2019
Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie
Dans son exhortation apostolique La joie de l’Évangile, le pape François exhorte l’Église à vivre « en sortie, en partance » et à “primerear”, c’est-à-dire à prendre des initiatives missionnaires. Dans son souci permanent du salut des âmes, le père Lagrange a enseigné en tirant du trésor de la Parole de Dieu du neuf et de l’ancien. Aussi s’est-il heurté à des incompréhensions, voire des suspicions et des interdictions. Ayant commencé par le commentaire de l’Ancien Testament, il a vu son article sur le Déluge, typographié et tout prêt pour sa publication dans la Revue biblique, arrêté et condamné à l’attente dans un carton. Ses réflexions sur l’universalité du déluge et sur la conception de l’histoire chez les Hébreux ont dû faire peur à certains. Le père Lagrange y apporte sa traduction à partir de l’hébreu et son commentaire riche en connaissance des religions et des civilisations orientales, pour aboutir au terme d’une étude technique du texte à des enseignements pour la vie spirituelle où « la miséricorde succède au temps de la justice » : « Enfin les Pères, prenant à la lettre l’universalité du déluge, ont fait de l’Arche le symbole de l’Église, et les théologiens aiment à y voir le type de la Conception Immaculée de Marie. Toutes ces vérités demeurent ; quoi qu’il en soit de nos conclusions en matière de critique littéraire ou d’histoire, elles demeurent comme l’objet des méditations de tous les chrétiens, à commencer par les exégètes. » (Extrait de la conférence de fr. Manuel Rivero, o.p., La cause de béatification du père Lagrange, o.p., « Journées Lagrange », Rome, 2015.)
Photo : Immaculée Conception-Évêché d’Ajaccio.
8 décembre 2019
Annonce de l’arrivée du Messie
« … Moi je vous baptise dans l’eau pour la pénitence. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi : lui dont je ne suis pas digne de porter les sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et par le feu. » (Matthieu 3, 11.)
Le P. Lagrange commente : … Saint Mathieu et saint Luc disent : « dans l’Esprit Saint et par le feu ». Le feu n’ajoute ici qu’une image, car on ne peut supposer un baptême plus parfait, après celui de l’Esprit Saint. C’est le baptême dans l’Esprit Saint qui est comparé à un baptême dans le feu. L’eau nettoie, mais ne saurait avoir la vertu d’enlever toutes les taches. Ce qui passe dans le feu, s’il n’est par consumé, est semblable à l’or qui sort parfaitement purifié de la fournaise. Le baptême de l’Esprit est donc un baptême plus parfait, qui atteint les profondeurs de l’âme, car l’âme, est devenue pure par le repentir, est comme une création nouvelle de l’Esprit Saint. (Voir la suite dans L’Évangile de Jésus Christ avec la Synopse évangélique, Artège-Lethielleux, 2017, p. 92-93.)
Photo : Saint Jean Baptiste (détail)-Tiziano Vecellio (1540)-Celui qui vient derrière moi est plus fort que moi.
6 décembre 2019
Les deux aveugles de Capharnaüm : Qu’il vous soit fait selon votre foi » (Mt 9, 29)
Extrait du commentaire du P. Marie-Joseph Lagrange o.p.
Nulle part on ne trouve exprimée aussi clairement l’importance de la foi pour obtenir la faveur qu’elle a en vue. De sorte que si Mt avait raconté deux fois ce miracle, il faudrait dire que ce fut d’abord pour mettre en lumière cet enseignement. Après cela on comprendra mieux que Jésus n’ait pas fait de miracles à Nazareth à cause de l’incrédulité des habitants (13, 58 ; cf. Mc 6, 5 s.). (Évangile selon saint Mathieu, Lecoffre-Gabalda, 1941, p. 189.)
Photo : Les deux aveugles par Nicolas Poussin (1650) Musée du Louvre, Paris.
1er décembre 2019
« Ô mon Jésus, je sens une immense espérance ! »
(Marie-Joseph Lagrange, o.p., Journal spirituel, p. 165.)
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