29 juin 2021
Saint Pierre et saint Paul
Il leur dit : « Mais vous, qui dites-vous que je suis ? » Répondant, Simon-Pierre dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » Répondant, Jésus lui dit : « Tu es bienheureux, Simon Barionas, car ce n’est ni la chair ni le sang qui te [l’] ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux. Et moi, je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux, et ce que tu délieras sur la terre, sera délié dans les cieux. » (Matthieu 16, 14-19.)
- La félicitation du Sauveur rehausse grandement le rôle de Pierre. Il ne dit pas, au nom des autres, une vérité à laquelle ils seraient parvenus par le raisonnement, comme cela pourrait être le cas de la simple dignité messianique de Jésus, en s’appuyant, bien entendu, sur les données de la foi traditionnelle, les prophéties, les miracles etc. Non, Pierre a reçu du Père, directement, une révélation qui dépasse en importance privilégiée toutes celles qui sont contenues dans l’Écriture. Car l’unité de Dieu eût pu être atteinte par le raisonnement, mais il fallait une confidence du Père pour savoir que Jésus était son Fils.
- […] La situation de Pierre dans l’Église est celle du rocher sur lequel est bâti un édifice ; grâce à ce fondement l’édifice tiendra bon ; grâce à ce chef, la communauté sera bien conduite. […] L’ampleur [de l’Église] devait se manifester dans l’avenir, comme pour le grain de sénevé. Si Jésus dit « mon groupe », c’est qu’il connaît les dispositions des chefs du peuple, qui l’ont réprouvé et qui essaieront d’anéantir sa doctrine. Sans doute l’Église sera l’Église de Dieu, mais elle ne sera pas seulement au Christ, elle sera le corps du Christ (Eph v, 23 ss., 29. 32 ; Col I, 18. 24). La déduction mystique de Paul suppose le lien manifeste entre le Maître et les disciples.
- […] Prendre les portes, c’est avoir vaincu l’adversaire (Genèse XXIV, 60). Il ne fallait qu’un pas de plus pour les traiter comme des puissances ; c’est ce qui a lieu dans notre texte où les portes entrent en scène et agissent. Elles représentent donc une puissance, et cette puissance est celle de l’Hadès. Or, au temps de Jésus, les Juifs ne regardaient plus la région souterraine et obscure comme l’asile de tous les morts. À mesure que l’idée d’une vie bienheureuse auprès de Dieu gagnait dans les âmes, le séjour des ténèbres devenait un lieu de perdition. […] Les portes de l’Hadès doivent donc être prises d’abord dans leur sens naturel de portes du palais infernal devenu le séjour des réprouvés. Ces portes sont représentées en action, et en action contre l’Église. C’est donc la lutte d’un édifice qui est l’empire du mal, contre l’Église qui est la maison du Christ.
- […] Le don des clefs est donc l’investiture du pouvoir sur toute la maison ; le maître garde son pouvoir souverain, mais il en délègue l’exercice à un majordome, cf. Isaïe XXII, 22 : « Je mettrai sur son épaule la clef de la Maison de David ; et s’il ouvre, nul ne fermera, et s’il ferme, nul n’ouvrira… 24. À lui sera suspendue toute la gloire de la maison de son père » … Ce passage est appliqué par Apocalypse III, 7 à Jésus lui-même. Jésus est le fondement, et Pierre est le fondement ; Jésus a la clef de David, et Pierre à les clefs : l’autorité de Pierre est donc celle de Jésus. (Extraits de L’Évangile selon saint Matthieu par le P. Marie-Joseph Lagrange o.p., Lecoffre-Gabalda, 1941.)
Illustration : Saint Pierre et saint Paul, Brea (16e)
25 juin 2021
Saint Cyrille d’Alexandrie (378-444), Docteur de l’Église, approuva que l’on appelle « Marie, Mère de Dieu.
Si Marie est la mère de Jésus, elle est aussi la mère de l’Église. Étant la mère de la Tête du Corps elle demeure aussi la mère du reste du Corps, les membres unis au Christ par la foi et le baptême. S’il n’est pas possible de séparer la Tête du Corps, il n’est pas possible non plus de séparer la maternité divine de Marie de sa maternité spirituelle envers le Corps de son Fils Jésus, l’Église.
