28 juin 2023
Pierre, le fondateur de la catéchèse
Le premier maître de cette catéchèse fut naturellement celui qui avait été associé de plus près à l’œuvre du Maître, le compagnon de ses courses, le chef incontesté de ses disciples, Simon-Pierre. Il prononça le premier discours de catéchèse, le premier évangile, dont il avait fixé le point de départ au baptême de Jean et le terme à l’ascension de Jésus dans le ciel (Actes 1, 22 et 2, 22 et suivants). Marie-Joseph Lagrange. L’Évangile de Jésus-Christ.
Paul, la doctrine de l’Évangile
« Si quelqu’un a soif, qu’il vienne vers moi et qu’il boive, celui qui croit en moi. Comme a dit l’Écriture : des fleuves d’eau vive couleront de son sein. » (Jean 7, 37 s.)
Allusion énigmatique, claire pour qui eût compris, comme fera saint Paul (1 Corinthiens 10, 4), que le Christ était figuré par la Pierre d’où était sortie dans le désert une eau miraculeuse, car ce miracle devait se renouveler dans l’ordre spirituel aux jours du salut messianique, comme avait dit Isaïe : « Dites : Iahvé a racheté son serviteur Jacob… Il a fait couler l’eau du rocher, et les eaux se sont répandues. » (Isaïe 48, 20 s.) La traduction grecque ajoutait : « Et mon peuple boira. » Marie-Joseph Lagrange. L’Évangile de Jésus-Christ.
27 juin 2023
Pour une approche des écrits du P. Marie-Joseph Lagrange des frères Prêcheurs, voici un premier compte rendu :
Le Livre des Juges, Paris, Lecoffre, 1903, par Samuel Vanderstuyf, Persée. Échos d’Orient, tome 6, n° 39, pp 156-157.
Après avoir fondé successivement l’École pratique d’études bibliques de Jérusalem et la Revue biblique internationale, le R. P. Lagrange a lancé en 1900 l’idée d’un nouveau commentaire complet de l’Écriture Sainte. Comme de juste, il a voulu apporter le premier sa contribution à la réalisation de cette idée et il nous offre aujourd’hui le premier volume de la série : le livre des Juges. L’ouvrage, examiné par deux Dominicains lecteurs en théologie, a reçu l’imprimatur du Maître général de l’Ordre et du cardinal archevêque de Paris. L’introduction traite les sujets ordinaires en ces sortes de matières : unité canonique du livre, sa division, critique textuelle, critique littéraire, critique historique, chronologie, tradition exégétique. Vient ensuite le commentaire proprement dit. L’auteur traduit et commente l’hébreu, corrigé en maint endroit par la critique textuelle ; mais il prend un soin très méticuleux et d’expliquer de relever et d’expliquer les leçons divergentes des LXX et de la Vulgate, et il s’en sert très judicieusement pour améliorer le texte massorétique.
Ceux qui désirent de bonne foi approfondir les problèmes scripturaires n’auront qu’à se louer d’entreprendre l’étude d’un ouvrage, où l’habile exégète qu’est le P. Lagrange expose le résultat de ses recherches personnelles sur un des points les plus délicats de la littérature biblique. Si l’on est étonné à la lecture du nouveau commentaire, ce ne sera pas par les idées très orthodoxes qui y sont émises, mais par la somme de travail que représente un ouvrage de ce genre. En effet, le volume, qui n’est pas mince, ne nous sert pas de ces gravures explicatives ( ?) ou ces culs-de-lampe dont sont farcis plus d’un commentaire en vogue ; il ne nous accable pas à tout propos de banales précisions littéraires ; il nous offre simplement une masse de remarques sur le vocabulaire hébreu, la syntaxe, la géographie, l’histoire, la concordance et l’appréciation des faits, la critique textuelle, la distinction et l’âge présumé des différentes sources, l’époque probable de la rédaction inspirée, etc. Tout cela du reste est présenté dans une langue claire et sans prétention, relevée de temps en temps par une pointe de fine ironie bien française. On goûte un charme sévère mais réel à suivre le commentateur et de reconstitution des documents primitifs. Sur cette question purement littéraire, il est souvent de l’avis des critiques avancés ; mais à l’occasion il sait lestement prendre parti contre eux, et les arguments qu’il leur oppose m’ont paru avoir une valeur singulièrement plus probante que les bons mots dédaigneux qui semblent à plusieurs tenir lieu de tout. J’ajoute que si le texte offre une difficulté quelconque, on peut être sûr à l’avance qu’elle sera abordée loyalement, non évitée : chacun peut se payer le plaisir d’en faire la preuve.
Le volume fait bien inaugurer de ceux qui suivront : il fait honneur à la France, à l’Ordre de Saint-Dominique et à l’Église. C’est dire qu’après nous être délecté nous-même et avoir beaucoup appris dans les 400 pages qui le composent, nous souhaitons la même jouissance et le même profit à tous ceux que n’effraye pas une étude austère mais féconde en résultats.