Vénérer la Vierge Marie
Plus récemment, le père Marie-Joseph Lagrange (1855-1938), dominicain, fondateur de l’École biblique de Jérusalem, notait dans son Journal spirituel au cours de son noviciat au couvent royal de Saint-Maximin :
« La bienheureuse Vierge Marie a détruit dans sa personne toutes les hérésies : elle est Mère de Dieu, donc, le Fils de Dieu, Jésus-Christ, n’est qu’une seule personne, et il a deux natures puisqu’il est aussi vraiment son Fils, né de sa substance ».
L’histoire de l’Église montre aussi comment la fréquentation de la Vierge Marie dans la prière loin d’éloigner les fidèles du Christ les a rapprochés avec justesse de son mystère.
(Extrait de l’article de Fr. Manuel Rivero o.p. « La Vierge Marie, Mère de l’Église, Mère de Dieu ».)
Illustration : Vierge aux anges (détail) par Pere Serra (1380) Musée National des Arts de Catalogne, Barcelone.
24 juin 2021
La nativité de saint Jean Baptiste
Éloge de saint Jean Baptiste
La perfection est communicative : il faut, par charité pour les autres, avoir un grand désir de les édifier. Cependant il faut distinguer : il ne faut pas agir pour les hommes, ne pas faire ses bonnes œuvres, pour être loué par les hommes : mais on peut réaliser les mêmes œuvres, par des vues élevées, ut glorificentur Deum (afin qu’ils glorifient Dieu). Nous subissons tous l’empire de l’exemple. Éloge de saint Jean Baptiste : ille erat lucerna ardens et lucens… Jean était la lampe qui brûle et qui luit…
(Marie-Joseph Lagrange, Journal spirituel, 29 mai 1879)
Bonne fête à tous ceux qui se prénomment « Jean »
19 juin 2021
Bienheureuse Vierge Marie
N’est-ce pas Marie tout d’abord qui a appris à Jésus à lire dans le prophète (Isaïe) comment une fleur devait s’épanouir sur la tige de Jessé ? N’a-t-elle jamais exprimé son désir du salut par ces paroles enflammées :
Regarde du haut du ciel, et vois, /de ta demeure sainte et glorieuse : /Où est ton zèle et ta grande puissance, /l’émotion de tes entrailles et ta pitié ? /Ah ! ne te fais pas insensible ! /Car tu es notre Père ! /Abraham ne nous connaît pas, /et Israël ne nous reconnaît pas. /Toi, Iahvé, tu es notre père, /notre Rédempteur, c’est ton nom en tout temps… /Oh, Si, déchirant les cieux, tu descendais ! (Is 63, 15-19 ; trad. Condamin.)
Marie-Joseph Lagrange o.p. « Marie de Nazareth » L’Écriture en Église, Cerf, 1990, p.154.
Illustration : Vierge Marie et Jésus enfant par Fra Angelico
18 juin 2021
« Là où est ton trésor, là sera aussi ton cœur. » (Matthieu 6, 21)
Vous donc qui ne renoncez pas aux biens de la terre, travaillez pour acquérir, mais sans sollicitude excessive, puisque « à chaque jour suffit son mal ». Mais vous avez consenti à suivre Jésus pour prêcher ensuite le règne de Dieu, « vendez ce que vous avez et faites l’aumône ». Tous, dégagez vos âmes de l’affection à des biens périssables, amassez-vous des trésors dans le ciel : « car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur ».
(Marie-Joseph Lagrange o.p., L’Évangile de Jésus-Christ)
12 juin 2021
« Cœur Immaculé de Marie, priez pour nous ! »
« C’est parce qu’elle a eu “le cœur brisé” que le Cœur Immaculé de Marie aime les âmes. » (Marie-Joseph Lagrange. Journal spirituel.)
11 juin 2021
Solennité du Sacré Cœur de Jésus
Le 25 mai 1899, dans l’Encyclique Annum Sacrum, Léon XIII ordonne la consécration du genre humain au Sacré-Cœur pour le 11 juin suivant.