24 juin 2023
Nativité de saint Jean-Baptiste, le Précurseur
On demandait par signes au père comment il voulait l’appeler. Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Jean est son nom ». Et tout le monde en fut étonné. À l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia : il parlait et bénissait Dieu (Luc 1, 62-64).
Élisabeth prend la parole sans avoir été interrogée. Elle veut que l’enfant soit nommé Jean, pour obéir à l’indication de l’ange, v. 13. D’après l’opinion ancienne la plus commune, elle est inspirée par le Saint-Esprit. On ne peut affirmer que ce soit la pensée de l’auteur. Zacharie est muet, mais il n’est pas nécessaire qu’il ait écrit sur une tablette tout le récit de l’apparition, il suffisait qu’il eût indiqué déjà le nom de l’enfant. En fait, on ne cède pas au désir de la mère, ce qui prouve que l’ancienne coutume n’avait pas disparu. On fait des signes à Zacharie pour qu’il tranche la question du nom de l’enfant. Zacharie a écrit avec fermeté « Jean est son nom », ce qui renfermait une adhésion à l’ordre de l’ange (v. 13). Les Pères ont vu là un acte de foi dont Zacharie est récompensé en recouvrant la parole.
(Extrait de Marie-Joseph Lagrange, o. p. L’Évangile selon saint Luc, Lecoffre-Gabalda. 1941.)
20 juin 2023
Tout est réciproque dans l’amour, donner et recevoir. On aime à recevoir parce qu’on voit ainsi la bonté de celui qui nous aime, et qu’il nous aime. Mais on aime encore mieux donner, surtout quand l’être qu’on aime est faible, souffrant, insulté, et c’est pourquoi la Passion du Sauveur qui se continue est le grand aliment de notre amour. […]
Allons de grâce, compassion et don de soi-même ou plutôt don de Dieu […].
(P. Lagrange, o. p. Journal spirituel)
18 juin 2023
Nous sommes plus sensibles à nos malheurs physiques ou moraux qu’à nos misères surnaturelles. D’ailleurs, même arrivé à la charité, il ne faut pas cesser les œuvres de compassion : ceci en vue des âmes auxquelles on a affaire. Il ne faut pas ne voir que le zèle. St Ambroise a eu ces deux mouvements vis-à-vis de l’âme de St Augustin : il eut compassion de ce grand génie, il l’aime de zèle, mais il ne lui fait sentir que son amour de compassion : Et eum coepi amare non tanquam doctorem veri, sed tanquam hominem benignum in me (Et j’ai commencé à l’aimer non en tant que docteur enseignant le vrai, mais en tant qu’homme bienveillant à mon égard). Il ne faut pas expliquer la charité de Dieu, mais la faire comprendre en la montrant. Le tout est de faire voir à une âme que Dieu est bon pour elle, qu’il l’a aimée. Quand on aura dit de vous, qu’il est bon, profondément bon, et quand vous aurez dit, nemo bonus, nisi solus Deus (Nul n’est bon que Dieu seul-Luc 18, 19)vous gagnerez cette âme. (P. Lagrange. Journal spirituel)
17 juin 2023
Pureté, humilité, obéissance ! Quelle occasion d’user d’une permission, d’une dispense présumée ; quelle raison de ne pas s’humilier pour ne pas humilier Dieu !
Et pour récompense, ô Divine Mère, un glaive dans le cœur. Voudrais-je ne pas imiter ma Mère Immaculée ? Ô mon Dieu que puis-je donner que mon cœur, et que peut pour vous un cœur qui n’est pas brisé comme le Cœur Immaculé de Marie. (Marie-Joseph Lagrange. Journal spirituel)
13 juin 2023
Est-ce une distraction, ou une preuve que la prière est utile même pour les lumières temporelles. Il faut toujours recommander à Dieu même les choses d’ici-bas pour avoir la lumière. (Marie-Joseph Lagrange, Journal spirituel)
11 juin 2023
Le Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ
Dans la nuit, à l’adoration, N.S. m’a donné un grand sentiment de paix par la confiance qu’il règle tout, dispose tout et m’a pris par la main pour me sauver. Abandon à sa Volonté sainte… par Marie. (Journal spirituel du P. Lagrange. Vendredi saint 15 avril 1892)
10 juin 2023
Aujourd’hui, jour anniversaire de la « naissance au ciel » du P. Marie-Joseph Lagrange, o. p. En communion de prière avec Fr. Manuel Rivero, o.p. au cours de la célébration de la messe pour la cause du père Lagrange auquel nous confions à son intercession nos demandes de grâces.
« Vierge Marie, je vous offre de nouveau tout mon être et toutes ses opérations : conduisez-nous au Cœur de Jésus. » (P. Lagrange, Journal spirituel)
3 juin 2023
Anniversaire de la naissance au ciel du pape Jean XXIII 3 juin 1963
Saint Jean XXIII, un pape d’obéissance et de paix.