En 1881, dans sa prière personnelle, le frère Marie-Joseph Lagrange, étudiant à Salamanque, se confie à l’intercession de la Vierge Marie, sa « très douce Reine », lui demandant de le conduire à Jésus : « Conduisez-moi au Cœur-Sacré de Jésus ». Au début de la même année, il avait choisi comme patron de l’année le Sacré-Cœur de Jésus en citant saint Bernard : « Enlevez la volonté propre et il n’y aura plus d’enfer ». Jérusalem, en la fête du Sacré-Cœur de Jésus, 27 juin 1924 »
En 1924, au moment de rédiger son avant-propos à la traduction et au commentaire de l’Évangile selon saint Jean, le père Lagrange dédicace son ouvrage à ses confrères en choisissant la fête symbolique du Sacré-Cœur, dans la communion de l’amour de Jésus si bien transmis par le disciple bien-aimé : « Je prie mes collaborateurs de l’École biblique d’agréer l’hommage cordial et fraternel de cet ouvrage, en souvenir d’une vie dominicaine commune qui nous fut toujours douce. (…). Demandons tout simplement à Notre-Seigneur la grâce de mettre en pratique son commandement promulgué par saint Jean : Aimons-nous les uns les autres. Jérusalem, en la fête du Sacré-Cœur de Jésus, 27 juin 1924. »
(extrait de l’article de Fr. Manuel Rivero o.p. La dévotion du P. Lagrange au Sacré Cœur de Jésus.)
Illustration : Voici ce coeur qui a tant aimé ! (Bétharram)
10 juin 2021
Réunis par la prière en ce jour, date importante pour notre association, à l’occasion de la messe célébrée par Fr. Manuel Rivero o.p. pour la béatification du Serviteur de Dieu, Marie-Joseph Lagrange o.p. et aux intentions des membres de l’association.
« Sauvez-moi, ma bonne Mère : on dira qu’elle a été bonne et compatissante de sauver ce pauvre misérable en l’amenant à son Fils… Oui, menez-moi à ses pieds, confus, repentant, désirant l’aimer, le faire connaître, le faire aimer. » (Marie-Joseph Lagrange, Journal spirituel.)
Illustration : Vierge Marie, menez-moi à Jésus !
6 juin 2021
Le Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ
Le repas touchait à sa fin. Jésus alors prit du pain, le bénit, le rompit, suivant l’usage consacré, et le donna à ses disciples, en disant : « Prenez, ceci est mon corps ». Ce fut le dernier acte de ce repas, car aussitôt après, selon toute apparence, il prit une coupe, celle qu’on buvait en signe d’action de grâce après le repas, le troisième selon le rite juif. Il la leur donna, et ils en burent tous, et il leur dit : «Ceci est mon sang, de l’alliance, répandu pour un grand nombre. » Le rite pascal étant terminé, peut-être les Juifs pratiquaient-ils alors, du moins à leur gré, l’usage de passer à tous la même coupe. Ainsi Jésus n’aurait pas dérogé à l’usage. De toute façon il voulut faire de cette coupe un signe d’union entre les siens. Tous burent au même vase le sang répandu pour eux et pour ce grand nombre qu’est la collectivité humaine (Marie-Joseph Lagrange. L’Évangile de Jésus-Christ. Institution de l’Eucharistie [Luc 22, 19-20 ; Marc 14, 22-23 ; Mt 26, 26-27])
Jésus nous laisse l’Eucharistie comme mémoire quotidienne de l’Église qui nous introduit toujours plus dans la Pâque (Luc 22, 19). (…) L’Eucharistie, même si elle constitue la plénitude de la vie sacramentelle, n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles (Pape François, La joie de l’Évangile).
Illustration : Détail d’un tableau de La Cène. Peintre inconnu.
3 juin 2021
Durant ma première année, j’ai reçu une grande révélation sur ma vocation mais d’une manière passive : je dois garder mes convictions et elles doivent être la règle de ma vie. Je n’ai pas le choix entre la sanctification ou la science, la vie monastique ou le zèle des âmes, au contraire, je me sanctifierai par la science, et je me préparerai à sauver les âmes par la perfection de l’esprit monastique. Ô Jésus, je t’aime ! Ô Marie daigne être ma Mère, ma Reine, mon Guide !
In my first year I have received a great light on my vocatio but in a passive manner: I myst have find convictions to be the rule of my life: I have not the choice between sanctity or science, monastical life or zeal of the souls, but I must sanctify myself by science, and prepare myself, to save the souls by a perfect monasticat spirit. O Jesus, I love thee ! o Mary daign to be my Mother, my Queen, my Guide.
(Marie-Joseph Lagrange, Journal spirituel, le 3 juin 1882.)
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