L’obéissance, l’une des vertus cardinales du P. Lagrange, fils d’obéissance ou « la précipitation-Lagrange »
Préambule :
Si saint Thomas étudie l’obéissance dans le traité de la justice, c’est qu’à ses yeux l’obéissance n’est pas, premièrement et de soi, une vertu de « discipline personnelle », une vertu de renoncement et d’ascèse ; son but premier, commun à ses diverses réalisations, n’est pas de « briser la volonté propre » et d’y faire renoncer ; l’obéissance est d’abord une vertu du type général de la justice, une redevance à autrui, au même sens que les vertus de vénération. Elle a pour rôle d’insérer l’individu dans la collaboration à un ordre qui le dépasse. (R. P. M.-M. Labourdette, o. p. « La vertu d’obéissance selon saint Thomas ». Revue Thomiste, octobre-décembre 1957, pp. 626-656.)
Sur les nombreuses méditations relevées dans le Journal spirituel du P Lagrange. :
« Quand le P. Lagrange reçoit un laconique message de la curie généralice le convoquant de toute urgence à Rome, en taisant d’ailleurs dans quel but, avec la promptitude habituelle de son obéissance, qu’on appelait familièrement d’ordinaire : « la précipitation-Lagrange », quelques heures après la réception du message il était en route. (Louis-Hugues Vincent, Le père Marie-Joseph Lagrange. Sa vie et son œuvre, Parole et Silence, 2013, p. 380.)
« L’obéissance est l’union la plus complète, celle de ma volonté à la volonté divine elle-même ; pour la pratiquer, j’ai une règle bien simple, un critérium bien sûr et bien sensible : toute action, toute parole, toute pensée qu’approuverait le Rév. P. maître est selon l’obéissance, – secus, non ! Si je ne puis guère hésiter sur l’application, ma conscience est un guide assuré. » (Journal spirituel, 5 juin 1880, Cerf, 2014, p. 73.)
« Obéissance. – Je vois mieux que jamais que l’obéissance à la direction est la voie de salut, je le vois sensiblement ; cependant je n’ai plus l’obéissance aussi minutieuse, ce qui est un grand mal ; c’est supprimer la meilleure mortification. » (Journal spirituel, 30 janvier 1881, Cerf, 2014, p. 121.)
« Une seule chose me reste dans ce doute : me conformer à l’obéissance… mais amoureusement. » (Journal spirituel, 26 septembre 1924, Cerf, 2014, p. 425.)
Saint Jean XXIII, un pape d’obéissance et de paix
Jean XXIII, malgré son court pontificat de 1958 à 1963, marque les esprits. Derrière ses traits d’humour et son affabilité, sa bonté est foncièrement évangélique. Elle s’accompagne aussi d’intelligence, comme en témoignent ses habiles capacités diplomatiques. Aussi bien avant qu’après son élection pontificale, Jean XXIII œuvre pour la paix. Il a l’audace et l’initiative extraordinaire de convoquer le concile Vatican II, l’événement ecclésial le plus important du XXe siècle.
Les raisons d’y croire
La convocation du concile Vatican II (1962-1965) est d’un courage fou et d’une inspiration surnaturelle : il s’agit de réunir plus de 2 500 évêques provenant du monde entier, y compris de Chine et du bloc communiste, réaliser un vaste aggiornamento et « rénover » l’Église. Même si Jean XXIII ne voit pas les conclusions du concile, l’héritage qu’il laisse est immense.
Jean XXIII est un artisan de paix hors du commun. Il fait usage de ses compétences diplomatiques afin d’apaiser plusieurs situations extrêmement difficiles (tensions religieuses dans les Balkans, épuration en France de l’après-guerre, crise des missiles de Cuba, etc.). Il organise en Turquie le sauvetage de plusieurs dizaines de milliers de Juifs fuyant l’Holocauste.
Jean XXIII est convaincu que, « L’Église ne doit pas s’occuper des catholiques, mais du monde », car Dieu propose son salut à tout homme. Cette dimension universelle est déjà dans les Écritures, mais Jean XXIII la rappelle à un moment opportun et agit selon ce principe de façon exemplaire.
Le discours à la lune prononcé spontanément par Jean XXIII le 11 octobre 1962 est historique. Attiré par les prières d’une foule immense rassemblée place Saint-Pierre, le Pape sort sur son balcon pour une allocution émouvante d’une humanité profonde.
Les Carnets que Jean XXIII a tenus tout au long de sa vie retracent la vie de cet homme qui fut un grand spirituel en même temps qu’un homme d’Église ouvert au monde. On y voit l’évolution d’une âme, attachée d’abord à travailler à sa propre perfection, s’étendant ensuite, sans négliger ce premier soin, aux dimensions du monde entier. Auteur : Solveig Parent. Source : 1000 raisons de croire (Marie de Nazareth).
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